dimanche 24 juin 2012

Houaïlou : quelle dépendance ?


Trafiquants  …

117 kilos d’herbe ...
Quel commerce superbe !
Ça rapporte du blé
À ceux qui l’ont planté.
Quoique celui qui vend,
Est souvent fainéant.
C’est plutôt un despote
Qui fait bosser ses potes.

Une forme d’esclavage
Qui devient un usage.
Pas de droit du travail,
Juste des représailles.
La loi n’y change rien.
Les trafics malsains
Rapportent toujours gros,
Sans beaucoup de boulot.

Ainsi certains préparent
Un pays de loubards.
À houaïlou comme ailleurs
Ce sont des «bienfaiteurs»,
Leurs cultures grandissent,
Ils en tirent bénéfices.
Mais seuls des complices
Se retrouvent en justice !


Consommateurs  …

Et ceux qui en achètent,
Croient se laver la tête.
Ils veulent se détendre,
Mais commence à se pendre.
Un peu de cannabis
Fumette libératrice ?
On augmente la dose,
Pour voir la vie en rose.

Le taux de THC*
Est super élevé
Dans l’herbe du pays,
C’est un très bon produit.
Des effets dérisoires :
Perte de la mémoire
Vision atténuée,
Reflexes modifiés …

Parfois c’est le « Bad trip »,
Ça te vide les tripes,
L’angoisse prend le dessus
Et tout devient confus.
Alcool ou Nicotine,
Cocaïne, Héroïne,
Quand ça te prend la tête
Tu deviens une bête !


* Le principe actif du cannabis responsable des effets psychoactifs est le THC (tétrahydrocannabinol), inscrit sur la liste des stupéfiants. Sa concentration est très variable selon les préparations et la provenance du produit.

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Article des Nouvelles Calédoniennes du 23/06/2012

117 kilos d’herbe saisis : Une douzaine de personnes ont été mises en examen dans un vaste trafic de cannabis et neuf d’entre elles ont été écrouées au Camp-Est. Pas moins de 3 000 pieds ont été arrachés à Houaïlou, pour un poids total de 117 kg.
Après une première saisie en février 2011 (notre photo) et au terme d’une enquête méticuleuse mobilisant d’importants moyens, les gendarmes ont finalement démantelé l’ensemble d’un réseau.
Après des mois d’enquête, de planques et de surveillance, c’est un vaste réseau de narcotrafiquants qui vient d’être démantelé à Houaïlou par la section de recherches de Nouméa. Pas moins de douze hommes ont été mis en examen pour diverses infractions à la législation sur les produits stupéfiants (détention, transport, cession), association de malfaiteurs et non-justification des ressources.
Tout avait commencé par un banal contrôle routier, dans la soirée du 11 février 2011, par les douanes à Tontouta. Les agents interceptaient un véhicule avec trois personnes à bord et découvraient à l’intérieur huit sacs-poubelle gris contenant des petits sachets transparents. Ils venaient de mettre la main sur plus de 8 kg d’herbe sèche. À cette époque, c’était la plus importante saisie de drogue effectuée par les douanes depuis dix ans. Les trois trafiquants étaient mis en examen puis écroués. Et commençait alors une longue enquête minutieuse sur commission rogatoire, sous la houlette d’un juge d’instruction.

Opération. Celle-ci s’est déroulée dans la plus grande discrétion pendant plus d’un an, impliquant des dizaines de militaires de la brigade de Houaïlou, de la brigade de recherches de Nouméa et du Groupe du peloton d’intervention de Nouméa. Les enquêteurs sont passés à la vitesse supérieure, les 21 mai et 20 juin derniers, en participant à une vaste opération judiciaire simultanée sur Houaïlou et sur Nouméa, impliquant 80 militaires, dont trois pelotons de gendarmes mobiles, le peloton d’intervention, l’hélicoptère de la section aérienne et le Groupe d’Intervention Régionale (GIR), nouvellement créé. Celle-ci s’est soldée par l’interpellation de douze personnes toutes impliquées à divers degrés, et parmi elles, le chef du réseau. « C’était un dossier de longue haleine qui, après l’interpellation des premières personnes, a demandé des surveillances, des filatures afin de remonter aux personnes situées en haut du réseau, cerner les revendeurs et l’environnement, ou le train de vie des trafiquants et cela prend du temps » relève Claire Lanet, procureure de la République.
Lors des perquisitions menées dans les différentes propriétés, les gendarmes ont alors découvert précisément 1 002 pieds de cannabis à maturation et 1 905 pousses de cannabis, et des dizaines de graines. L’ensemble de la drogue saisie par les enquêteurs pesait 117 kg dont 29,530 kg d’herbe déjà séchée. Selon une source proche de l’enquête, ces parcelles étaient situées « dans un terrain très difficile d’accès », d’où la difficulté pour les militaires d’effectuer des missions de surveillance sans être repérés. D’ailleurs, c’est par hasard que les gendarmes ont incidemment découvert une parcelle extérieure à ce réseau et où 1 639 autres pieds de cannabis ont été saisis.

Patrimoine. Il semble que le trafic de Houaïlou était juteux, car pas moins de cinq véhicules, d’une valeur estimée à six millions de francs, ont été saisis au titre patrimonial. En effet, leurs propriétaires ont été incapables de justifier leurs revenus leur permettant l’achat de ces véhicules. « En matière de stupéfiants, la justice peut saisir l’entier patrimoine d’un individu qui vit de la revente de la drogue », ajoute la magistrate.
Lors des différentes auditions de garde à vue, il est apparu que les trafiquants étaient bien organisés. Ils faisaient régulièrement des allers-retours vers la capitale pour écouler la drogue, jusqu’à trois fois par mois, en prenant la précaution, cette fois, d’envoyer une voiture ouvreuse chargée de prévenir s’il y avait des contrôles routiers ou les douanes à Tontouta. Neuf des douze personnes interpellées ont été écrouées au Camp-Est.

Repères : Entre la Brousse et Nouméa : Les dossiers dans lesquels un trafic organisé et structuré à grande échelle est démantelé ne sont pas si fréquents. Et ils suivent forcément un schéma similaire, entre la Brousse, lieu de production plus discret, et Nouméa, l’épicentre de la demande. Tout le problème est de pouvoir acheminer la marchandise en grande quantité en passant entre les mailles du filet.
Les dernières affaires de ce type remontent à 2007 et 2009, dans celles dites « des Monts Dzumac ». En 2010, six personnes avaient écopé de peines allant d’une à quatre années de prison ferme dans le premier épisode de ce dossier. Le cannabis était cultivé dans les hauteurs, acheminé par des intermédiaires pour être revendu à Nouméa.
Les enquêteurs ont coutume de rappeler que la nature a horreur du vide. Lorsqu’ils mettent un coup d’arrêt à un trafic de ce genre, ils peuvent être quasiment sûrs que d’autres vont prendre la relève.
C’est exactement ce qui s’était passé. En 2009, les gendarmes étaient retournés dans les Dzumac pour arracher près de six cents pieds et mettre la main sur 5 000 pousses. Une quinzaine de personnes, du planteur au revendeur en passant par le grossiste, avaient été interpellées. Cette affaire « Dzumac II » devrait être jugée prochainement.
En mars dernier, une affaire similaire avait été jugée devant le tribunal : un trafic, effectué en famille entre Houaïlou et Nouméa. Les prévenus avaient écopé de peines allant de six mois à quatre ans de prison, pour partie avec sursis.
Géraldine Pion et Pierrick Chatel
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