mardi 3 novembre 2015

La Calédonie rit jaune !

Inspirations
LNC du 28/10/2015 : Maï passe en Chine.
LNC du 31/10/2015 : l’année du dégraissage.
Voir en fin de post
Hors territoire pour quelques temps,
Je vois de loin nos dirigeants,
Comme des nains inconsistants,
Qui veulent jouer avec les grands.
Ils pensent maîtriser le nickel,
En tirant sur une seule ficelle.

Il donne à la SMSP
De quoi satisfaire la Corée ;
Et à Maï quelques graviers
Pour étouffer les coutumiers,
Trois mineurs essuient un refus,
Mais on sait bien dans quel but.
*Le gouvernement a autorisé une filiale de la SMSP à exporter 3,8 millions de tonnes par an vers la Corée jusqu’en 2037. Il a accordé à MKM 330 000 tonnes vers la Chine sur 18 mois et à refuser 300 000 tonnes à SMGM, 350 000 tonnes à SMT et 350 000 tonnes à la SLN.
Compte tenu des quantités,
Ça fait mesquin de refuser,
D’autant plus que ces exploitants
Payent des salaires à bien des gens ;
Et font marcher l’économie
Depuis nombre de décennies.

Néaoutyine et Gomés
Manquent de voix pour être à l’aise.
C’est donc l’UC* qui fait la loi,
En faisant varier ses choix,
Au congrès, au gouvernement,
L’UC choisi qui elle défend.
* UC : Union Calédonienne (parti indépendantiste)
Ils savent bien que refuser
Aux autres le droit d’exporter,
C’est les contraindre à travailler
Juste  pour la SMSP.
Ils veulent ainsi les enfermer
Dans un monopole de fait.

En effet, la SMSP
S’est engagée pour la Corée,
Il faut tout faire pour éviter
Que ces contrats soient dénoncés,
Parce que POSCO mettrait la main
Sur le nickel calédonien.

Soit disant dans notre intérêt,
CE* nous a tous trompés.
Faisant le jeu du Palika*,
Gomès nous met sur la voie
Du pillage de nos ressources
Par des géants cotés en bourses.
* CE : Calédonie Ensemble(parti pro-français)
* PALIKA : Parti de Libération Kanak (indépedantiste)
Nos réserves de minerai
Sont déjà largement gagées,
Contre des parts de sociétés
Impossibles à maîtriser.
POSCO a très bien manœuvré,
Et nos élus se font berner,
En leur cédant nos minerais
En quantité pour 20 années. *
*Le gouvernement a autorisé une filiale de la SMSP à exporter
3,8 millions de tonnes par an vers la Corée jusqu’en 2037
Conclusion
Nos mines deviennent  coréennes,
Et nous seront tous à la peine
Pour assurer les engagements
Pris par des gens inconséquents.
Ils veulent aussi refaire en chine,
La même stupide combine !
Serons-nous donc sinophone,
Et très content de rire jaune ?

Épilogue
Aujourd’hui, c’est l’heure des budgets,
Et toutes les collectivités,
Qui sont déjà bien endettées,
Voient leurs recettes diminuées.
Ont-elles choisies le bon moment
Pour étrangler trois exploitants ?

Plus cigales que fourmis,
Pendant les années d’euphorie,
Grâce aux formidables chantiers,
Financés par des étrangers,
Nos élus vont nous faire payer
Des factures plutôt salées.

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Est-il encore temps pour la Nouvelle Calédonie pour s’extraire du piège tendu par Posco ? Peu probable. La devise de POSCO se passe de commentaires : « We move the world in silence! »
Pour ceux qui veulent avoir une analyse pertinente, je leur conseille de lire l’article de Dominique NACCI sur son blog :

Sur son blog, il donne quelques informations concernant la situation du Nickel Calédonien, informations que nos politiques se gardes bien de nous donner …

NB : l’accord de Bercy, préalable à l’accord de Nouméa, prévoit que l’usine du nord soit « durablement détenue et contrôlée majoritairement, directement ou indirectement, par des collectivités publiques calédoniennes » et que « Le minerai extrait du massif de Koniambo sera utilisé exclusivement pour un traitement en Nouvelle-Calédonie ». Il ne prévoyait pas que la collectivité se trouve impliquée dans des investissements industriels internationaux et en assume les risques (directement ou indirectement) au point de gager toutes les réserves de Nickel calédonien.

