Inspiration : Articles des
Nlles Calédoniennes de 25 et 27/07/2012
« Pas
à l’abri des violences » & « Éliminer un « nuisible » »- voir en fin de post.
Les SDF, pas plus que les autres …
Ainsi les SDF subissent des violences !
Et c’est avec un meurtre que l’on en prend conscience ?
Mais comme toutes les couches de la population,
Ils risquent, tous les jours, une nouvelle agression.
Pourquoi des chauffards tuent et des voyous
agressent ?
Que d’autres, au tribunal, fier de leurs palmarès,
Expliquent qu’ils ont fait du vol leur métier ?
Qu’on découvre aujourd’hui une race des justiciers ?
Tout ça n’est pas nouveau, on se voile la face.
Autrefois les média étaient moins efficaces,
Ou n’était pas contraints, pour augmenter leur vente,
De titrer sur des crimes ou des misères pesantes !
Retour à la case départ … mais
laquelle ?
Accuser les élus d’être peu efficace,
C’est pour notre conscience, éviter la disgrâce.
Car les élus n’ont pas à être généreux
Par contre pragmatique, ils doivent l’être pour deux.
Alors, s’il faut payer quelques billets d’avion
À des zoreilles piégés par une télé bidon,
Faites, Madame Panchou, avec notre pognon,
Ça coutera moins chère qui toutes vos digressions.
Mais ne faites pas dire au maire de Nouméa
Que la misère des gens ne le tracasse pas.
Car certaines structures, qui perdurent aujourd’hui,
Croyez moi, je le sais, existent grâce à lui.
Les causes … le remède …
Accident de la vie ou perte de repère,
Les motifs sont nombreux pour tomber en galère.
Autant que de l’argent, il faut céder du temps,
Pour donner à ces gens un style de vie décent.
La politique sociale parait toujours miteuse
À ceux qui la commentent assis dans leur causeuse.
Mais si parfois il manque un peu subvention,
Ce n’est que dans l’humain qu’on trouve la solution.
Faut-il des bénévoles ou de vrais
salariés ?
Qu’importe il faut des gens qui
savent écouter.
Et trouver de l’argent relèvent
des élus,
Qui doivent faire des choix un
peu moins saugrenus.*
* À ce sujet lire : « MadamePanchou, les indigents ne sont pas syndiqués » (cliquer)
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Article des Nouvelles Calédoniennes
du 25/07/2012 : « Pas à l’abri des violences »
Le récent
meurtre d’un sans-abri pose la question de leur sécurité. Souvent victimes de «
bandes de jeunes », ces SDF n’épargnent pourtant pas leurs partenaires de
galère. Quant aux structures d’accueil, elles optent aujourd’hui pour « la mise
en protection ».
Depuis plus
d’un mois Marie-Carmen vit dans la rue. A 39 ans, suite à un « problème
familial », elle « a tout laissé tomber » : son travail et son fils qu’elle ne
voit plus que « le mercredi ».
Doux et
rond, barré d’un large sourire, son visage est loin de traduire ses dernières «
semaines de galère ».
Hier, elle
était à l’association L’Accueil pour « voir ses amies, parler un peu » mais
cette nuit, elle a dû la passer « sur les quais, seule ». Depuis qu’elle est
dans la rue, Marie-Carmen vit cachée, car elle est sans cesse attaquée par ses
compagnons d’infortune « qui en veulent » à ses « affaires » mais aussi par «
des bandes de jeunes qui viennent nous tabasser et nous voler. Des fois, ils
viennent, ils me touchent, moi je dis non mais ils continuent. Alors,
maintenant j’ai un couteau, c’est plus sûr. »
Victimes. Des SDF victimes de violences ? «
C’est un fait, répond Nathalie Bolaton, directrice de l’association L’Accueil.
Mais en parler simplement pour rebondir sur le meurtre de ce SDF la semaine
dernière serait stigmatiser les sans-abri. Cet homme, nous ne le connaissions
pas. Il n’était jamais venu chez nous et ce n’est pas la victime d’un SDF. Il y
a certes de la violence, mais les SDF en sont souvent les victimes. » Nathalie
Bolaton a pris la direction de l’Accueil il y a six mois et note « une
augmentation du nombre d’accueillis entrant au centre pour être en sécurité ».
Si bien que depuis quelque temps L’Accueil joue plus souvent son rôle de « mise
en protection » [lire ci-contre]. « Les femmes sont des cibles privilégiées.
