jeudi 17 mai 2012

Air Austral cherche Euro(s) !


Certain dirigeant d’Air austral,
Qui fut, à un moment génial,
Voulut faire de la Réunion
Un centre de l’aviation.

En achetant des appareils,
Il imaginait des merveilles,
Croyant les rentabiliser
Avec des lignes long-courrier,

Mais une compagnie régionale
Qui joue à l’internationale,
Se retrouve vite déplumée,
Et les décideurs sont virés.

Alors faut réduire la voilure,
Et revoir toute la structure.
Car à vouloir être moins chère,
Il se retrouve déficitaire.

La Région, le département,
Par une SEM, versent de l’argent.
Mais la compagnie cherche aussi
Des capitaux et des appuis.

Certains y voyaient un modèle,
Et se voyaient pousser des ailes !
Finit le transport des copains,
Même s’ils sont très calédoniens.

Moralité
Dans tous les pays d’outre-mer,
Les compagnies s’envoient en l’air,
Par fond publics interposés,
Et nous le font toujours payer !
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Article de Nlles Calédoniennes du 17/05/2012

Air Austral sur la case départ
Retour à la case départ, celle du 15 décembre dernier, quand Air austral annonçait la cessation de ses liaisons entre La Réunion et la Nouvelle-Calédonie. Après ce retrait annoncé, puis une reprise engagée, la compagnie réunionnaise fait volte-face et largue le Caillou.
Le 12 avril 2009, Air Austral ouvrait sa ligne Paris-La Réunion-Nouméa. En février dernier, Gérard Ethève, directeur historique-depuis débarqué- était sur le Caillou pour renouer la confiance avec les voyageurs calédoniens, après les premières turbulences.
Photo : Archives LNC
S’arrête, s’arrête pas, s’arrête. La dernière position en date sent le définitif. Air Austral interrompt sa liaison La Réunion-Nouvelle-Calédonie. Le Conseil de surveillance de la compagnie réunionnaise en a décidé ainsi mardi et l’annonce officielle a été faite hier. Air Austral est dans le rouge jusqu’au cou et l’heure de tailler dans le vif a sonné (lire en encadré).
Didier Robert, président du Conseil de surveillance et président de la Région Réunion (*), a beau temporiser l’impact de l’arrêt calédonien par un « nous allons rechercher un partenariat avec une compagnie locale », la reprise éventuelle de la liaison est totalement hypothétique.

Date. Et les clients d’Air Austral Nouvelle-Calédonie l’ont bien compris. A peine l’information circulait-elle, que des voyageurs sur le départ cette semaine ou les suivantes ont appelé, en panique, le bureau de la compagnie à Nouméa. « On attend encore de savoir à quelle date cela va se faire, nous répondait hier soir David Rougeau, directeur délégué en Nouvelle-Calédonie. Dès réception de l’information, la compagnie avisera le réseau de ses clients ». Cela ne devrait pas tarder.
Quoiqu’il arrive, la liaison La Réunion-Nouvelle-Calédonie ne sera pas interrompue dès la semaine prochaine. La seule précision apportée par Didier Robert est que le service n’ira pas au-delà d’octobre 2012, qui marque la fin de la « saison Iata été » (avril à octobre), selon les termes consacrés en aviation civile. Mais la saison pourrait aussi être interrompue plus tôt.
« On revient à l’annonce de départ. C’est une mauvaise nouvelle, a commenté, hier, Henri-Frédérick Pujol, président du syndicat des agents de voyage de Nouvelle-Calédonie. Cela signifie une réduction de l’offre. C’est aussi une possibilité de route différente qui disparaît, alors que certains
voyageurs étaient bien contents de la trouver, notamment lors de Fukushima. »

Difficile. Et fait nouveau, c’est que « ça arrive à un très mauvais moment », souligne le président du syndicat des agents de voyage. « Si la liaison avec Nouméa s’arrête en octobre, ça va être très difficile pour passer la haute saison, s’explique-t-il. Beaucoup de gens ont déjà réservé sur Air Austral. Ils vont récupérer leur argent, mais ne vont pas trouver de places ailleurs ou très chères. Aircalin et Air France vont certainement essayer de dégager quelques places supplémentaires, mais ils ne pourront pas faire de miracle. »
Lorsque la première annonce d’interruption était tombée en décembre pour la fin mars, les réservations sur la ligne calédonienne avaient
été bousculées et les voyageurs avaient annulé ou dégoté une autre compagnie.
Hors saison de pic, ils avaient beaucoup plus de choix. Ceux qui avaient tardé à trouver une solution de rechange avaient même été sauvés par la première volte-face d’Air Austral. Le 5 février, Didier Robert, tout nouveau président du conseil de surveillance, renversait la vapeur : « Nous avons demandé au directoire de maintenir deux vols sur Sydney-Nouméa. C’est une décision politique dans le sens de l’intérêt général. »
Trois mois après, nouveau revirement à 180 ° et, cette fois, c’est une décision économique qui semble prévaloir, brisant la confiance calédonienne.

(*) La Région Réunion est actionnaire avec le conseil général de La Réunion de près de la moitié de la compagnie Air Austral.

