lundi 29 avril 2013

Frogier : essai manqué …

Les indépendantistes s’attaquent à Pierre Frogier,
Mais en réalité qu’ont-ils à proposer ?
Des propos ambigus qui se veulent rassurants,
Pour une indépendance qui n’est qu’un contenant
Sans savoir vraiment ce qu’on y met dedans !

« L’échec de pierre Frogier » a au moins mis à jour,
Les ambitions dantesques de plusieurs vautours,
Le manque de paroles de certains partenaires,
Qui prirent le congrès et hissèrent leur bannière,
Pour un destin commun qu’ils veulent à leur manière.

Les pro-français …

D’abord Philippe Gomès qui reste sans conteste
Un grand bonimenteur qui sait changer de veste !
Il est parti en guerre juste pour sa carrière.
En aidant l’industrie, Il créa la vie chère,
Et en vidant les caisses, il devint populaire.

Yanno n’a pas eu tort, mais n’a pas eu raison,
D’aller si rapidement jusqu’à la partition.
Car en voulant montrer une grande fermeté,
Il affaibli son camp et devra composer,
Même si à cause d’eux, il n’est plus député.

D’autres petits partis s’agitent à l’envie,
Espérant une place dans cette cacophonie.
Veulent-ils une gamelle ou juste être ennobli ?
Travaillent-ils vraiment pour le bien du pays ?
Et ils veulent faire croire qu’ils cherchent à être unis !

Les pro-kanaks …

Néaoutyine, au nord, prend l’argent de la France,
Defisc et subvention, il les stocke à outrance.
Il accapare aussi les recettes locales,
Et la Province sud peut bien restée bancale.
Lui, il capitalise, et oublie le social !

Le FLNKS, unis pour l’occasion,
Se voit déjà en chef de la future nation.
Prenant ce qu’on leur donne, ils rejettent en vrac
Ce qui ne vient pas d’eux, ce qui n’est pas kanak.
En guise de projet, ils n’ont qu’un bric-à-brac.

Ils pensent le nickel comme « trésor des kanaks »,
Ils le croient suffisant pour jouer les monarques.1
Parler à « leurs sujets » est pour eux agression,
Car la démocratie n’est pas leur tradition.
Dans aucune tribu, on ne voit d’élection.

Du colonialisme à l’éthnisme …

L’accord de Nouméa nous met dans une impasse,
Et remet les deux blocs finalement face à face !
Les kanaks ont acquis une vraie reconnaissance,
Par la démocratie, ils sont dans les instances,
Et ils ont, aujourd’hui, quasi l’indépendance.

Que veulent-ils de plus : la souveraineté ?
Que le peuple premier soit seul à diriger ?
Ils veulent le pouvoir et toutes les ressources,
Pour que les non kanaks ne soient plus dans la course ?
Mais qui tiendra vraiment les cordons de la bourse ?

Une nomenklatura faite de quelques barbus
Qui décideront tout, en ville et en tribu ?
Qui ont leur propre vue de ce qu’est le partage ?
Qui ne voit dans la terre que sources d’arrérages ?
Bref un destin commun tout à leur avantage ! 2

Essai manqué …

Parce que le dialogue ne suffit pas vraiment,
Il faut surtout agir pour rapprocher les gens.
Frogier vient d’essayer, bien maladroitement,
Et il n’a que reproches venant des autres camps !
Aujourd’hui tous les blocs se déchirent vainement.

Et tout ça simplement pour le fait symbolique
De mettre deux drapeaux sur la place publique ?
En ce qui me concerne, je veux bien l’accepter,
Si le peuple Kanak accepte aussi le fait
Que d’autres habitants veulent eux rester Français !

1 – Relire mon post du 13/01/2013

2 – Relire mon post du 20/09/2012

3 - Relire mon post du 05/01/2013

-----------------------------------------------------------
Les Nouvelle Calédonienne du 12/04/2013.
Paul Néaoutyine, président de la province nord et porte-parole du Palika.
« La statégie de Pierre Frogier a étè un échec »

À l’aube de 2014, alors que la tension monte sur la scène politique, Paul Néaoutyine pose un regard très critique sur l’initiative de rapprochement portée par Pierre Frogier. Des indépendantistes en province Sud ne sont pas non plus épargnés, devant l’enjeu de la construction de la souveraineté.

