A Hamid Mokaddem,

En réplique à l’interview d’Hamid Mokaddem dans les Nlles Calédonienne du 29/02/2012

Une précision a été publié le 03/03/2012, elle montre les imprécisions d’une interview et la difficulté à être compris de tous, même (ou surtout) pour un philosophe !

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Le respect, au-delà de la philosophie !

Quand la philosophie, outil universel,
Ne sert que des idées qui sont catégorielles,
Elle perd son humanisme pour devenir sectaire,
Et tend vers un racisme qui reste terre à terre.

Bien sûr que le respect et l’instruction civique
Peuvent être une passerelle pour les rapports ethniques.
Ce sont même les bases d’une véritable éthique
De toute société, surtout pluriethnique.

Mais traduire le respect en langage Kanak,
C’est faire croire qu’avant, ils ignoraient cet acte,
Alors que leur coutume en est toute imprégnée,
Et que c’est un concept qui leur est familier.

Comment définir le respect ?

C’est toujours compliqué de vraiment « respecter »,
Ce n’est pas simplement tolérer des idées,
Ou encore supporter  des spécificités,
Ne pas montrer du doigt l’autre communauté,
En lui faisant porter tout le poids du passé.

Si le respect d’autrui est fondement de paix,
Il suppose partage de valeurs et d’idées
Entre toutes les personnes et les communautés.
« Le respect mutuel » consiste, en vérité,
À céder, bien souvent, une part de liberté.

L’école manque-t-elle d’outil ?

Bien sûr, c’est à l’école qu’on apprend des idées,
Mais on apprend surtout à les manipuler.
Dire que les enseignants ne savent pas s’adapter,
Est une affirmation quelque peu erronée.
Car si certains programmes sont parfois imparfaits,
Ils sont vite corrigés par la réalité.

Vous dites que Yanno, aux élèves des lycées,
Ne présente qu’une lecture de la citoyenneté !
Vous-même, qui formez les professeurs d’école,
Ne distillez-vous pas vos meilleures paroles ?
Si ce n’est pas un signe de pluralité,
C’est que vous refusez les échanges d’idées.

Quant à l’adaptation au temps et à l’espace,
Peut-elle être univoque au sein d’une même classe ?
L’enseignant vigilant s’intéresse à chacun,
Chacun doit faire l’effort d’en suivre le chemin.
Car dans les sociétés, même les plus isolées
Il y a des meneurs et des moins délurés.

Un manuel sur la citoyenneté …

C’est une idée géniale de faire un contenant,
Encore faut-il savoir ce que l’on met dedans.
Aujourd’hui l’exclusion du corps électoral
Tronque la citoyenneté de façon peu égale.
Vous voulez l’élargir après l’avoir restreinte ?
La démarche est honnête, mais reste en demi-teinte.

Transfert de compétences ...

L’Etat à transférer le droit de décider,
C’est à nous de gérer toute la scolarité.
Mais la vraie compétence, c’est bien du savoir-faire,
Diverses connaissances et de l’imaginaire.
En n’avons-nous assez, en toute humilité,
Pour former nos enfants et bien les éduquer ?  

Or la première action, de nos chers fonctionnaires,
Si elle met en avant un problème statutaire,
C’est une sommation, sur le fond, financière,
Dont vous n’ignorez pas le coté budgétaire.
Peut-être que nos élus manquent d’imagination,
Mais nos agents publics n’ont aucune ambition.

Épilogue.

Et vous vous permettez de prendre pour un pion
Celui qui vient en aide dans cette situation ?
En fait vous « tolérez » les aides de la France,
Mais « ne respectez pas » le fait de sa présence.
Je comprends mieux pourquoi vous voulez enseigner
Sur les bancs de l’école, la citoyenneté,
Pour inciter les gens à mieux se respecter :
En fait votre cursus en a été privé !