mardi 20 décembre 2016

Cogito, ergo sum.

Cela fait un moment que je n’ai plus écrit.
Gloser, Analyser, j’en avais plus envie.
À quoi bon s’échiner à rappeler les faits,
À déterrer sans fin les mêmes vérités,
Travesties sans pudeur pour asservir les gens,
Leur embrouiller l’esprit par de faux jugements ?

Le monde médiatique à l’esprit corrompu.
Croyant nous informer, il impose ses vues.
Ou plus exactement des idées préconçues,
Une forme de pensée qui serait au-dessus …
Culte démocratique à une majorité,
Qui malgré ses efforts, tend à se déliter.

La masse d’informations est pire qu’un tsunami,
Elle est comme une pluie qui serait infinie,
Imbibant tous les os, imprégnant les cerveaux,
Jouant sur l’empathie en déviant les mots.
Elle fait des auditeurs des sortes de grelots,
Qui résonnent sans fin sur les réseaux sociaux.

La communication provoque une pandémie,
Avec des moyens qui captent les esprits.
Radios, télévisions, journaux, publicités,
Courriels, blogs, flyers, lettres ou simples papiers,
Partout où vous allez et quoique que vous fassiez,
Elle est en embuscade pour vous faire acquiescer.

Et si par quelque hasard, vous n’avez pas compris,
Toutes les informations sont plusieurs fois servies.
Les internautes en font des millions de partages,
Copiant à l’infini les mêmes bavardages.
Même les petits messages postés sur internet,
Passent sur grand écran, plus besoin de lunette.

Les sourds ont de quoi lire et les aveugles entendent
Tous les individus qui font leurs propagandes.
L’important c’est le buzz, mais pas le contenu,
Quelle que soit l’ânerie, elle doit être connue !
Sous couvert d’analyse, ils servent une soupe
Faite avec des poncifs, comme si s’était un scoop.

Chaque media de masse, qu’il soit petit ou grand,
Surfe sur l’audimat pour entrer de l’argent.
Les hommes politiques convoitent l’électeur,
Et atteignent  leur but en envoyant des leurres.
Les uns usent des autres, et réciproquement,
Attirant l’auditoire dans de multiples camps.

Quelques experts ici, quelques données par-là,
Ça fait des auditeurs des militants extras !
L’étalage de chiffres, de photos en gros plan,
Saupoudrés de graphiques, ça devient convainquant.
Mais les seuls éléments qui pourraient être vrais
Sont la plupart du temps déformés ou tronqués.

Il suffit d’un mot d’ordre posté sur un réseau
Pour qu’une foule arrive avec des écriteaux,
Où est écrit « je suis … ». Mais qui sont-ils vraiment ?
Des moutons de panurge ou de vrais militants ?
Des croyants convaincus ou un troupeau bêlant,
Menés par des bergers au charisme puissant ?

« Je suis … » : Être ou suivre ? C’est la question de fond.
Combien ont réfléchi avant d’aller au front ?
Combien ont disséqué le message initial,
Tentant de discerner l’honnête du vénal ?
Combien ont regardé, au-delà des images,
Si la cause défendue n’était pas un mirage ?

C’est ainsi qu’ils façonnent toute une société,
Qu’ils font des citoyens des zombies éclairés,
Qui deviennent, écolos, laïques et solidaires,
Qui ont de l’empathie pour la terre entière,
Deviennent complaisants avec les méchants,
Et dénigrent un peu tout, à leur corps défendant.

Leurs arguments de base ne sont que postulats
Plein de contradictions qui faussent les débats.
Car ils sont écolos, mais roulent en auto,
Car ils sont solidaires, mais avec nos impôts,
Et leur laïcité, c’est bouffer du curé,
Car leur neutralité, c’est une foi d’athée.

L’école républicaine a forgé leurs idées.
Notre démocratie congèle leur pensée.
Énergie à bas prix, mais non au nucléaire,
Contre la pollution, mais un  gas-oil pas cher,
Pour la neutralité, tout en étant sectaire.
La solidarité devient publicitaire.

Chacun est bien d’accord pour le bonheur de tous,
À la seule condition qu’on ne touche pas sa bourse.
Personne ne refuse d’aider un réfugié,
Mais il n’est pas question qu’il soit dans son quartier.
Tout le monde est d’accord pour être contrôlé,
Mais sans contravention, sans être sanctionné.