« La clé de répartition et les contrats de développement sont les deux outils du rééquilibrage », observe Paul Néaoutyine.

Les Nouvelles calédoniennes : À l’ouverture du dernier congrès du FLNKS à Païta, l’UC Gérard Reignier lançait que « ce pays n’a jamais été aussi proche de son indépendance ». Est-ce votre avis ?
Paul Néaoutyine : Je ne vais pas commenter ce que disent les gens de l’UC, ils sont capables de s’expliquer eux-mêmes. Et je n’étais pas là (au congrès. Paul Néaoutyine était en deuil, puis en déplacement à Paris, NDLR).
Le processus de décolonisation est sur la voie de la pleine souveraineté. Oui, bien sûr, nous sommes sur la voie depuis l’accord de Nouméa. C’est lui (Gérard Reignier) qui doit s’expliquer : font-ils alliance pour définir une autre solution que ce qui est prévu dans l’accord de Nouméa ?

Le FLNKS vise les trois cinquièmes d’élus « indépendantistes et nationalistes » au Congrès en 2014. Est-ce jouable ?
Les trois cinquièmes au Congrès, c’est la majorité qualifiée requise par un vote pour demander l’organisation de la consultation de sortie de l’accord de Nouméa.
La position que le Palika porte au sein du FLNKS, c’est de dire que le Front doit se mobiliser pour optimiser ses résultats en 2014. Pour se rapprocher au mieux de ces 33 (sièges au Congrès, NDLR), qui est un objectif tout de même assez élevé. Et ce, dans le sens de l’organisation du scrutin. Le FLNKS doit faire campagne dans ce but-là.
À l’examen de cette résolution au Congrès, les formations qui relèvent du FLNKS feront-elles le nécessaire pour « ratisser » au plus large afin d’avoir le meilleur résultat électoral ? Pour convaincre les autres citoyens qui ne sont pas a priori indépendantistes ? Convaincre aussi les autres formations politiques d’adhérer au vote de cette résolution ? En sachant que, selon nous, il n’y a pas à aller se perdre dans des alliances contre nature. Il faut « travailler » l’opinion politique des électeurs citoyens qui vont voter en 2014. Parce que si le Congrès n’a pas fixé la date avant la fin de l’avant-dernière année du mandat, la consultation sera organisée par l’État.

Cet axe des trois cinquièmes n’implique-t-il pas une unité indépendantiste en 2014 dans le Sud, donc une ouvertureau Parti travailliste ?
Nous, au Palika, nous ne sommes pas obligés d’avoir absolument tous ceux qui ne sont pas sur la même ligne. Jusqu’à preuve du contraire, le Parti travailliste n’a pas démenti le fait que, selon lui, l’accord de Nouméa est une « couillonnade », et il continue à prétendre qu’en 2014 est votée l’indépendance. Nous ne sommes pas, nous, avec les opportunistes.
Non, ce n’est pas une liste unitaire à tout prix, il faut en faire quelque chose ! Nous avons mis en place un groupe de travail qui devrait être à disposition des autres membres du FLNKS, pour préparer un programme sur lequel on va continuer à se battre afin que le contenu de l’accord de Nouméa soit mis en place et que les instances œuvrent.

Car ce n’est pas le cas aujourd’hui ?
Nous procédons à la mise en œuvre des positions du FLNKS. En province Sud, des gens nous ont quittés pour aller à la DUS (Dynamik unitaire Sud) et se rapprocher d’une liste unitaire. Mais ils font quoi, en province Sud, en ce moment, par rapport au fait qu’un pays va devenir indépendant ? Qu’est-ce qu’ils font à part parler à la télé ? C’est l’interrogation ! On est capables, ou non ? Nous avons inscrit ce droit, et il faut pouvoir l’exercer, et des obligations vont avec.
Il y a des gens actuellement à la province Sud ou au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, indépendantistes et prétendant qu’on va à l’indépendance… mais qu’est-ce qu’ils font tous les jours des pouvoirs en leurs mains ?

