dimanche 22 juillet 2012

Vol SB880 : à Madame Corinne C.


Voir les articles et sa lettre ouverte en fin de post.

Madame, vous exprimez une rage viscérale,
Après avoir subi « l’incompétence locale »,
Car votre fils du prendre un vol de rattrapage.
Suite à plusieurs absences pour faire un équipage ?

Chaque passager du vol SB huit huit zéro
S’est retrouvé coincé, c’était pas rigolo.
Des rendez-vous manqués, des vacances perturbées,
De l’attente, du stress, voire même quelques frais.
La plupart ont râlé, et c’est bien naturel,
Mais la vie continue, c’était accidentel.

500 000 passagers passent par Tontouta,
219 d’entre eux sont « seuls » restés en tas.
Est-ce si dramatique qu’il faille mettre en cause
L’OPT, Aircalin, et faire une psychose ?
Alerter les Nouvelles, qui sans discernement,
Font une affaire d’état d’un banal incident ?

Le pire n’est jamais sûr, mais il faut le prévoir,
Ainsi un long courrier peut avoir des retards.
Ne pas le prendre en compte dans un emploi du temps
Avec des dates buttoirs, c’est vraiment inconscient !
Depuis longtemps ici, vous auriez du savoir,
Conseiller votre fils, préparer son départ.

Vous semblez, au travail, être professionnelle,
Et dans vos réunions, rester très rationnelle.
Mais n’avez vous jamais été une fois absente,
Raté un rendez-vous, n’être pas efficiente ?
N’avez-vous donc jamais commis la moindre erreur,
Qui sur votre prochain aurait fait du malheur ?

Vous dites-vous « tirer », on ne sait pas bien où,
Pour un vol retardé qui vous a mis à bout !
Hé bien bon vent, Madame, mais ne fauter jamais,
Si vous ne voulez pas vous faire lapider.

Lettre ouverte à l'incompétence locale
Cliquer pour agrandir

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Article des Nouvelles Calédoniennes du 14/07/2012 : « 219 passagers sans copilote »

Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? La phrase fait toujours rire mais dans la nuit de jeudi à vendredi les passagers en partance pour Osaka n’ont pas eu envie de blaguer. En manque de copilote, Aircalin a annulé son vol. Les usagers ont dénoncé, hier, « le laxisme de la compagnie ». - Fatigués, postés près du panneau aux rares informations, les voyageurs orphelins ont attendu hier qu’un nouvel horaire de vol leur soit attribué.
Qu’ils bâillent, stressent, dorment ou recherchent frénétiquement de nouveaux horaires de vol sur Internet, les « naufragés du vol SB 880 » attendent depuis 1 heure du matin, vendredi, de quitter la Nouvelle-Calédonie. Ils sont 219 à n’avoir pu prendre, cette nuit-là, leur avion en partance pour Osaka. Après avoir enregistré leurs bagages, passé la douane et attendu plus d’une heure en salle d’embarquement, Thierry Dequen et ses compagnons d’infortune ont appris qu’ils ne pourraient finalement pas décoller.
Première. « Il paraît qu’il n’y avait pas de copilote, lance le voyageur en colère qui devait honorer un rendez-vous professionnel en Espagne. Un incident, ça peut arriver mais depuis notre arrivée à l’hôtel nous sommes dans l’inconnu et il n’y a aucun moyen de joindre Aircalin. Encore une fois, nous sommes victimes du monopole et d’un service en dessous de tout. »
« C’est une première dans l’histoire de la compagnie, promet Didier Tappero, directeur général délégué de la compagnie aérienne. Il s’agit d’une regrettable loi des séries. Le copilote ne s’est pas senti bien avant le décollage. Nous avons donc appelé son remplaçant mais il était indisponible. Tout comme les deux autres copilotes que nous avons contactés. Puis, nous avons dépassé l’amplitude maximale de travail autorisé pour les personnels navigants. Nous n’avions pas d’autre choix que d’annuler le vol. »
A 3h30, les passagers ont quitté La Toutonta à bord de quatre bus pour rejoindre l’hôtel Nouvata Park où soixante-dix-neuf chambres ont été prises d’assaut [certains résidents ayant choisi de rentrer chez eux]. « Nous sommes arrivés vers 4h30, exténués. C’était un bordel monstre, assure Brigitte, 52 ans. Aujourd’hui, on reste là, à ne rien faire. On attend et c’est très long pour les parents avec de jeunes enfants. A chaque fois c’est pareil, Aircalin fait preuve d’un véritable laxisme et ne communique pas. »
Ras-le-bol. « Les passagers nous font systématiquement ce reproche mais dès que nous avons pu, nous leur avons dit pourquoi l’avion resterait au sol, se défend Didier Tappero. Ensuite, il faut que les équipes traitent les dossiers, que l’on reprogramme un vol, que l’on recherche des places libres. Le facteur temps ne dépend pas que de nous et nous ne voulons pas donner des informations erronées à nos passagers. »
Selon le directeur général délégué d’Aircalin, les petites mains ont œuvré toute la nuit au bonheur des clients. Si bien que certains ont pu emprunter le vol d’après-midi pour Osaka.
« Ça me fait une belle jambe. Une fois là-bas on fait quoi, on se débrouille seul. J’en ai ras-le-bol et les vacances n’ont pas encore commencé », claque Fabien. Plus loin, installés dans les larges fauteuils du hall d’entrée du Nouvata Park, Francis et sa femme Anne-Marie sont plus chanceux. Ils viennent d’apprendre après avoir « appelé cent fois » qu’ils décolleront le lendemain [aujourd’hui] pour Tokyo.
Matthew, lui, serre les dents. Le jeune homme de 22 ans avait « calé » son voyage « à la minute près » et avoue vivre « un stress supplémentaire » alors qu’il part « s’inscrire à l’université de Dijon » et qu’il doit « enchaîner les rendez-vous ce week-end ».
Louis, 42 ans, et Karim, 23 ans, attendent, eux, toujours ce précieux nouvel horaire : « Les vacances finies, on devait rentrer à la maison à Marseille. Mais, ça a l’air bien parti pour qu’on puisse lire tranquillement le journal demain [ndlr : aujourd’hui]. »
Marion Pignot
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Article des Nouvelles Calédonienes du 17/07/2012 : « Les passagers arrivés à bon port »

Le directeur général de la compagnie a insisté sur le fait qu’il s’agit d’un événement exceptionnel arrivant pour la première fois sur 3 600 vols annuels. - Les « naufragés du vol SB 880 » de vendredi dernier, ont tous depuis été acheminés à leur destination finale (notre édition d’hier). - Cette nuit-là, 219 personnes n’ont pas pu rejoindre Osaka comme prévu. Et nombreuses étaient celles qui rentraient en Métropole. Mais en salle d’embarquement, les passagers apprenaient qu’ils ne décolleraient pas. « Un personnel navigant s’est trouvé mal et son remplaçant était également malade. Après plusieurs tentatives de remplacement, nous avions atteint l’amplitude horaire maximale pour le personnel navigant, qui est de douze heures, raison pour laquelle le vol a été annulé. C’est un malheureux concours de circonstances », assure Didier Tappero, directeur général d’Aircalin.
Des équipes mobilisées
« C’est évidemment très gênant pour nos passagers et la clientèle. Il s’agit d’un événement exceptionnel et c’est la première fois que cela arrive sur l’un de nos 3 600 vols que nous effectuons chaque année », s’excuse-t-il.
Toutes les personnes qui ne pouvaient être logées à Nouméa ont été prises en charge par la compagnie, à l’hôtel Nouvata Park. Pendant ce temps, les équipes commerciales d’Aircalin ont été mobilisées pour trouver d’autres solutions d’acheminement. « Ceux qui partaient simplement au Japon ont pu repartir dès vendredi après-midi, les 170 autres passagers ont été réacheminés via Tokyo et Séoul également entre samedi et lundi. Nos équipes ont été mobilisées de jour comme de nuit pour émettre de nouveaux billets et vérifier la disponibilité des places. Une opération de réservation, cela prend forcément du temps », précise Didier Tappero. Et cela coûte de l’argent. Tous les frais d’hébergement et de restauration ont été pris en charge par la compagnie.
G.P.
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