Quand nous sommes contraints d’en refuser, certaines ressortent pour ne pas
laisser leur amie seule dans la rue. »
Banaliser. Tamara a trouvé une place en foyer
et « commence à remonter la pente ». Encore à la rue il y a six mois, elle
reconnaît qu’« il y a quelques années, ça allait encore mais maintenant c’est
chacun pour soi car on est trop nombreux. Mieux vaut garder secret nos coins
sinon tout le monde arrive et c’est ingérable. » « Certains sont tous les soirs
à L’Accueil mais la journée tout peut leur arriver, renchérit Nathalie Bolaton.
Certaines sont victimes de viol mais racontent ça comme si elles donnaient leur
liste de courses. Elles banalisent cette violence parce qu’elles n’en ont plus
conscience. » L’alcool et la drogue n’aident en rien ces personnes déjà en
marge de la société. « Sans oublier que depuis l’interdiction de vente
d’alcool, elles boivent de l’alcool à brûler », lance Nathalie Bolaton.
Marie-Carmen
refuse de côtoyer « ceux qui ont trop bu. Je préfère la compagnie de mon
couteau. Parfois, la colère monte et je peux être agressive… Mais il faut me
comprendre. »
Le chiffre
250 : C’est le nombre de SDF répertoriés
en Calédonie. Ils vivent principalement dans les rues et les foyers de Nouméa.
A noter que 113 personnes supplémentaires ont été répertoriées entre les mois
de juillet 2011 et de juillet 2012.
Trois foyers
- Seules trois structures accueillent les personnes majeures en état
d’exclusion : L’Accueil, structure de jour à vocation humanitaire qui propose
des repas chauds, des sandwiches le soir, des petits-déjeuners mais aussi de
quoi se doucher ou faire sa lessive et une cyberbase, le foyer de nuit pour
hommes Cécile-Peronnet (25 lits + un d’urgence) puis le foyer de nuit pour
femmes Les Massanes (5 lits + un d’urgence). Tous les deux sont situés à la
Vallée-des-Colons. Les femmes avec enfants peuvent être, elles, accueillies au
foyer Béthanie. Quant aux familles, elles sont gérées par le centre les
Manguiers. A Dumbéa, l’association Case Départ facilite, elle, l’insertion
sociale et professionnelle des personnes SDF (ateliers de réadaptation au
travail et de socialisation).
Questions à…
Pascale Doniguian-Panchou, présidente de Case départ
« La misère
humaine n’est pas une priorité »
Les
Nouvelles calédoniennes :
Le visage de
la misère sociale est-il en constante évolution ?
Pascale
Doniguian-Panchou : Oui. Parmi les sans-abri, il y a désormais des Européens,
ces gens qui pâtissent de l’effet « M6, Eldorado ». Ils sont venus, n’ont pas
trouvé de travail, mais restent car ils n’ont plus l’argent pour se payer un
billet retour. Nous avons plus de Tahitiens, un peu moins de
Wallisiens-et-Futuniens mais toujours autant de Mélanésiens. Ce qu’il faut
savoir, c’est que nous enregistrons quarante demandes par jour pour intégrer un
foyer d’hommes qui n’a que 25 places et huit demandes par jour pour 5 lits
disponibles au foyer pour femmes.
Ces
sans-abri sont-ils victimes de violences ?
La violence
entre sans-abri existe, mais ils sont aussi victimes de violences. Mais la
violence augmente partout, alors pourquoi les SDF seraient-ils épargnés ?
Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux ont des armes blanches pour se défendre. Mais
il faut savoir que cette violence provient de cette misère, des addictions
favorisant les troubles psychiatriques et le manque de structures n’arrange
rien.
Certains
disent que les bandes de jeunes les agressent…
Beaucoup de
jeunes venus de la Brousse vers la ville s’en prennent aux SDF. En situation
précaire, ils traînent en ville pendant les grandes vacances, les grands
rendez-vous culturels, ou pour célébrer un mariage, assister à un enterrement.
Souvent, ça
dérape et ils frappent les plus vieux, qui sont vulnérables et moins respectés.
Ces jeunes en marge, c’est notre bombe à retardement et, selon une étude, ils
seraient entre 10 000 et 12 000.
Multiplier
les structures serait-il la solution ?
