mardi 10 avril 2012

SUDRIE ou le bonheur par la consommation !


Dans le journal du 6, se trouvent deux papiers,
Apparemment sans lien, mais qu’on peut rapprocher :
L’un nous parle d’objectifs d’un développement pays,
L’autre d’une cote-est au PIB réduit.

NC 2025

NC 2025 nous dit qu’il faut changer
Si on veut éviter de grosses difficultés :
La France va réduire ses généreux cadeaux,
Il nous faudra payer tous les progrès de sociaux.

Alors des scénarios basés sur la croissance,
Cherche où trouver les sous pour gérer nos finances :
Que le franc dévalue ou que l’euro s’effondre,
L’économie locale risque de se morfondre.

Mais SUDRIE * a trouvé une solution pérenne,
Par la consommation, la vie devient sereine :
Augmentons les salaires, la productivité,
Et ainsi la croissance sera réactivée !

Or, avec ce sophisme, c’est loin d’être gagné,
Car ce qu’il nous propose est un circuit fermé,
Qui pourrait s’emballer, avant que d’exploser.
D’autres pays au monde l’ont expérimenté.

Car si le développement apporte le progrès,
Le bonheur des gens n’est pas de consommer.
Sinon quelle limite à cette obligation :
Satisfaire les besoins de la population ?

La Cote Est

Ainsi sur la Cote-Est, on jauge au PIB.
Bien qu’il ait progressé, il demeure en retrait,
Car la Province Nord est déséquilibrée !
À l’ouest une usine, de l’autre des oubliés ?

Enfin pas tout à fait, il y existe aussi quelques activité.
Et le confort « moderne » y a fait des progrès.
L’avancée est moins forte, SUDRIE le reconnait,
Car la population y est plus dispersée.

Même si la Province met de l’argent public,
L’usine est à l’ouest et concentre le fric,
Ainsi que les services et la population,
Et la lumière attire les gens des environs.

Faut-il pour autant reproduire ce schéma
Dans toutes les bourgades qui sont ici où là ?
Le PIB est-il l’indice du bonheur ?
Ou un outil de plus utilisé comme leurre ?

Mesurer le bonheur des gens ?

NC 2025 veut faire de la croissance,
Sans même se rendre compte que ce n’est pas Byzance.
Certes il faut du travail et produire pour tous,
De quoi manger et vivre jusqu’au fond de la brousse.

Mais avec l’industrie et la consommation,
Ce groupe de penseurs manque un peu d’ambition.
Avec le PIB comme outil de mesure,
Leur raisonnement devient une quasi imposture.

Le PIB mesure, à l’échelle d’un pays,
La valeur intrinsèque de ce qu’on y produit,
Il ne rend jamais compte de sa répartition
Entre toutes les couches de la population.

D’autres moyens existent pour juger du bien-être,
Des citoyens vivant dans un même périmètre.
Le développement humain dispose d’un indice **
Intégrant des critères qui sont bien plus propices.

L’espérance de vie, comme l’éducation,
Et le niveau de vie, donne une autre vision
De la santé des gens et de leur formation,
Bien mieux que ne le fait une somme de production.

Freinons un tant soit peu la course au développement,
Et, surtout, arrêtons de faire croire aux gens,
Que c’est en consommant qu’on sauve l’économie,
Et que c’est avec ça qu’on construit un pays !

Le bonheur véritable ne se mesure pas,
Et dans les magasins, on ne le trouve pas !

* Olivier SUDRIE : économiste, maitre de conférences, chargé de conseil en économie auprès du gouvernement de Nouvelle Calédonie.

** IDH : indice de développement humain.

Inspiration : Articles des Nlles Calédoniennes du 06/04/2012





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