Inspiration : propos de Pierre Brétegnier
puis de Dominique Nacci
Dans les Nlles Calédoniennes des 19 et 26/07/2012
Un
élu loyaliste rappelle les bienfaits
De
la transformation locale du minerai.
Les
indépendantistes lancent leur porte-parole,
Qui
du collectivisme, agite la banderole.
La SLN : du pragmatisme
économique.
Certes
la SLN est sujette à critiques,
Et
certains lui reprochent de ne penser qu’au fric,
D’exporter
des minerais, sans même les traiter,
Et
d’investir ailleurs ce qu’elle a pu gagner.
Mais
pendant plus d’un siècle, seule son activité,
Créa
beaucoup d’emplois, de petites sociétés,
Développant
la brousse, apportant du progrès,
Avec
un fonctionnement à caractère privé.
Sa
croissance aujourd’hui serait bien différente,
Et,
pour notre pays, encore plus cohérente,
Si
un certain massif, appelé Koniambo,
Ne
lui fut retiré, par quelque imbroglio.
La
perte de ce massif, très riche en garniérite,
L’a
rendue bien prudente avec les latérites.
Alors
elle va ailleurs développer sa technique,
Pour
réduire un risque un peu trop politique.
La
SLN connait la concurrence mondiale.
Elle
doit s’adapter à un nouveau rival,
Pour
qui l’économie est outil politique,
Et qui
se permet tout pour des raisons ethniques.
La SMSP : du capitalisme
international.
Derrière
son porte-parole, on ne peut plus loyal,
Se
cachent des élus qui gèrent son capital.
Ils
sont collectivistes, mais ils capitalisent,
Oubliant
la genèse de cette belle entreprise.
… sa création …
L’état leur fit cadeau d’un outil clef en
main,
Même
s’il leur a fallu se mettre au turbin.
D’abord
il leur paya cette société minière,
Avec
tous les moyens, surtout les droits d’extraire.
Puis
l’accord de Bercy, en passant par Jersey,
Par
un montage d’état plutôt
alambiqué,
Permis
d’exproprier les droits du Koniambo,
Que
la SMSP reçus comme cadeau.
La
France ayant lâché ce beau massif minier,
Les
multinationales se sont positionnées.
D’autant
que pour l’usine, les finances de l’état,
Allégèrent
la facture pour tout l’actionnariat.
… son évolution …
Aujourd’hui
Xtrata, à quarante-neuf pour cent,
N’est
pas un philanthrope en mettant de l’argent.
Cinquante
et un pour cent pour la SMSP,
C’est
autant de pognon qu’elle devra rembourser.
Donc
pour payer sa part de l’usine en chantier,
Elle
vend du minerai dans un montage osé.
La
première phase marche, donne quelques dividendes,
Mais
faut aller plus loin, les coréens demandent.
Si
la SMSP veut réussir son plan
Elle
doit aux coréens un peu plus que du vent.
La
SLN devient à nouveau une cible,
Car
elle aurait encore des mines disponibles !
Va-t-on
revoir demain, comme pour le Koniambo,
Des prétextes
ethniques et pas toujours très beaux,
Pour
que des privilèges soient encore accordés
À la
SMSP et à ses associés ?
L’intérêt du
pays ?
Transformer
aujourd’hui le minerai en Corée,
Est
à contre-courant de ce qu’ils réclamaient.
Cette
valeur ajoutée, trop délocalisée,
Ne
profite aux kanaks qu’en faible quantité.
De
plus, cela crée un sérieux concurrent,
Alors
que le marché est plutôt décadent.
Ainsi,
pour KNS, il n’y a pas urgence
À lancer
son usine dans cette contingence.
Aujourd’hui
qu’en est-il du rééquilibrage
Que
la Province nord érige en adage ?
Il a
bénéficié, et ce n’est pas banal,
À
quarante-neuf pour cent, aux multinationales.
Si
la province Nord garde sa majorité,
Un seul
petit pour cent, c’est pas la panacée,
Surtout
avec une dette qu’il lui faut rembourser,
Envers
des actionnaires qui sont des financiers.
Ethnique n’est pas
éthique …
La
parole donnée de rééquilibrage,
Pour
le peuple Kanak, devient comme un mirage.
Car
le bilan social de cette opération,
Est plutôt
devenu capitalisation.
Pourtant
la France a fait bien plus qu’il ne fallait,
Argent
et assistance, passe-droit, technicité …
Avec
ça les Kanaks investissent en Corée,
Expriment
leur mépris pour le peuple français.
Pour
ma part je préfère un vrai capitalisme,
Qui sait
faire du social avec pragmatisme,
Aux
dérives sectaires d’un faux collectivisme,
Qui entretien le peuple dans un vieil archaïsme.