Repartirez-vous d’ailleurs en 2014 dans la bataille aux élections municipales et provinciales ?
Je n’ai pas de problème avec la question. Je m’étais fixé des objectifs : sortir l’usine du Nord au niveau de la province, et au niveau de ma commune, ce sont les gens qui me reconduisent à chaque fois. Je ne tiens pas absolument à continuer. C’est toujours comme cela que ça s’est présenté, je ne suis pas accroché à un fauteuil… C’est culturel chez nous avec les vieux. Tant que je suis là, (la relève, les jeunes, NDLR) ce ne sont pas eux qui parlent, mais si je ne suis plus là, ils sont là.

Une marche a été menée il y a une semaine pour réclamer une véritable loi définissant la citoyenneté calédonienne. Un cadre peut-il être fixé avant 2014 ?
Nous sommes pour la mise en œuvre de l’accord de Nouméa. Et la citoyenneté est définie dans la loi organique et l’accord de Nouméa. Sur deux pivots. Que va-t-on aller inventer de plus ?

Cette notion est-elle alors aujourd’hui utilisée comme un argument politique ?
Je n’en sais rien. À chaque fois, nous faisons campagne pour la citoyenneté : nous sommes indépendantistes, nous essayons de convaincre que la citoyenneté doit être transformée en nationalité, car nous sommes ici, nous travaillons pour le pays.
On doit travailler ensemble, se connaître, partager… Nous n’avons pas besoin d’une loi pour faire cela.

Le président Harold Martin a annoncé la tenue d’une réunion extraordinaire sur la citoyenneté, avec les élus locaux présents pour un « Comité des signataires élargi »
Il a proposé le 26 avril. Or, le Nord et les Îles ont des assemblées de province. Si c’est le 26, nous ne serons donc pas là. Et nous réunir pour parler de quoi ?

Gaël Yanno vient de créer le parti MPC. La droite est totalement émiettée. Quelle est votre analyse ?
Je constate une chose : la stratégie du Rump s’avère un fiasco. Pierre Frogier a embarqué tout le Rassemblement dans une stratégie de rapprochement avec les gens de l’« alliance » (UC-Parti travailliste-Avenir ensemble, NDLR). Il n’a pas fait de congrès pour cela. Il a engagé la démarche, et cela a tenu le temps des deux drapeaux… jusqu’au moment où il se plante aux élections législatives. Après ces scrutins, que se passe-t-il ? Ils sont divisés, donc ce n’était pas une réussite. La stratégie de Pierre Frogier a été un échec. D’autant que Calédonie ensemble, dont des adhérents ont été virés de deux institutions, a le temps de s’organiser.
Ils sont divisés, oui, mais aux dernières législatives, Philippe Gomès s’est fait élire en ralliant toute la droite, pour éliminer toute possibilité à un indépendantiste d’être à l’Assemblée nationale. Ils sont tous à vouloir nous traiter aujourd’hui de racistes, en pensant que cela va encore fonctionner. Je ne crois pas que ce genre de combine, ces discours démagogiques, va continuer à marcher.

Toutefois, cette division peut-elle être une aubaine électorale pour les indépendantistes ?
Ce n’est pas automatique. La seule façon d’en profiter, c’est d’avoir un programme clair et commun. Pourquoi ne pourrait-on pas y arriver ? Parce que, précisément, dans cette combine-là, des indépendantistes sont impliqués. Une question : en sont-ils sortis ? Notre problème est là : nous essayons de savoir, si oui ou non, nous pouvons partir d’un bon pied.

L’usine, pour « s’affranchir »
L’usine du Nord a connu, pour la première fois mercredi soir, une coulée de nickel. Le test technique est réussi. « C’est un projet structurant pour la stratégie de rééquilibrage, analyse le président de la province Nord. C’est un levier pour multiplier les centres d’activité et développer un tissu économique sur la région, la province, et en dehors du Grand Nouméa. Alors que jusqu’ici, tous les flux vont vers Nouméa ». Sur le plan politique, ce complexe du Koniambo a toute sa place dans la revendication d’« une indépendance viable. La valorisation d’une ressource naturelle maîtrisée localement peut permettre de générer de la valeur ajoutée, et donc des gains financiers qui offriraient l’opportunité de s’affranchir des transferts de l’Etat ». Aujourd’hui, pas de doute, « on y est. On l’a voulue, on a fait le nécessaire, on s’est battus, et ça va commencer à être là. L’usine va entrer en exploitation, on est sur la voie ».
Propos recueillis par Yann Mainguet
----------------------------------------------------------------
Les Nouvelles Calédoniennes du 25/04/2013
Le FLNKS réagit aux remarques cinglantes du patron du RUMP
Frogier « est aux abois »