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Les Nouvelles Calédoniennes du 28/10/2015
Maï passe en Chine

Le gouvernement a tranché. Parmi les quatre demandes, seule la société Maï Kouaoua Mines pourra exporter vers la Chine. Dans le dossier, 330 000 tonnes humides de minerai pour une durée de dix-huit mois. Les voix de l’UC ont été décisives.

MKM et Wilfrid Maï ont désormais le feu vert pour envoyer du minerai en Chine. Reste à savoir maintenant si d’autres mineurs déposeront des demandes révisées.

Les dés chinois sont jetés. Le lourd conflit des rouleurs en août, puis le long débat au Congrès en milieu de mois sur la stratégie en matière d’exportation de minerais ont trouvé hier leur épilogue. En théorie.
Le gouvernement n’a accepté qu’une demande d’export vers la Chine parmi les quatre requêtes déposées : celle de Maï Kouaoua Mines (MKM) est retenue, avec la bénédiction des trois membres de l’Union calédonienne. Ces élus indépendantistes ont, sur chaque dossier, fait pencher la balance, d’un côté ou d’un autre. « Ce sont le pragmatisme, la réalité de chacun dans le contexte actuel, qui ont prédominé », explique le président du parti, Daniel Goa. En clair, il ne s’agit pas de revirements, mais d’analyses du fond. Les demandes intéressant l’Empire du Milieu portaient globalement sur un tonnage humide maximal de 1,9 million de tonnes. Dont 330 000 tonnes chez Maï pour une durée de dix-huit mois. Ses produits valorisables se partagent en du « blend » – mélange issu d’anciennes verses – ainsi que des latérites, le tout extrait de la mine Ada. La teneur en nickel varie de 1,2 à 1,65 %.

Qualité. Le vote de l’exécutif sur ce dossier MKM fut serré. Six voix pour, en l’occurrence Les Républicains, l’UCF, et l’Union calédonienne. Contre cinq défavorables, celles de Calédonie ensemble et de l’UNI. Une division sans surprise, au regard de la dernière consultation au Congrès sur le principe d’exportation vers « d’autres pays que les clients traditionnels ». « L’UC a voté en faveur de cette demande en considérant que la latérite produite par cette société n’était pas d’une qualité satisfaisante pour l’entreprise QNI [l’Australien Queensland Nickel, NDLR], une latérite peu ou mal valorisée en Australie, et que la Chine pouvait ainsi offrir une opportunité », signale Philippe Germain, président du gouvernement. « Ensuite, que cette société [MKM, NDLR] était en difficulté économique et qu’il convenait de l’aider. » Ce n’est pas un secret, son dirigeant, Wilfrid Maï, est un proche de l’UC. L’accusation de copinage, entendue ici et là, est écartée d’un revers de la main au sein de l’organisation. « C’est un mineur au même titre que les autres, note Daniel Goa. C’est le seul en difficulté, il faut regarder le maintien de l’emploi. ».

Filière. Il y a aussi des déçus. Dans ce rang, le groupe Ballande et la société Montagnat, dont les demandes ont été rejetées. Les trois élus UC se sont abstenus lors du vote. Au regard du premier dossier, l’Union calédonienne « a considéré que l’on ne pouvait pas autoriser les mineurs à rouvrir des verses dont certaines s’étaient stabilisées dans le temps », commente le chef de l’exécutif. En outre, la demande n’était pas assez précise semble-t-il.
Quant à la SLN, sa requête a été boudée par l’UC, l’UNI et Calédonie ensemble, parce qu’elle « exportait traditionnellement cette latérite vers l’Australie, indique Philippe Germain, et qu’en sa qualité de métallurgiste, il n’a pas été compris pourquoi elle voulait ouvrir une filière vers la Chine ».
Ces refus feront ils l’objet de recours auprès du tribunal administratif ? Le Syndicat des producteurs-exportateurs et exportateurs de minerai de nickel, ou SEM, n’a pas hier souhaité réagir à chaud. De son côté, le groupe Les Républicains a dénoncé « les nouvelles manœuvres de l’axe Calédonie ensemble-Palika », et crié au « grave déni de démocratie » suite à l’avis du Congrès. Sur l’autre rive, le Comité de soutien à la doctrine nickel s’est interrogé à voix haute : « Toute cette mise en scène pour sauver le soldat Maï ? Ce n’est pas de la politique publique. ».

