lundi 18 juin 2012

Législatives : la gouaille au parlement ?


Le vote des électeurs, malgré les abstentions,
Nous donne deux députés de la même opinion.

La gouaille et l’ambition gagnent ces élections,
Attendons de les voir préciser leurs actions.
Car les calédoniens, cédant au populisme
D’un parti qui défend un pseudo socialisme,
Ont préféré voter contre un RUMP engagé,
Pour offrir deux sièges à des gens isolés.

Siéger sans étiquette dans une grande assemblée,
C’est un moyen facile de n’être pas lié,
Par une politique et par quelques idées.
Ça permet de se vendre et de mieux naviguer.
J’espère qu’ils le feront dans l’intérêt commun
De la Calédonie et des calédoniens.

J’espère que Gomes, devenu député,
Mette ses ambitions un peu sur le côté.
Province, gouvernement, il a déjà testé,
Peut-être eut-il voulu présider le congrès ?
Devenir sénateur, qu’on l’appelle majesté ?
Nous serons dépités, s’il garde cette fatuité !

J’espère également que son passé lointain,
Ne le conduise pas à quelque acte malsain.
Saura-t-il accorder à tous les partenaires
Le respect qu’il leur doit en étant moins vulgaire ?
Saura-t-il concilier  victoire électorale,
Et réconciliation d’intérêt  général ?

L’avenir du pays n’est pas encore écrit,
Et ce n’est pas Gomes qui a risqué sa vie* !
Ce scrutin national avant les provinciales
Doit faire réfléchir la gente électorale !

* sa vie politique bien sûr !
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Les Nouvelles Calédoniennes du 18/06/2012 : Le doublé Gomès-Lagarde

C’est la deuxième secousse en sept jours. Le Rump a perdu ses deux sièges à l’Assemblée nationale, au profit de Philippe Gomès et Sonia Lagarde, qui ont basé toute leur stratégie contre la politique d’ouverture menée par Pierre Frogier.

Dimanche 10 juin, le Rassemblement-UMP a perdu l’un des deux sièges de députés qu’il détenait depuis 26 ans. Il a perdu le deuxième hier soir, au terme d’un scrutin en forme de sanction sévère envers la politique menée depuis deux ans par son président Pierre Frogier.
Ce sont désormais Philippe Gomès et Sonia Lagarde, les deux candidats de Calédonie ensemble, qui représenteront la Nouvelle-Calédonie à l’Assemblée nationale. Une victoire large et sans discussion.
Philippe Gomès distance de 2 750 voix son adversaire indépendantiste, Jean-Pierre Djaïwé. Quant à Sonia Lagarde, elle inflige un sérieux camouflet au député sortant Gaël Yanno en le devançant de 2 526 voix. On aurait pu croire le duel plus serré entre les deux candidats de droite attachés au maintien dans la France. Il n’en a rien été. Seule la candidate Calédonie ensemble a bénéficié des reports de voix dans un contexte d’abstention encore plus fort qu’au premier tour.

Triomphe. C’est donc un triomphe pour Calédonie ensemble. Ce parti loyaliste n’a vu le jour qu’il y a quatre ans, après la fracture de l’Avenir ensemble, formation qui avait mis fin au règne de Jacques Lafleur en 2004. C’est une déception honorable pour le FLNKS, qui a su mobiliser sur ses terres de prédilection. Mais pas assez. C’est aussi et surtout un désaveu cinglant de la politique d’ouverture menée depuis deux ans par le Rump envers les indépendantistes. Le lever du drapeau FLNKS, l’élection de Roch Wamytan à la tête du Congrès, la plateforme gouvernementale avec l’Union calédonienne et le Parti travailliste, rien de tout ça n’a été accepté par l’électorat loyaliste. D’autant que rien n’est venu de l’autre camp pour lui donner à penser que ces concessions étaient payées de retour. Au contraire même. Ces dernières semaines, Roch Wamytan et son entourage ont ressorti la désindexation des fonctionnaires et la dévaluation comme pistes possibles à la lutte contre la vie chère. En fait, des mesures indispensables pour équilibrer un budget en toute indépendance, sans l’argent de la France.
« En réalité, l’électorat loyaliste ne veut pas que l’on discute avec les indépendantistes sauf en cas de crise » note un observateur. « Philippe Gomès en a fait lui-même les frais en 2007, maintenant c’est au tour du Rump. » Dans ces conditions, le Rump va se livrer à une profonde remise en cause de sa ligne. Et peut-être même de son leadership. L’électorat non-indépendantiste souhaite un retour à la logique des blocs. Tout comme l’électorat indépendantiste, dès qu’un renforcement de ses positions est à portée de main. La première conséquence directe du scrutin d’hier soir pourrait être la remise en question de la présidence de Roch Wamytan à la tête du Congrès, qui se posera aux élus dès la première quinzaine de juillet. La deuxième concernera probablement les portefeuilles attribués aux trois membres Calédonie ensemble au sein de l’exécutif local. Ils sont passablement marginalisés depuis le renversement du gouvernement Gomès en février 2011. Mais la population vient de parler en leur faveur.

Le chiffre : 54,8 : C’est le taux global de participation sur l’ensemble de la Calédonie. Mais derrière se trouvent des disparités : une baisse dans la première par rapport à dimanche dernier, et une forte hausse dans la deuxième.

Djaïwé cartonne à Hienghène : Avec 97,83 %, des voix, Jean-Pierre Djaïwé a été plus que plébiscité à Hienghène, la commune dont-il pourrait devenir maire en remplacement de Daniel Fisdiepas. Le candidat FLNKS fait presque aussi fort à Pouébo, avec 97, 74 %. Mais il échoue tout de même à plusieurs longueurs de Philippe Gomès qui réalise des scores princiers dans le Grand-Nouméa.

Contradictions : Ce scrutin vient de mettre en lumière une évidence en forme de contradiction. Si la discussion et la négociation entre les partenaires de l’accord de Nouméa, sont une nécessité, celui qui en prend l’initiative au grand jour semble voué à la sanction électorale. Un sujet sur lequel Philippe Gomès sera bien inspiré de méditer.
Philippe Frédière
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