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Article des Nouvelles
Calédoniennes du 19/07/2012 : « La délocalisation en Corée est nuisible »
Le jeudi,
retrouvez notre page « opinions » : le point de vue de ceux qui veulent
participer au débat public sur les sujets qui agitent la société. Envoyez vos
contributions aux Nouvelles à l’adresse suivante : redaction@lnc.nc
Pierre
Bretegnier : La politique
de la SMSP de délocalisation en Corée de la transformation du minerai
calédonien, à l’instar de toute politique de délocalisation dans les pays à bas
coûts, est d’autant plus favorable à l’entreprise qu’elle est nuisible à la
Nouvelle-Calédonie.
En effet, ce
sont les économies réalisées en utilisant les ouvriers et les équipements
coréens au lieu des salariés et des investissements à réaliser ici qui
permettent de dégager des dividendes. Or dans toutes les entreprises
industrielles, les salaires sont plus importants que les dividendes (entre 2000
et 2009 par exemple, la SLN a versé près de dix fois plus de salaires que de
dividendes : 400 milliards contre 40). Se féliciter de la délocalisation de
l’entreprise SMSP en Corée serait donc comme se féliciter en Métropole de la
délocalisation des usines Renault en Chine ou au Maroc…
Cette
politique est exactement contraire aux prescriptions du rapport du dernier
comité stratégique industriel, mis en place par le comité des signataires et
approuvé dans son principe par tous les participants. Ainsi, ce rapport
constate : « dans le modèle de la SLN, les dépenses directes sur le territoire
ont atteint un quasi-maximum […] ; dans celui de la SNNC construite en Corée,
au contraire, seuls les impôts et taxes et la part du résultat net revenant à
l’actionnaire calédonien sont perçus sur le territoire ». Anne Duthilleul en
tire la conclusion que « le rythme d’exploitation des ressources devra se poursuivre
en excluant les concurrences directes et inéquitables envers les usines situées
sur le territoire. »
Mais à peine
ce rapport était-il déposé, et avant même qu’il ne soit examiné par le comité
des signataires, que la SMSP prenait des engagements de long terme avec la
Corée et en signait de nouveaux avec la Chine, voulant manifestement prendre de
vitesse les participants au CSI (notamment la province Sud, le RUMP et l’Etat).
Comme les
réserves de la SMSP sont insuffisantes pour remplir ne serait-ce que ses
engagements coréens, celle-ci vise donc les gisements de la province Sud et de
la SLN pour leur exploitation par les Coréens et les Chinois. Ainsi la province
Nord passe outre le comité des signataires, la consultation des partenaires et
l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie.
Dans ces
conditions la province Sud, qui dispose précisément des gisements les plus
importants, (avec Prony, Pernod et tous les titres disponibles ou abandonnés
dont elle fait l’inventaire et qu’elle inclura dans ses réserves), fera avec
Promosud, ce que la province Nord fait avec la SMSP, à la différence qu’elle
fera transformer son minerai sur place avec Eramet et Vale, pour donner du
travail aux Calédoniens.
Bio express : Pierre Bretegnier a longtemps été l’un des lieutenants
de Jacques Lafleur : pendant quinze ans, il a été vice-président de la province
Sud et tenait les rênes des finances. Depuis l’année dernière, il est devenu le
premier vice-président de l’institution du boulevard Vauban. Il incarne l’aile
droite libérale du Rassemblement.
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Article des Nouvelles Calédoniennes du 26/07/2012 : « Quelle
délocalisation ? »
Jeudi
dernier, la publication d’une tribune de Pierre Bretegnier, dénonçant la « délocalisation en Corée de la transformation du minerai calédonien par la SMSP » a
provoqué quelques remous. Dominique Nacci, directeur des relations publiques de
la SMSP, lui répond.
Dominique Nacci : Améliorer la
performance des entreprises implique d’aller bien au-delà des seules
contingences politiciennes et électoralistes.
Ce n’est
assurément pas le souhait de Pierre Bretegnier qui dénonce les « effets
nuisibles de la délocalisation » et se targue aujourd’hui de défendre les
intérêts d’Eramet contre les multinationales, alors qu’il officiait en tant que
premier vice-président de l’Assemblée de la province Sud lorsque le patrimoine
minier du Grand Sud fut allègrement bradé à la multinationale Inco.
Il compte
également parmi les décideurs de l’époque qui étaient viscéralement opposés à
la création de la STCPI chère à Raphael Pidjot et André Dang, alors qu’il en
récolte aujourd’hui les fruits pour éponger les pertes de la société d’économie
mixte qu’il gère.
Il a été
tout aussi incapable de percevoir, dans son acceptation de partage, cette
dimension citoyenne de l’entreprise qui constitue aujourd’hui un socle
économique et des outils industriels pour une paix sociale et un développement
durable. Ceci, nous le devons à André Dang et à tous ceux qui lui ont fait
confiance !