Le langage courant n’est pas seulement prudent,
Il tue toute pensée en étant lénifiant.
La pluparts des délits sont « incivilités »,
Qualifié simplement d’un « manque de respect ».
Insultes et agressions sont à présent nommées
Comme des comportements dits « inappropriés »,

Mais voilà que partout les urnes se rebellent,
Et donnent la victoire à des gens moins formels.
Niant les pronostics, votant  iconoclaste,
Les pensées extrémistes s’expriment dans le faste.
Des populistes gagnent par une poignée de voix,
Des dictateurs s’imposent sans provoquer d’émoi.

Le conformisme ambiant commence à éclater,
Car la démocratie, qui l’a toujours porté,
Refuse maintenant bon nombre de clichés
Qui limitent un peu trop le droit de s’exprimer.
Se sentant méprisé dans sa vie journalière,
L’électeur redevient  un révolutionnaire.

Politiques et medias se disent rassembleurs,
Expliquant aux publics ce qu’est le vrai bonheur.
Pourtant tous n’en ont pas la même conception,
Et montrent des chemins dans toutes les directions.
Le peuple ayant besoin d’objectifs plus clairs,
Fait des choix extrémistes qu’il juge salutaires.

Notre démocratie a perdu ses repères,
Et refuse de voir où est son adversaire.
Penser lui donner corps en faisant des primaires,
Ce n’est que faire un tri entre vieux partenaires.
Tant à gauche qu’à droite, ils sont larrons en foire
Et se partagent en fait les allées du pouvoir…

Par des réseaux d’alliances et de compromissions,
Ils prennent l’Élysée, occupent Matignon,
Mais se trouvent impuissants dans leurs obligations,
Piégés par des promesses qui sont des puits sans fond,
Coincés par des courants tous en contradiction.
L’État gonfle la dette à grand coup de millions.

Combien de citoyens pensent utiles de voter ?
Ils ne votent plus « pour », mais « contre » des projets.
Simplement pour sauver leurs propres intérêts,
Ils s’accrochent aux acquis, aux droits sacralisés,
Que l’État providence qualifie de progrès
Mais qui relèvent, souvent, de l’amoralité.

Leurs visions politiques sont des peaux de chagrin,
Qui se mesurent à l’aune des hashtags quotidiens :
Râlant contre un État qui n’en fait pas assez,
Pleurant sur leurs impôts qu’ils jugent trop élevés.
Ils ne voient même plus que ce que l’État donne,
C’est tout ce qu’il leur prend pour leur faire l’aumône.

Et si un jour de pluie, ils vont encore voter,
Jusque dans l’isoloir, ils sont appareillés.
Demandant aux smartphones avec dextérité,
Lequel des candidats semble le moins mauvais.
Ils seront satisfaits d’avoir participé
À une démocratie qui n’a plus d’intérêts …

Il faudrait qu’un instant, le peuple se révolte !
Et il pourrait le faire sans aucun bruit de bottes.
Il suffit qu’il arrête de faire des commentaires,
D’envoyer des hashtags, des messages incendiaires,
Des « like » ou des « je t’aime » à tous ces mercenaires,
De relayer sans fin des montages vidéo
Porteurs d’idées stupides et de propos idiots.
Qu’il arrête d’applaudir des gens sans intérêts,
Et ne dénigre plus ceux qui peuvent les aider.

Mais le peuple c’est vous, sachez vous débrancher !
Oublier les smartphones et outils connectés.
Car cette intelligence est trop artificielle,
Et vous fait décrocher de ce qui est réel.
Avez-vous mesuré le temps que vous passez
Sur votre téléphone ou devant la télé ?

Coupez un temps ces liens et vous pourrez PENSER !
Juste quelques minutes, le temps d’un p’tit café
Testez votre cerveau comme un nouveau jouet.
D’abord vous « penserez » que ce n’est pas aisé,
Puis vous découvrirez que votre cervelet
Coordonne synapses, neurones et …vos idées.

Très vite, dans la tête, vous aurez un réseau,
Une mémoire interne qui garde tous les mots,
Un processeur chimique plus vif que l’éclair,
Un raisonnement unique respectant vos critères.
Vous pourrez faire le tri dans les informations,
Et forger vos idées avec votre raison.

Vous comprendrez alors ce qui fait votre essence,
Maîtrisant votre esprit, vous pourrez dire : « je pense …
                       donc je suis ! »