vendredi 21 septembre 2018

Les pays des mal-dits.


Barbançon me pardonne de plagier son titre,
Que nombre de personnes, qui ne sont que bélîtres,
Raisonnent comme cloches, sans lire les chapitres,
Pour des idées qu’ils prônent, en jouant les arbitres.

« Le pays du non-dit »*
*BARBANÇON (Louis- José) : Le pays du Non-Dit.
Regards sur la Nouvelle-Calédonie.
Ouvrage à compte d'auteur. - Nouméa, 1992. - 133 p.
José louis pourtant défendait des idées,
Tentant de faire connaitre certaines vérités,
Sortir de l’oubli des blancs qui furent blessés
Par d’autres congénères qui les ont dédaignés.

Il a eu le mérite de sortir du brouillard,
Ce qu’a été la vie de beaucoup de broussards,
Insistant sur les liens à l'égard des natifs,
Dans un livre aux écrits socio-agrégatifs.

Kanaks spoliés, Caldoches méprisés,
Forment un nouveau peuple à décoloniser.
Il dit des parvenus, ainsi que des zoreilles,
Qu’ils sont venus voler une part de leur soleil.

Et je comprends très bien ce qu’il a ressenti,
Parce que sous d’autres cieux, mes ancêtres aussi,
Subirent le poids des riches, des forts et des nantis,
Sans qu’ils soient, pourtant, dans une colonie.

« Les pays des non-dits »
Quelque soit le pays, en regardant l’histoire,
Des hommes et des faits sont restés dans le noir.
Journalistes presbytes et historiens bigleux,
Construisent des non-dits, par ignorance ou jeux.

Vous comprenez pourquoi mon titre est au pluriel ?
Mais oublié un « S » n’est qu’un péché véniel,
Négliger certains faits, qui eux sont bien réels,
Constitue un mensonge qui peut être mortel.

Des non-dits au mal-dits.
Mais notre société, prône la transparence,
Et nos informateurs s’en vantent en permanence.
Difficile de cacher bien des faits aujourd’hui ;
Mais il est très aisé d’en faire des travestis.

Mentir par omission, c’est de l’impéritie,
Mais par altération, c’est de la perfidie.
Certains jouent sur les mots atténuant les faits,
Ou renvoient sur autrui leur culpabilité.

Ils répètent sans cesse de pseudos vérités,
Que bien des gens acceptent sans les analyser.*
Au risque de déplaire, voici quelques formules,
Petites  ritournelles qui font beaucoup d’émules.
 *Relire mon post : « Cogito, ergo sum. »
Lorsque les prix augmentent, dit le gouvernement,
C’est à cause, bien sûr, de quelques commerçants ;
La création de taxes et autres TGC,
N’a pour seul objectif que de les faire baisser. *
Un blanc blesse un kanak par insultes verbales,
Tous les journaux dénoncent une atteinte raciale.
Un groupe de Kanak tabasse un jeune blanc,
On parle rapidement d’un acte inconvenant !*
*Lire mon post : « Dans les journaux … »
Notre  gouvernement accumule des dettes,
C’est que la conjoncture n’est vraiment pas très nette.
Il aide les boutiques à se sécuriser,
Afin que les voleurs ne puissent plus entrer.

Je vous laisse le soin de décrypter ces leurres,
Fait pour des bien-pensants par des ensorceleurs,
Pour inonder nos rues et nos informations,
Alimenter sans cesse de grandes illusions.

Épilogue
La Fontaine, avant moi,
L’a dit élégamment,
C’était au temps du Roi,
Et de ses courtisans.

« Chacun tourne en réalités,
Autant qu'il peut, ses propres songes :
L'homme est de glace aux vérités ;
Il est de feu pour les mensonges. »