Complémentaires.
Pierre
Bretegnier semble ne pas comprendre que le modèle « on-shore », qui consiste à
construire des usines sur le territoire, et le modèle « off-shore », valorisant
à l’extérieur une ressource trop pauvre pour être transformée localement, ne
s’opposent pas et sont même complémentaires. La SMSP privilégie en effet
l’investissement industriel sur le territoire lorsque la ressource minière le
permet. C’est le cas de l’usine du Nord, un investissement de plus de 500
milliards XPF dont la SMSP détient 51 %, qui entrera en production à la fin de
l’année.
Et de ce
point de vue, Pierre Bretegnier, qui n’a jamais cru à sa réalisation, est
plutôt mal placé pour donner des leçons de patriotisme industriel et
d’économie, d’autant que la SMSP percevra des dividendes dès les premières
années. En revanche, lorsque la ressource minière ne peut pas être valorisée
localement pour des raisons évidemment économiques, la SMSP privilégie alors le
recours au mode de valorisation intégrée dans lequel elle détient également 51
% de la chaîne de production. C’est le cas de l’usine de Gwangyang.
Ce qui est
passé sous silence par Pierre Bretegnier, c’est que le type de minerai exporté
par la SMSP vers son usine ne peut pas être traité localement, alors que dans
le même temps du minerai brut est exporté par la SLN et les petits mineurs sans
retour de valeur ajoutée industrielle. Pourtant bien informé, ce dernier
continue à expliquer doctement que « la SMSP vend du minerai à POSCO », alors
qu’elle l’exporte pour le transformer dans sa propre usine pour produire du
ferronickel qui est ensuite intégralement vendu à son partenaire POSCO, ce qui
permet en amont de pérenniser l’activité minière en Nouvelle-Calédonie.
Emplois. Autre fait probant que Pierre
Bretegnier se refuse à admettre publiquement est que l’usine permet de dégager
dès à présent une valeur ajoutée locale à partir de l’extraction de minerai en
provenance de vieilles mines qui auraient dû être fermées faute de teneur.
Cette activité génère actuellement près de 1 000 emplois directs et indirects
sur le territoire, pour une grande partie en province Nord, avec 600 emplois
supplémentaires pour la seconde ligne qui devrait être opérationnelle en 2014.
Sur quatre emplois que procure le modèle « off-shore », trois sont en
Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire autant que l’usine du Nord en pleine production.
Pierre
Bretegnier n’est pas non plus censé ignorer que le territoire a exporté 12,7
millions de tonnes de minerai au cours des trois dernières années, soit
l’équivalent de 167 000 tonnes de nickel métal contenu. Un peu plus de 60 % de
ce volume a été exporté vers les fondeurs japonais et australiens par la SLN et
des petits mineurs, pour la plupart travaillant pour, voire sur l’immense
domaine de la SLN. Or, sur la base des performances de l’usine de la SMSP, il
est aujourd’hui prouvé que le manque à gagner de l’exportation de minerai brut
est considérable. D’où l’intérêt, pour le pays comme pour les sociétés
exportatrices, de s’inscrire dans cette démarche industrielle et commerciale
innovante visant à destiner ces minerais à faible teneur, ne pouvant pas être
traités localement, vers de nouvelles voies de valorisation intégrée.
Valoriser. Mais en attendant, le groupe Eramet
tire les profits du nickel calédonien au travers de sa filiale qui détient plus
de 53 % de la surface concédée, avec les plus belles mines du territoire et
surtout toutes celles qu’elle n’est pas en mesure de valoriser, et dont elle
préfère exporter ou faire exporter le minerai sans retour de valeur ajoutée
plutôt que le valoriser avec la SMSP. En dépit de son patrimoine minier exceptionnel
et de l’emprise qu’il exerce sur les sociétés locales tributaires de la
ressource, le groupe Eramet s’installe en Indonésie, à Weda Bay, sans créer
d’emplois en Nouvelle-Calédonie, afin de concurrencer sa propre filiale. C’est
peut-être cela la délocalisation !
Bio express : Dominique Nacci est le directeur des
relations publiques du groupe SMSP, membre du Conseil économique et social, du
Syndicat des industries de la mine, et des Conseillers du commerce extérieur.
Il a travaillé pour le cabinet Coopers & Lybrand, pour le groupe Johnston,
et fut chef comptable d’Aircalin. Titulaire d’un doctorate of philosophy de
l’université de Canberra, il a également été conseiller auprès du secrétaire
général du Parlement fédéral australien, de la Chambre de commerce et
d’industrie, et fut directeur du colloque international « Nickel 2010 en
Nouvelle-Calédonie », organisé par l’USOENC en 2005.
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