Sans vouloir polémiquer outre mesure, le FLNKS fustige l’attitude de Pierre Frogier très acide, le week-end dernier, vis-à-vis des indépendantistes. Pour le Front, le patron du Rump, affaibli, se recherche matière à rebondir sur l’échiquier politique.

Pierre Frogier « nous a aidés à lever notre drapeau, déjà levé sur la plupart de nos mairies », sourient des membres du bureau politique du FLNKS.
Les phrases acides ont défilé dans le micro ce week-end, toutefois le FLNKS est resté « serein ». Au congrès du parti, à Bourail, puis sur le plateau de télévision de NC 1ère, le patron du Rassemblement-UMP, Pierre Frogier, a discouru sur sa vision de la Calédonie, justifié ses actions, et pointé violemment du doigt les indépendantistes. Presqu’une surprise d’ailleurs, tant la férocité du ton n’était pas attendue à cette heure.
Les intéressés n’ont pas voulu, dans un premier temps, alimenter la polémique. Mais les points doivent être finalement replacés sur les « i ». Le FLNKS et ses camarades pro-Kanaky ne sont pas à la hauteur du défi ? « Pierre Frogier a-t-il besoin d’un bouc émissaire, aujourd’hui, par rapport aux problèmes politiques qu’il rencontre lui-même ? s’interroge Louis Mapou, du Palika, entouré de ses alliés du Front. Est-ce aussi un souci existentiel que vit la droite en 2013 ? » Une attitude du leader du Rump dérange, voire inquiète : cette propension à se poser en seul ou « en grand dépositaire » de l’héritage historique.
L’argument de l’indépendance devenue « un slogan vide de sens », ne passe pas. Du tout. Le FLNKS encourage à ouvrir les yeux. « Nous sommes arrivés dans une situation de quasi-indépendance, c’est la réalité statutaire », ajoute le fidèle camarade de Paul Néaoutyine. En visite sur le territoire en novembre 2011, l’ancien Premier ministre socialiste, Michel Rocard, avait eu un avis similaire. De multiples compétences ont été transférées, des institutions propres sont en place, néanmoins « c’est aujourd’hui la droite qui bloque leur fonctionnement ». Et il n’y a rien derrière le projet indépendantiste ? Aucune concrétisation en faveur du rééquilibrage ? Le Front renvoie, entre autres, vers l’usine du Nord dont la première coulée officielle a été saluée sur place par les autorités, sauf le sénateur Frogier.

Reproches. Une position du baron loyaliste apparaît presque paradoxale. D’un côté le signataire de l’accord de Nouméa a monté les deux drapeaux, tricolore et FLNKS, et s’affiche comme un interlocuteur privilégié des indépendantistes. Et de l’autre, des salves de reproches leur sont aujourd’hui adressées. « Pierre Frogier est acculé, observe Yvon Faua, du RDO. Il est aux abois ». Avec Charly Pidjot, l’Union calédonienne, composante du FLNKS, avait été un partenaire solide du Rump dans la stratégie de rapprochement, illustrée par le lever des étendards. Alors maintenant ? Comment comprendre ? « C’est une posture électorale, critique l’UC Damien Yeiwene. Sur la même ligne, un autre militant voit dans les interventions du loyaliste, ce besoin de rameuter les troupes, tentées par d’autres horizons affinitaires, et de « se reconstruire ».
Une idée lancée à Bourail a choqué : Pierre Frogier se dit prêt à passer au-dessus des élus indépendantistes, pour parler directement à leurs gens. De la provocation ? Des partisans du Front en conviennent. « Et parler de quoi ? De l’autonomie ? glisse Louis Mapou. Il ne faut pas se tromper de période ». Le prochain Comité des signataires, en septembre, promet. Le Rump devra jouer cartes sur table.
Y.M.
----------------------------------------------------------------

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire