mercredi 4 avril 2012

Lecture : « Le Respect » Hamid Mokaddem


Recherche pour une éducation à la citoyenneté (Nouvelle Calédonie)
- Publication de l’IFMNC – 2011 -

Mokaddem « anticipe un programme de recherche »,
Et il semble vouloir nous tendre quelques perches.
Mais il prend des chemins quelque peu tortueux,
Dont je ne suis pas sûr qu’ils soient tous vertueux.
Mais il a le mérite de chercher une issue,
Car nous sommes coincés, un peu comme des dahus !


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L’introduction,

Dès les premières pages, la tendance est visible.
L’Accord de Nouméa lui sert un peu de bible.
Et dès la maternelle, le vrai calédonien,
Sera par son pays façonné citoyen.
« Vivre et construire ensemble » est un choix politique,
Et pour cela l’école est un lieu stratégique.

Le respect est montré comme une  toile de fond
De mots d’ordre tactiques d’une nouvelle nation.
Ainsi sont confrontées deux triplettes de mots,
Affichant des valeurs regroupées en trio,
Mettant « en parallèle » deux écoles exclusives,
Dont la Calédonie a la prérogative.

L’école républicaine : « Liberté, égalité, fraternité »
L’école calédonienne : « Parole, Partage, Respect »

Cet élément posé, la vraie problématique
Est entre le « respect » et la « citoyenneté ».
Cette dernière étant plutôt Calédonienne,
Oubliant quelque peu l’idée républicaine.

Le respect

L’auteur nous rappelle, avec sincérité,
Que l’enfant, par l’adulte, est toujours formaté,
Même si les pratiques peuvent évoluées,
En fonction des époques, des lieux, des sociétés.

Le respect est « concept » avant d’être « pratique »,
Mais sa définition reste bien elliptique,
Donnant des philosophes plusieurs analyses,
La notion du respect se délite et se brise.

Kant, Socrate, Aristote, Piaget et quelques autres,
Vont vite à la pratique, aux liens avec les autres,
Sur un aspect plus large, qui est celui de l’Homme,
Et de sa volonté qui le rend autonome.

In fine, le respect est acculturation,
L’éducation formate le droit et le devoir.
Mais l’auteur veut laisser un droit d’opposition,
Permettant d’en jouer, comme d’une échappatoire.

Cela dit, le respect est une notion claire.
C’est en fait  son objet qui, lui, est arbitraire,
Il peut donc varié, suivant l’individu,
Suivant les sociétés, voire même les tribus…

Le respect dans le monde Kanak !

D’emblée l’auteur attaque l’école coloniale
Qui a fait du kanak un peuple marginal.
Certes, mais avant les blancs, quel système local
Formait donc les enfants dans le monde tribal ?

Aujourd’hui l’objectif est bien un rattrapage,
Mais les mots sont pas seuls à être en décalage.
La reformulation dont nous parle l’auteur,
Traduit l’adaptation à des nouvelles mœurs.

Et cette adaptation est plutôt compliquée
Du fait de linguistiques qui sont vraiment variées.
Dans la culture kanake, la pratique du respect,
Semble se décliner sous de nombreux aspects.

Quoique la description que l’auteur nous fait
Des attitudes kanakes pour marquer le respect,
Ressemblent étrangement à ce qu’on m’a appris
Quand j’étais à l’école, encore tout petit.

L’auteur voit un fossé, postulat d’exclusion,
Entre culture kanake et l’école en action.
Changer les paradigmes est, pour lui, solution,
Pour faire de l’école un lieu de médiation.

Comment dire qu’il a tort ? Alors que mes parents,
Cherchaient à intégrer dans leurs enseignements,
Des savoirs, des pratiques des gens de ce pays,
Avant même que lui n’arrive en Kanaky !

Le respect à l'école.

« L’éducation critique à la citoyenneté »,
Est l’objectif fixé par l’auteur de l’essai.
L’école, par ce bais, est outil bien pratique
Pour construire Kanaky par l’instruction civique.

Pour appuyer sa thèse, l’auteur fait référence,
À des acteurs locaux, qui furent formées en France …
Citant malentendus, contresens culturels,
Affirmant que l’école fonctionne hors du réel.

Former des enfants libres et aussi autonomes,
Mais en leur inculquant, à travers des idiomes,
Des représentations qui se veulent symboliques,
Mais qui sont, dans le fond, des repères politiques.

L’auteur donne, pour finir, une leçon de lecture :
Nombre d’auteurs locaux ont une belle écriture,
Permettant d’étayer la médiation scolaire,
Initiant le respect par un biais littéraire !

Mais la culture orale était bien dominante,
Et les écrits locaux sont de factures récentes.
Ces écrivains sont libres d’exprimer leur pensée,
Comme l’école coloniale le leur a enseigné. 

Conclusion.

Pour l’auteur, le respect est la base obligée
D’un « idéal type » pour la citoyenneté,
Mais elle n’est définie qu’en termes juridiques,
Qu’il nous faut transposer pour la mettre en pratique.

Or, c’est sur ce point-là que la chose se complique,
Car le « destin commun », mot d’ordre politique,
Est toujours en attente d’un choix hypothétique.
L’école serait alors un outil politique !

Pour finir mon propos …

Le respect a en fait valeur universelle,
Mais qui se vit toujours en individuel.
Et, même si on respecte un ennemi mortel,
Une foi dans l’isoloir, il faut un choix formel.

Or tous les bien pensants à l’échelle mondiale,
Délimitent des peuples de façon radicale,
Puis exigent de tous, au nom de la morale,
Qu’ils disposent d’eux même, par voie électorale.

Ainsi pour obtenir un résultat ciblé,
Il suffit de choisir les gens qui vont voter.
Notre démocratie se trouve prise au piège,
D’un corps électoral fixant des privilèges.

Ces manipulations me laissent désemparé.
Je ne sais plus vraiment qui et quoi respecter ?

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