vendredi 31 août 2012

Ethno-politologie !


Inspiration : Articles des Nlles Calédoniennes des 04 et 29/08/2012
« Trois hommes pour un fauteuil »  voir en fin de post.

Un indépendantiste,
Deux autres pro-français,
Mais Kanaks tous les trois,
Ils veulent présider.

Étrange démocratie,
Qui, du fait des alliances,
À une seule ethnie,
Donne la préséance.


Forme de reconnaissance ?
Preuve d’intégration ?
Signe de compliance
Ou de forte opinion ?

Non, culpabilité,
Maintenant bien ancrée,
Imposant ce critère
De façon arbitraire.

Mais dans le cas présent,
Ne pouvant voter blanc,
Nos élus voteront
Peut-être sur le fond !

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Article des Nouvelles Calédoniennes du 29/08/2012
« Trois hommes pour un fauteuil »

Les loyalistes ont la majorité au Congrès. Mais ils sont divisés et présentent deux candidats. En revanche, les différents groupes indépendantistes ont fait taire leurs rivalités pour soutenir la candidature de Roch Wamytan. Les jeux sont ouverts.

D’habitude ce type d’élections n’est qu’une formalité. Chaque année, les 54 élus du Congrès désignent une nouvelle fois leur président, leurs vice-présidents, et leurs commissions.
Et comme on connaît la couleur politique de chacun, les jeux sont généralement faits d’avance. Plus exactement, ils sont faits en amont à la faveur de quelques tractations et accommodements pour dégager une majorité.
Cette année, il n’en sera rien. Les divisions qui traversent la famille non-indépendantiste rendent le scrutin plus incertain que jamais. Ils sont deux en effet à briguer les suffrages de ce camp qui compte 31 élus face aux 23 indépendantistes.

Calculs. Le premier à s’être déclaré candidat est Gérard Poadja, élu de la province Nord, responsable coutumier et suppléant de Philippe Gomès lors des dernières élections législatives. C’est le champion de Calédonie ensemble, le parti qui a décroché le jackpot en juin dernier en prenant les deux sièges de députés calédoniens. Gérard Poadja affiche la légitimité de représenter le premier parti calédonien qui, pour l’heure n’occupe pas une place très significative dans les institutions. Mais il ne peut compter avec certitude que sur 12 voix au premier tour. Pas assez pour être le mieux placé des non-indépendantistes.
A moins qu’il ne bénéficie de quelques renforts, notamment en provenance du Rassemblement qui compte 13 élus. Certains d’entre eux sont en effet tentés, au nom du dernier suffrage universel exprimé, de faire revenir Calédonie ensemble dans le jeu institutionnel. Mais ce n’est pas la ligne affichée à l’issue du dernier comité directeur du mouvement.
Le parti de Pierre Frogier a publiquement affiché son soutien à Simon Loueckhote. S’il n’y a pas de défections, et avec les autres soutiens escomptés, l’ancien sénateur pourrait compter sur 17 à 18 voix, ce qui le placerait en tête des non-indépendantistes. Mais à quatre ou cinq longueurs de Roch Wamytan.
Or Gérard Poadja a dit et répété qu’il ne se désisterait pas. Son parti estime que la candidature Loueckhote est une manœuvre téléguidée par le Rassemblement pour priver Calédonie ensemble d’un retour dans les institutions.

Tours. L’élection à la présidence du Congrès se joue en trois tours. Il faut la majorité absolue (28 voix) pour l’emporter lors des deux premiers. Il faut simplement être arrivé en tête pour être élu au troisième. Avec 22 ou 23 voix, Roch Wamytan conserverait son fauteuil si aucun des deux candidats non-indépendantistes ne se désiste au profit de l’autre. Ce serait alors le triomphe de l’unité dont savent faire preuve les indépendantistes sur l’essentiel, et la sanction des divisions que les loyalistes auraient été incapables de surmonter.
Ph.F.
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Article des Nouvelles Calédoniennes du 04/08/2012 : « Trois hommes et un fauteuil »

Trois hommes et un fauteuil. Ils seront trois à briguer la présidence du Congrès. Les loyalistes sont majoritaires, mais divisés. Ce qui pourrait faire le jeu de Roch Wamytan qui, cette fois, n’aura pas le soutien du Rassemblement.

Le Congrès compte 54 membres, la majorité absolue est donc fixée à 27. Si personne ne l’obtient lors des deux premiers tours, un troisième tour a lieu à la majorité relative.

