dimanche 1 juillet 2012

Qui se rapproche … ment ?


Si les législatives furent un chassé-croisé
Entre des luttes internes et deux camps opposés,
Chacun rejoint son rang, trainant un peu les pieds.
La chasse aux honoraires est maintenant fermée.

Il faut calmer le jeu en triturant les mots,
Décrypter les discours, trier le vrai du faux.
Les électeurs ne voient que la mousse en surface,
Qui cache à leur regard, parfois, beaucoup de crasse.

Déjà 2014 pointe dans les discours.
Mais pour les provinciales, il n’y a qu’un seul tour,
Un corps électoral qui est bien rabotée,
Même si, ici ou là, il est très contesté.

Là, seront désignés ceux qui vont négocier.
Leur marge de manœuvre est en fait limiter.
Sauf à rediscuter l’accord de Nouméa,
Sur des points aujourd’hui qui méritent débat.

Ce que de hommes ont fait pour maintenir la paix,
Peut-être prolonger, modifier, adapter.
Mais il faudra des gens de bonne volonté,
Pour qu’en Calédonie, chacun soit satisfait.

Mais alliances et blocs vont-ils se reformer
Sur des schémas nouveaux, ou sur du déjà fait ?
Les leaders auront-ils le poids pour rassembler
Assez de gens sérieux autour de leur projet ?

Car pour sauver son siège au sein d’une assemblées
Qui tournera sa veste, jouera à l’offusqué(e) ?
Combien, par le passée, ont trahis leurs idées,
Pour une indemnité ou pour se faire mousser ?

Gomes voulait un poste au moins de député ?
Il l’a, mais sera-t-il, pour le coup, rassasié ?
Ou bien refera-t-il dans quelque institution,
Des blocages stupides pour être seul patron ?

Le drame des électeurs réside dans les élus,
Qui, une fois au pouvoir, en deviennent goulus.

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Article de Nouvelles Calédoniennes du 29/06/2012

Les frères ennemis à Paris

Les électeurs calédoniens ont voté. Reste maintenant à faire passer son message auprès de la nouvelle majorité présidentielle. A Paris, la concurrence entre Philippe Gomès et Harold Martin fait rage. Chacun sa version, chacun son message. Philippe Gomès et Harold Martin sont à Paris où ils s’entretiennent actuellement avec le nouvel exécutif.
Si les deux nouveaux députés ont été reçus par le ministre des Outremers, Harold Martin n’a pas eu cette chance : Victorin Lurel a dû partir en Guyane, où deux militaires ont été tués par des orpailleurs clandestins. Le président du gouvernement a toutefois été reçu par Marc Vizy, le conseiller outre-mer de François Hollande.
A défaut de s’entendre sur le fond, Philippe Gomès et Harold Martin sont d’accord sur un point : la qualité de leurs interlocuteurs.  À en croire le leader de Calédonie ensemble, l’entretien avec le ministre Lurel a été « formidable ». « C’est quelqu’un d’exceptionnel et d’intelligent. » Le leader de l’Avenir ensemble a quant à lui noté que Marc Vizy connaît le dossier calédonien. Il faut dire que ce dernier a exercé au ministère des Dom-Tom et a été conseillé outre-mer à Matignon lors des négociations pour l’accord de Nouméa.

Comité. Autre point de convergence, les deux Calédoniens ont plaidé pour l’organisation d’un Comité des signataires. Avec toutefois une nuance : Harold Martin plaide pour qu’il se tienne rapidement alors que Philippe Gomès veut donner le temps de le préparer pour qu’il se déroule « dans un climat apaisé ». Harold Martin affirme avoir « entendu à trois reprises Philippe Gomès demander que le Comité des signataires se réunisse sur la question du drapeau ». Il considère que plus le temps passe plus la pression monte. Les anciens alliés sont donc d’accord pour que le drapeau en soit le sujet numéro un. Sur ce point, Philippe Gomès rappelle qu’il veut simplement « que l’on respecte ce qui a été validé lors des deux derniers Comités des signataires. » En clair, « mettre en place les outils du débat » pour que, plus tard, le Congrès adopte le drapeau aux 3/5e.

Provinciales. Harold Martin, lui, n’hésite pas à mettre la pression sur celui qu’il considère comme « le chef de la majorité politique de ceux qui veulent rester dans la France ». « Avant de parler de drapeau commun, il faut savoir lequel on descend, puisque du coup il y en aura trois ! », lance le président du gouvernement.
Lors de leur entretien avec Victorin Lurel, Philippe Gomès et Sonia Lagarde ont également plaidé pour un dégel partiel du corps électoral. Ils veulent que les 4 600 électeurs nés en Calédonie, « dont un tiers de Kanak », précise la députée, exclus des élections provinciales, aient le droit de s’exprimer. Ils ont aussi expliqué au ministre que « le travail de préparation actuel sur la sortie de l’accord de Nouméa n’est pas une négociation. Celle-ci devra intervenir après les provinciales de 2014 ». Durant cet entretien d’1h30, ils ont aussi abordé leurs thèmes de campagne. D’abord celui de la vie chère, avec la création d’une autorité locale de la concurrence. Ensuite le plafonnement des frais bancaires. Ces deux points pourraient figurer dans un projet de loi que le ministère va présenter pour lutter contre la vie chère outre-mer.
David Martin, agence de presse GHM
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Article de Nouvelles Calédoniennes du 29/06/2012

« Il faut calmer le jeu »