Repères
La bombe de Germain
Devant les médias, hier matin, le président du gouvernement a rapidement décrit l’état de forme – désolant – des trois métallurgistes de Calédonie. D’ailleurs, « on sait que Vale cherche un repreneur », a lancé Philippe Germain. Visages interdits dans la salle. Contactée, la société du Sud dément.
Glencore dans la partie
D’après le compte rendu de la séance du gouvernement, et comme des indices le laissaient présager, les entreprises MKM, Ballande et Montagnat ont souhaité exporter du minerai vers la Chine, via la société Glencore International AG, jouant ici le rôle de trader ou d’assistance commerciale. Glencore, partenaire de la SMSP dans le projet d’exploitation du Koniambo. Pas sûr que cette intervention du géant du négoce auprès des trois mineurs ait été beaucoup appréciée dans le Nord.
Japon à revoir
S’agissant du recours gracieux de la SMT (groupe Ballande) contre son autorisation de cession de minerai de type saprolite au profit de la société japonaise Sumitomo Metal Mining, accordée par arrêté le 31 mars, le gouvernement a reporté son examen à une séance ultérieure. Pour mémoire, l’autorisation du 31 mars portait sur cinq années pour un tonnage maximal annuel de 500 000 tonnes humides de minerai saprolitique, d’une teneur en nickel maximale de 2 %. Le recours gracieux de la SMT visait à obtenir la révision à la hausse de son autorisation d’exportation.

Questions à… Max Foucher, vice-président de ContraKmine : « Le gouvernement devra assumer »
Les Nouvelles calédoniennes : La décision du gouvernement, qui différencie le cas de Wilfrid Maï de celui des autres mineurs vous surprend-elle ?
Max Foucher : Non. On savait que pour MKM le gouvernement ne pouvait plus attendre. Pour les autres, il peut encore se donner du temps. Mais il va falloir qu’il accepte les autres autorisations d’exporter. S’il ne le fait pas, ça voudra dire qu’il essaie de diviser en donnant à Maï et pas aux autres. Surtout, le gouvernement vient de prouver qu’il fait de l’ingérence dans les sociétés privées en donnant aux unes le droit de vivre et pas aux autres.

Le gouvernement vient quand même de sauver la société Maï Kouaoua Mines.
Non ! Il ne l’a pas sauvée. C’est lui qui l’avait mise dans cette situation. Maintenant, il plonge les autres dans des difficultés de même nature. Il donne des droits aux uns, pas aux autres. Ce n’est pas démocratique.

Vous envisagez des recours devant les tribunaux ?
Bien sûr ! Même si ça doit aller jusque devant le Conseil d’Etat en Métropole. Mais sur quelle base juridique ?On ne va pas entrer dans les détails. Il faut se donner encore un peu de temps. Mais globalement, on nous interdit de travailler. C’est dégueulasse.
Depuis 2009, chaque mineur a dépensé 500 millions par an pour expertiser son domaine minier à la demande du gouvernement. Ils ont dépensé des fortunes pour se mettre en conformité avec les nouvelles lois sur l’amiante.
Toutes ces charges nouvelles, il faut bien les compenser par des augmentations de tonnage.