Dans trois semaines environ, le Congrès procédera, comme chaque année, à l’élection de son président. Souvent, il s’agit d’une formalité sans surprise. Pas cette fois.
Trois hommes sont en lice. Un indépendantiste, Roch Wamytan, et deux non-indépendantistes, Gérard Poadja de Calédonie ensemble, et l’ancien sénateur Simon Loueckhote. Le premier a la légitimité du sortant. Le deuxième a celle de représenter le parti vainqueur des législatives. Le troisième se pose en seul rassembleur possible de la droite non-indépendantiste. Quelles sont les chances des uns et des autres ?

Wamytan : L’actuel président indépendantiste du Congrès souhaite bien sûr se représenter et être réélu. Mais il doit préalablement recevoir la bénédiction de l’ensemble des formations indépendantistes.
En tout état de cause, avec 23 sièges et donc 23 voix (la majorité absolue étant à 28) le camp indépendantiste ne peut espérer l’emporter qu’au troisième tour, à la faveur d’une triangulaire qui verrait Simon Loueckhote et Gérard Poadja se maintenir jusqu’au troisième tour. Car cette fois, c’est sûr : les législatives sont passées par là et ni le Rassemblement ni l’Avenir ensemble n’apporteront leurs suffrages à un candidat indépendantiste.
Roch Wamytan bénéficie d’un autre avantage. Il est le plus âgé des trois candidats. En cas d’égalité, c’est lui qui serait élu.

Poadja : Cet ex-Rassemblement est le candidat de Calédonie ensemble, le parti qui vient de remporter les élections législatives. Une certaine logique voudrait que les autres formations non-indépendantistes lui apportent leurs suffrages. C’est ce qui s’était fait au lendemain des législatives de 2007. Pierre Frogier réélu avait pu faire son retour dans les institutions locales, précisément à la présidence du Congrès.
Hier en conférence de presse, Calédonie ensemble a réaffirmé que, étant devenu en voix le premier parti Calédonien, il était juste qu’il ait sa place dans les institutions. Les autres formations non-indépendantistes doivent donc soutenir le candidat Poadja.
Mais la mise en œuvre d’une telle logique suppose que les dirigeants se parlent et s’accordent. Or, depuis son élection à la députation, Philippe Gomès n’a rencontré ni Pierre Frogier ni Harold Martin qui le détestent. Du coup, Simon Loueckhote a présenté une candidature de « rassembleur » de la famille non-indépendantiste. Gérard Poadja ne pourra compter avec certitude que sur les dix voix de Calédonie ensemble et peut-être de quelques électrons libres.
Mais Calédonie ensemble a prévenu. Il n’y aura pas de désistement en faveur de Simon Loueckhote dont la candidature est jugée comme une manœuvre destinée à les isoler.

Loueckhote : Assez bizarrement, il a fait campagne pour Philippe Gomès aux législatives. Aujourd’hui, il se présente en affirmant que Gérard Poadja est le « candidat de la désunion puisque le Rassemblement ne votera jamais pour lui. » En revanche, Simon Loueckhote, qui a côtoyé pratiquement toutes les formations non-indépendantistes, se veut l’homme de la situation pour réunir « sa » famille.
De fait, il pense pouvoir compter sur les 13 voix du Rassemblement, sur les deux de l’Avenir ensemble, les deux de son propre mouvement, le LMD. S’il a également le soutien d’autres élus de droite, il peut approcher les 20 voix et se placer très nettement en tête face à Gérard Poadja. L’écart entre les deux hommes au premier tour sera important pour convaincre l’autre d’un éventuel désistement. Car en cas de triangulaire c’est Roch Wamytan qui l’emportera presqu’à coup sûr.

Une élection 100 % kanak : Si personne d’autre ne postule, l’élection qui aura lieu au plus tard le 29 août, sera sans doute une première dans l’histoire des institutions calédoniennes. Trois élus kanak vont en effet s’affronter. L’un d’eux vient de la province Nord, c’est Gérard Poadja. Un autre de la province Sud, c’est Roch Wamytan. Le troisième, Simon Loueckhote, est originaire d’Ouvéa, il a longtemps été élu de la province des Iles avant d’intégrer la province Sud.
Paradoxe apparent, sur ces trois élus kanak, un seul représente le camp indépendantiste. Les deux autres sont loyalistes et appartiennent à des formations où les non-Kanak sont majoritaires.
Selon l’article 63 de la loi organique « le Congrès élit chaque année parmi ses membres un bureau composé d’un président, de vice-présidents et de questeurs ».
La loi prévoit deux tours de scrutin où il faut obtenir la majorité absolue pour être élu. Tous les candidats peuvent se maintenir. Au troisième tour, est élu le candidat arrivé en tête, donc à la majorité relative.
Philippe Frédière
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