Depuis la victoire de Philippe Gomès et de Sonia Lagarde aux législatives, Calédonie ensemble se dit inquiète de la radicalisation des discours, tant du Rump que de l’Union calédonienne. Objectif : retour à l’apaisement. Après une campagne musclée, Calédonie ensemble mise sur la nuance et appelle à l’apaisement des esprits tant au Rump, qu’à l’Avenir ensemble et à l’UC.
La marmite politique est en ébullition depuis la victoire des candidats de Calédonie ensemble aux élections législatives. Entre Pierre Frogier qui y voit un retour 25 ans en arrière, Harold Martin qui annonce qu’il faudra baisser le drapeau indépendantiste, Roch Wamytan qui prédit le risque d’une « radicalisation » de terrain des indépendantistes, il y a effectivement nécessité de faire baisser la pression.
C’est ce qu’a tenté de faire hier Philippe Michel, secrétaire général de Calédonie ensemble, qui juge « outrancières et dangereuses » certaines déclarations. « Nous n’avons jamais appelé pendant la campagne à faire redescendre le drapeau indépendantiste. Nous voulons, comme il est acté dans les derniers comités des signataires, qu’un drapeau commun soit recherché et nous acceptons que, dans la phase transitoire, il continue de flotter. »

Déni. Calédonie ensemble conteste en outre l’analyse de Pierre Frogier selon laquelle l’enseignement des urnes appelle à rompre les discussions avec les indépendantistes et à aller droit au référendum. « Dire cela est un déni de démocratie et revient à tourner le dos à l’accord de Nouméa. Cet accord par lequel les Calédoniens ont accepté le principe du partage des responsabilités. Ce n’est pas la première fois qu’ils prennent leur liberté avec l’accord de Nouméa. Il fut un temps ou Pierre Frogier se disait désengagé de sa signature. Louis Kotra Uregeï le considère comme une couillonnade. » « Pour notre part, nous avons entrepris dès 2004 un travail de dialogue avec eux. Et bien sûr il faut continuer. Mais c’est aux élus qui sortiront des urnes en 2014 qu’il appartiendra de mener les véritables négociations de sortie. »

Racisme. Le lieutenant de Philippe Gomès s’insurge aussi contre les accusations de racisme formulées par Louis Kotra Uregeï et Charly Pidjot. « Dès 2004, à la province Sud, Philippe Gomès a nommé une vice-présidente indépendantiste, en la personne de Christiane Gambey. Dans toutes nos campagnes, depuis 2004, nous avons eu des échanges avec des responsables indépendantistes, au travers de débats publics, soit avec Paul Néaoutyine, soit avec Jean-Pierre Djaïwé. » « Ce que les Calédoniens ont sanctionné aux législatives, c’est la trahison des engagements pris en 2009 et la confiscation des discussions d’avenir par une caste de signataires historiques. Mais ils ne veulent pas le retour à la logique des blocs. »
En conclusion Philippe Michel estime que la radicalisation des commentaires dans les deux camps ne poursuit qu’un seul but : « ils veulent récuser le verdict des urnes par la menace et l’intimidation en jouant sur la peur pour conserver des postes obtenus dans le cadre de la coalition entre l’UC, le Parti travailliste et le Rump. » En attendant, Calédonie ensemble affirme ne vouloir que retrouver sa juste place dans les institutions, et devrait présenter un candidat mélanésien à la présidence du congrès face à Roch Wamytan début août.
Philippe Frédiére
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Article de Nouvelles Calédoniennes du 30/06/2012

Vers un rapprochement des rivaux ?

L’examen du compte administratif 2011 de la province a été l’occasion de propos toujours musclés entre Calédonie ensemble et le Rump. Mais quelques signaux positifs ont été échangés entre vainqueurs et vaincus des législatives.
Les coups ont été moins violents, hier, lors de la séance de l'assemblée de la province Sud consacrée à l'examen du compte administratif 2011 de la collectivité. A tel point que l'élu FLNKS, Sylvain Pabouty, s'est demandé s'il n'y avait pas là les prémices d'un retour à l'entente républicaine créée en 2009 et enterrée début 2011 entre les partis de droite.
Bien sûr, les uns et les autres ont saisi l’occasion pour réveiller de vieilles querelles. Fin 2010, la province présidée par Pierre Frogier annonçait un exercice budgétaire 2011 déficitaire de plusieurs milliards. En cause ? « L’imprévoyance » de l’administration Gomès. La clôture du budget 2011 se fait avec un excédent de 2,7 milliards. Pour le Rassemblement, c’est la preuve d’une excellente maîtrise des dépenses mise en place par l’équipe dirigeante.
Trouver de nouvelles recettes : Pour Calédonie ensemble, c’est le signe que l’on avait fait une présentation délibérément pessimiste des chiffres pour mieux incriminer la gestion du précédent exécutif. « Vous avez minoré les recettes attendues, majoré les prévisions de dépenses pour invoquer des impasses budgétaires fictives » a accusé Philippe Michel (CE).
« Notre gestion reçoit les félicitations de l’Agence française de développement, qui est notre banque » a rétorqué Pierre Bretegnier (Rump).
Reste que les deux formations rivales semblent être tombées d’accord sur la nécessité de trouver de nouvelles recettes à la province Sud, notamment en instaurant l’affectation aux provinces d’origine de la taxe sur les jeux ou de la patente. Le projet est sur le bureau du Congrès depuis deux ans. C’est Calédonie ensemble qui l’a déposé, et c’est Pierre Bretegnier qui a suggéré de l’examiner.
Par ailleurs, Calédonie ensemble n’a pas voté contre le compte administratif (ce qu’elle avait fait pour le budget initial). Ses élus se sont contentés de s’abstenir.
Après dix-huit mois de guerre ouverte, et la tourmente du lendemain des législatives, il pourrait s’agir là du premier pas d’une démarche de rapprochement.
Philippe Frédiére
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