Pourquoi les trois membres de l’UC ont-ils soutenu Maï et pas les autres ?
L’UC a soutenu les demandes d’exportation. Au moins pour Maï. Calédonie ensemble et le Palika ont dit non à tout le monde. Alors, ne faisons pas porter le chapeau à l’UC. Si un jour il faut sauver la SLN, c’est l’UC qui le fera, pas Calédonie ensemble. Ce sont eux qui ont mis des bâtons dans les roues à la SLN. Le projet de centrale à charbon était le dernier grand chantier de BTP. S’il ne se fait pas, les dégâts économiques seront énormes. De toute façon, à terme, c’est le gouvernement qui devra assumer. Actuellement, il nous colle les services fiscaux, il nous flanque des enquêtes du travail et toutes les administrations possibles sur le dos. Quand nous serons étranglés, il faudra bien qu’il passe à la casserole.
Propos recueillis par Ph.F.

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Les Nouvelles Calédoniennes du 31/10/2015
L’année du dégraissage

L’endettement qui s’envole, l’épargne qui dégringole, les réserves qui s’étiolent… Pour ne pas aller droit dans le mur, la province Sud va devoir faire des économies à tous les étages, et peut-être vendre certains de ses actifs fonciers.

Comme l’ensemble des collectivités calédoniennes, la province sud devra suivre une cure budgétaire sévère en 2016.

L’asséchement des recettes fiscales en Calédonie affectera toutes les collectivités et la plupart des administrations. Et la première d’entre elle en termes d’effectifs et de budget, la province Sud, ne coupera pas à l’obligation de faire des économies drastiques pour passer le cap des trois prochaines années. C’est ce qui ressort du débat d’orientation budgétaire 2016, qui s’est tenu hier matin à la Maison Bleue.
Pour l’anecdote, il n’y aura pas de pot de fin d’année, il n’y aura pas non plus de traditionnel Père Noël des enfants du personnel.
Malgré la bouffée d’oxygène de la taxe sur les jeux, la baisse globale des recettes est estimée à 8,5 milliards entre début 2014 et fin 2016. De surcroît, l’an prochain, la province Sud (comme les deux autres) ne recevra pas de crédits de l’État au titre des contrats de développement dont la reconduction est retardée. La perte est estimée à 1,3 milliard.

Tolérable. Dans ces conditions, si la province Sud veut maintenir l’année prochaine ses investissements au rythme actuel de dix milliards, elle va d’une part épuiser la totalité du trésor de guerre constitué en 2008 puis en 2013, mais elle va d’autre part devoir emprunter à un niveau qui dépassera vite la limite du tolérable. Selon les orientations du document d’orientation qui a été remis aux élus, le rythme actuel conduirait la collectivité à un taux d’endettement de 63 % en 2018. Il était de 15 % en 2006 et est estimé cette année à 42 %.
L’équation est assez simple, puisqu’elle est finalement impossible. Les organismes prêteurs ne suivront pas. Selon leurs critères, le taux d’épargne d’une collectivité doit être égal ou supérieur au remboursement annuel du capital de la dette (non compris les intérêts).Si l’épargne est en deçà, on tombe dans la cavalerie. Or, rien ne permet d’envisager une amélioration à moyen terme de l’économie.

Redéploiement. Philippe Michel, président de la collectivité, a esquissé quelques mesures drastiques. « Nous envisageons une révision totale de notre programmation pluriannuelle des investissements pour la réajuster à ce qui est financièrement faisable. Nous allons aussi opérer un travail de rationalisation des dispositifs médico-sociaux et ceux d’aide à l’accès à la propriété. »
La province Sud envisage aussi de vendre une partie de son patrimoine foncier. Malgré l’augmentation démographique et le besoin grandissant de services publics, il n’y aura pas non plus de recrutement de personnel nouveau. Ni dans l’enseignement (secteur qui représente la moitié des effectifs de la province), ni dans les autres administrations. « Il faudra effectuer un travail en profondeur de redéploiement pour maintenir le niveau de service public. »
La collectivité sera aussi beaucoup plus pointilleuse dans l’octroi de subventions, notamment en matière culturelle avec l’extension des procédures d’appel à projets.
Philippe Frédière

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