1, 8 : C’est, en milliards de francs (15 millions d’euros), les économies espérées par an, grâce aux mesures de restructuration prises ce début de semaine par le conseil de surveillance d’Air Austral.

La compagnie est dans le rouge vif
Air Austral abandonne non seulement sa desserte calédonienne, mais aussi toutes ses dessertes régionales en Métropole : Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon et Marseille.
En contrepartie, la compagnie réunionnaise prévoit de renforcer sa desserte de Roissy avec deux vols quotidiens, un de jour et un de nuit, ce qui porterait le nombre de rotations par semaine de sept à quatorze. « Renforcer et sécuriser la liaison jusqu’à Paris est la priorité », a indiqué le président du conseil de surveillance, Didier Robert, dans les colonnes du Journal de l’île de La Réunion (JIR). Selon les chiffres communiqués aux administrateurs et représentants du personnel, Air Austral a accusé une perte d’exploitation de 48 millions d’euros (5, 7 milliards CFP) sur l’exercice 2011-2012, pour un chiffre d’affaires d’environ 415 millions d’euros (49, 8 milliards CFP). Et selon le JIR, à fin mars, l’endettement de l’entreprise était estimé à 161 millions d’euros (19, 3 milliards CFP), dont 40 millions d’euros (4, 8 milliards CFP) sur la seule facture des fournisseurs de la compagnie. Le personnel de la compagnie s’attend aussi à souffrir. « Il n’y a pas de licenciements, mais la non-reconduction de contrats en CDD », a voulu rassurer Didier Robert. 53 CDD, principalement au sein du personnel navigant, ne devraient pas être reconduits. Parallèlement, en interne, la direction encourage les départs volontaires. Mais ces mesures pourraient ne pas se révéler suffisantes. La compagnie compte actuellement 1 030 salariés.

Bérengère Nauleau 
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Article de Challenges du 10/04/2012

Air Austral sans pilote par Anna Rousseau
DECRYPTAGE Le fondateur de la compagnie aérienne réunionnaise, Gérard Ethève, a décidé de quitter les manettes vendredi dernier. L’ensemble du directoire a démissionné à sa suite.

Air Austral est une compagnie aérienne réunionnaise.
A 82 ans, le fondateur d'Air Austral, la compagnie réunionnaise, a brutalement décidé de quitter la compagnie long courrier fondée il y a 35 ans pour "faciliter le redressement de la compagnie", a-t-il précisé dans un communiqué envoyé à la presse locale. "Dans le contexte délicat que traverse l’entreprise, je ne pouvais prendre une seule seconde le risque de représenter un obstacle au support nécessaire et incontournable d’organismes financiers pour la continuité des activités de la compagnie". Un nouveau président devrait être nommé d’ici le 30 juin.
De fait, Air Austral connaît de sérieuses difficultés financières : elle prévoit des pertes de l’ordre de 30 millions d’euros en 2011-2012 pour un chiffre d’affaires de 400 millions. La faute, selon son ex-dirigeant, à la crise : "En deux ans, nous avons dû supporter un surcoût d’exploitation de 84 millions d’euros, lié à l’explosion du prix du kérosène et à l’évolution de la parité euro/dollar. Il est incontestable que la sous-capitalisation de la compagnie, rapportée à son chiffre d’affaire et confrontée à la conjoncture externe, est au cœur de nos problèmes, mais je fais confiance à notre nouveau conseil de surveillance et à mon successeur pour y remédier".
Cependant, il semble y avoir eu également des problèmes internes à la compagnie. Alors que Gérard Ethève a longtemps été considéré comme l’un des patrons les plus visionnaires du secteur, il avait pris récemment une série de décisions très contestées. En particulier, l’octogénaire avait commandé deux A380 en 2009, dont le premier devait être livré en 2014 – et la facture payée à ce moment-là, malgré les difficultés financières d’Air Austral... La configuration était unique au monde, puisqu’il s’agissait de proposer 826 places – uniquement de la classe éco - dans ce qui aurait été des avions low costs géants. L’idée était de les exploiter dans une filiale, Outre Mer 380, entre les Antilles (via un partenariat avec une compagnie qui, selon La Tribune, aurait pu être Air Caraibes), la métropole et la Réunion.
De nouvelles dessertes très coûteuses
Des lignes long-courriers non rentables ont également été ouvertes ces trois dernières années, en particulier vers Nouméa ou Bangkok, causant de nouvelles pertes. L’actionnaire principal d’Air Austral à 46%, la société d’économie mixte Sematra, détenue par la Région et le département, ont injecté en urgence 18,6 millions d’euros en février dernier. En vain.
Enfin, le climat social de la compagnie semble tout sauf serein. Air Austral a été condamnée le 3 mars dernier pour "procédure abusive" contre l’un de ses pilotes. Celui-ci avait refusé de décoller alors qu’un cyclone menaçait et avait dénoncé ses employeurs à la justice... Air Austral l’avait alors traîné à son tour devant les tribunaux pour dénonciation calomnieuse – elle a été déboutée et condamnée à verser 8000 euros au pilote. Gérard Ethève a également été condamné pour harcèlement moral en août dernier sur une collaboratrice, et passera de nouveau, pour la même raison mais sur une autre salariée, devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis en septembre prochain.
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