Camp-Est : « La prison où il faut tenir »(Cliquer)
Le caveau où je vis est un triste dépôt,
Mais c’est sans avocat qu’on m’y a mis si tôt.
J’ai à peine vingt ans et ne vieillirais plus,
A cause de la veulerie de quelque individu.
Je suis dans une boîte, serré comme une sardine,
Sans pouvoir me lever, aller à la cantine.
Je n’ai pas de fenêtre, pas même une lucarne,
Et l’air n’arrive pas pour aérer mon crane.
Si encore ils m’avaient enterré plus profond,
L’épaisseur de terre ferait régulation,
Mais ils n’ont pas creusé, et je suis en surface,
L’été c’est comme un four, sinon, c’est la bouillasse.
En fait, c’est un trou noir, dont je ne sors jamais,
Où aucune visite ne m’est autorisée.
A part des asticots et quelques vers de terre,
Qui prennent tout leur temps pour digérer ma chair.
Au tribunal des morts, Anubis et Hades
Ont tenté maintes fois de réduire ma détresse.
Mais la priorité est restée le Camp-Est,
Au bénéfice de ceux qui ont l’âme funeste.
La Cour Cassation est restée très prudente
La Cour Européenne fera ce qui lui chante.
Les coupables n’ont plus la moindre repentance,
Les morts n’ont pour eux que le droit au silence.
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