Les centres
sont pleins et sont contraints de refuser des SDF qui se mettent en danger et
sont un danger. Le CHS manque de places lui aussi et les injonctions de suivi
ne peuvent être honorées. Il nous faut des centres d’accueil adaptés et bien
pensés qui nous permettraient de remettre ces SDF dans le circuit économique.
Mais nous manquons de moyens et les structures qui existent crèvent de faim !
L’Accueil accuse un gros déficit mais on a baissé ses subventions, c’est
désolant ! Même la mairie voudrait éloigner les SDF du centre-ville, récupérer
les locaux de L’Accueil pour y mettre ses archives… La misère humaine n’est pas
une priorité. Les SDF, ce n’est pas sexy.
Marion
Pignot
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Article des Nouvelles
Calédoniennes du 26/07/2012 : « Éliminer un « nuisible » »
C’est parce
qu’il ne supportait plus les SDF, des êtres « nuisibles » qu’un homme de 31 ans
a froidement assassiné Eugène Toma, la semaine dernière, dans un parc de
l’Orphelinat. Il a attendu le moment propice pour lui tirer deux balles dans la
tête.
Les
enquêteurs s’attendaient à tout sauf à ça. L’auteur présumé du meurtre d’un SDF
de 41 ans, la semaine dernière, aurait minutieusement préparé son crime pour
abattre froidement Eugène Toma.
« Et ses
motivations font froid dans le dos », a même convenu hier Claire Lanet, la
procureure de la République, qui a précisé les raisons qui auraient conduit
Orphée Boudry, 31 ans, à abattre le SDF en plein sommeil.
Tout aurait
commencé au début du mois de juillet. Le jeune homme, qui réside dans un appartement
de la Baie-des-Citrons, avait semble-t-il l’habitude de croiser le SDF.
Au cours de
l’une de ces rencontres, Eugène Toma aurait demandé à son futur meurtrier
présumé une petite pièce, ce qui l’aurait passablement énervé. C’est là qu’il
l’aurait violemment frappé, d’une gifle au visage. A tel point qu’il se serait
fait mal à la main. « Cette douleur aurait empêché ce jeune homme très sportif
de faire des pompes ou de s’exercer au tir », a expliqué hier Claire Lanet.
Pris de colère, il aurait alors mûri son projet : éliminer le SDF.
Filature. « C’est comme cela qu’il l’a
discrètement suivi pendant quelques jours, poursuit la procureure, afin de
déterminer le moment le plus propice pour passer à l’action. »
Au cours de
sa filature, il a également indiqué que des passants et une commerçante ont
regardé le SDF « avec dégoût », ce qui l’aurait conforté dans son intention de
« l’éliminer ». Ce sont les propres termes qu’il a employés lors de sa garde à
vue, au cours de laquelle il aurait reconnu les faits sans difficultés.
Mardi de la
semaine dernière, en début d’après-midi, il l’a suivi jusqu’à un parc en pente
de la Baie-de-l’Orphelinat situé rue Tindale. Il l’a vu s’allonger dans
l’herbe, sous un tamarinier. Là où les riverains avaient l’habitude de le voir.
Devoir. Orphée Boudry aurait alors garé sa
voiture, en serait sorti, muni d’un fusil de calibre 22. « Il a choisi cette
arme parce qu’il la savait particulièrement silencieuse », a précisé hier
Claire Lanet. Il aurait visé la tête du SDF, alors qu’il était endormi. Il
aurait attendu cinq secondes et pour être sûr d’accomplir son dessein, aurait
tiré une seconde fois, toujours à la tête, avant de repartir, avec « le
sentiment du devoir accompli », selon les termes qu’il aurait employés lors de
ses aveux.
« Tout au
long de son interrogatoire, il n’a exprimé aucun remords, a encore précisé
Claire Lanet. Il a décrit les SDF comme des êtres commettant des actes
d’incivilité et donc nuisibles à la société, dont la vie n’a aucune valeur à
ses yeux. Il était exaspéré et s’est dit qu’il devait agir. »
Avant cette
trajectoire personnelle insensée de « justicier dans la ville », qui donnera
certainement du grain à moudre aux experts psychiatres, ce jeune homme ne
s’était pas fait connaître de la justice pour un coup d’éclat de cette ampleur.
Tout juste une affaire de violences volontaires, il y a quelques semaines de
cela, après une altercation avec un automobiliste.
Assassinat. Mardi matin, après avoir remonté sa
piste, les enquêteurs de la sûreté urbaine l’ont interpellé dans son
appartement de la Baie-des-Citrons, où il se trouvait avec son amie. Pendant sa
garde à vue, il s’est rapidement montré coopératif. Une remise en situation a
même été effectuée sur les lieux du crime, avec sa participation active.
Ce matin, il
devrait être présenté à la justice et être mis en examen pour « assassinat ».
Devant la cour d’assises, il encourt la peine maximale. La réclusion criminelle
à perpétuité.
Il vendait
des sex-toys et pratiquait le tir dans un club
Comment
Orphée Boudry, un jeune homme de 31 ans, apparemment « bien dans sa tête »
comme le décrivent ceux qui l’ont brièvement côtoyé, a-t-il pu se transformer
en meurtrier froid et déterminé ? Qu’est ce qui l’a conduit à mettre en œuvre
son projet « d’éradication » d’un SDF, qu’il considère comme un « nuisible » ?
Dans les annales judiciaires calédoniennes, le cas de figure est inédit.
Fasciné par
les armes, Orphée Boudry l’est très certainement. Au point d’en posséder neuf
(sept ont été découvertes chez lui, deux chez son amie), dont un calibre de
grande chasse, une carabine 300 Remington. Un véritable arsenal, puisqu’il
possédait aussi près d’un millier de cartouches de différents calibres.
Il aurait
acheté une partie de ses armes sur Internet, d’autres chez les armuriers de la
place. Certaines seraient régulièrement déclarées. Lui n’a en tout cas pas vu
d’un mauvais œil la récente libéralisation de leur vente.
Il
pratiquait aussi le tir dans un club du Grand Nouméa. « C’est quelqu’un de
souriant, charmant, très sympa, qui venait fréquemment avec un copain »,
indique un membre du club. « Il était même attachant et semblait bien équilibré
dans sa tête. Comme pas mal de monde, il venait faire du tir récréatif, pour
décompresser. »
Mais le
jeune homme semblait également très porté sur la violence, virtuelle en tout
cas. Car chez lui, les enquêteurs auraient retrouvé quantité de jeux vidéo de
combat. Hormis ses activités récréatives, le suspect, originaire de Draguignan,
dans le sud de la France, aurait passé un CAP restauration, mais s’était
semble-t-il orienté dans une toute autre voie. Installé depuis longtemps sur le
Caillou - il a été scolarisé au collège Mariotti - il exercerait une activité
de patenté, spécialisé dans la vente de… sex-toys.
Mais aussi
de plantes végétales aux vertus médicinales, comme la spiruline, une algue
microscopique. Un drôle de mélange pour un jeune qui ne cache pas, sur son
profil Facebook, son inclination pour les sports de combat - l’ultimate
fighting -, les molosses ou les idées d’extrême droite.
Une enquête
rondement menée : Les
enquêteurs du groupe d’atteinte aux personnes (sûreté urbaine) n’ont pas traîné
pour mettre un nom sur le meurtrier présumé d’Eugène Toma.
Ce SDF de 41
ans avait grandi dans le quartier Nickel’s, à Rivière-Salée, où il était connu
pour être le gardien de but de l’équipe de foot lors des tournois
interquartiers. Et il était réputé pour sa résistance physique.
Mardi 17
juillet, lorsque les voisins alertent les pompiers et la police, inquiets de ne
pas l’avoir vu bouger de la journée, face contre terre, les policiers démarrent
une enquête de voisinage.
Un
témoignage va leur donner un grand coup d’accélérateur. Celui d’un riverain,
qui se souvient avoir vu un Range Rover gris, aux vitres arrière teintées, un
modèle assez ancien. Ce même voisin qui croit avoir entendu deux détonations.
Grâce à la
marque du véhicule, ils établissent une liste d’une centaine de suspects. En
procédant par élimination, ils parviennent à identifier un nom. Et se rendent
rapidement compte que le suspect a enregistré sous son nom plusieurs armes à
feu. Raison pour laquelle ils prennent leurs précautions, mardi à l’aube, pour
interpeller leur suspect, avec le concours du GIPN.
1 000 : Près d’un
millier, c’est le nombre de munitions de différents calibres que les policiers
ont retrouvées au domicile de l’auteur présumé du meurtre d’Eugène Toma,
apparemment fasciné par les armes à feu. Au point d’en détenir neuf, des fusils
et une arme de poing.
Pierrick
Chatel
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