Inspirations
LNC du 28/10/2015 : Maï passe en Chine.
LNC du 31/10/2015 : l’année du dégraissage.
Voir en fin de post
Hors
territoire pour quelques temps,
Je vois de
loin nos dirigeants,
Comme des
nains inconsistants,
Qui veulent
jouer avec les grands.
Ils pensent
maîtriser le nickel,
En tirant
sur une seule ficelle.
Il donne à
la SMSP
De quoi satisfaire
la Corée ;
Et à Maï quelques
graviers
Pour étouffer
les coutumiers,
Trois
mineurs essuient un refus,
Mais on sait
bien dans quel but.
*Le gouvernement a
autorisé une filiale de la SMSP à exporter 3,8 millions de tonnes par an vers
la Corée jusqu’en 2037. Il a accordé à MKM 330 000 tonnes vers la Chine
sur 18 mois et à refuser 300 000 tonnes à SMGM, 350 000 tonnes à SMT
et 350 000 tonnes à la SLN.
Compte tenu
des quantités,
Ça fait
mesquin de refuser,
D’autant
plus que ces exploitants
Payent des salaires
à bien des gens ;
Et font
marcher l’économie
Depuis
nombre de décennies.
Néaoutyine
et Gomés
Manquent de
voix pour être à l’aise.
C’est donc
l’UC* qui fait la loi,
En faisant
varier ses choix,
Au congrès,
au gouvernement,
L’UC choisi
qui elle défend.
* UC : Union
Calédonienne (parti indépendantiste)
Ils savent
bien que refuser
Aux autres
le droit d’exporter,
C’est les
contraindre à travailler
Juste pour la SMSP.
Ils veulent
ainsi les enfermer
Dans un
monopole de fait.
En effet, la
SMSP
S’est
engagée pour la Corée,
Il faut tout
faire pour éviter
Que ces contrats
soient dénoncés,
Parce que
POSCO mettrait la main
Sur le
nickel calédonien.
Soit disant
dans notre intérêt,
CE* nous a tous trompés.
Faisant le
jeu du Palika*,
Gomès nous
met sur la voie
Du pillage
de nos ressources
Par des
géants cotés en bourses.
* CE : Calédonie
Ensemble(parti pro-français)
* PALIKA : Parti
de Libération Kanak (indépedantiste)
Nos réserves
de minerai
Sont déjà
largement gagées,
Contre des
parts de sociétés
Impossibles
à maîtriser.
POSCO a très
bien manœuvré,
Et nos élus se
font berner,
En leur
cédant nos minerais
En quantité pour
20 années. *
*Le gouvernement a
autorisé une filiale de la SMSP à exporter
3,8 millions de tonnes par an vers
la Corée jusqu’en 2037
Conclusion
Nos mines deviennent
coréennes,
Et nous
seront tous à la peine
Pour assurer
les engagements
Pris par des
gens inconséquents.
Ils veulent aussi
refaire en chine,
La même stupide
combine !
Serons-nous donc
sinophone,
Et très
content de rire jaune ?
Épilogue
Aujourd’hui,
c’est l’heure des budgets,
Et toutes
les collectivités,
Qui sont
déjà bien endettées,
Voient leurs
recettes diminuées.
Ont-elles
choisies le bon moment
Pour
étrangler trois exploitants ?
Plus cigales
que fourmis,
Pendant les années
d’euphorie,
Grâce aux formidables
chantiers,
Financés par
des étrangers,
Nos élus
vont nous faire payer
Des factures
plutôt salées.
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Est-il encore temps pour la
Nouvelle Calédonie pour s’extraire du piège tendu par Posco ? Peu probable.
La devise de POSCO se passe de commentaires : « We move the world in
silence! »
Pour ceux qui veulent avoir une
analyse pertinente, je leur conseille de lire l’article de Dominique NACCI
sur son blog :
Sur son blog, il donne quelques
informations concernant la situation du Nickel Calédonien, informations que nos
politiques se gardes bien de nous donner …
NB : l’accord de Bercy, préalable à l’accord de Nouméa,
prévoit que l’usine du nord soit « durablement détenue et contrôlée majoritairement,
directement ou indirectement, par des collectivités publiques
calédoniennes » et que « Le minerai extrait du massif de Koniambo
sera utilisé exclusivement pour un traitement en Nouvelle-Calédonie ». Il
ne prévoyait pas que la collectivité se trouve impliquée dans des
investissements industriels internationaux et en assume les risques
(directement ou indirectement) au point de gager toutes les réserves de
Nickel calédonien.
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Les
Nouvelles Calédoniennes du 28/10/2015
Maï passe en Chine
Le
gouvernement a tranché. Parmi les quatre demandes, seule la société Maï Kouaoua
Mines pourra exporter vers la Chine. Dans le dossier, 330 000 tonnes humides de
minerai pour une durée de dix-huit mois. Les voix de l’UC ont été décisives.
MKM
et Wilfrid Maï ont désormais le feu vert pour envoyer du minerai en
Chine. Reste à savoir maintenant si d’autres mineurs déposeront des demandes
révisées.
Les
dés chinois sont jetés. Le lourd conflit des rouleurs en août, puis le long débat
au Congrès en milieu de mois sur la stratégie en matière d’exportation de
minerais ont trouvé hier leur épilogue. En théorie.
Le
gouvernement n’a accepté qu’une demande d’export vers la Chine parmi les quatre
requêtes déposées : celle de Maï Kouaoua Mines (MKM) est retenue, avec la
bénédiction des trois membres de l’Union calédonienne. Ces élus
indépendantistes ont, sur chaque dossier, fait pencher la balance, d’un côté ou
d’un autre. « Ce sont le pragmatisme, la réalité de chacun dans le contexte actuel,
qui ont prédominé », explique le président du parti, Daniel Goa. En clair, il
ne s’agit pas de revirements, mais d’analyses du fond. Les demandes intéressant
l’Empire du Milieu portaient globalement sur un tonnage humide maximal de 1,9
million de tonnes. Dont 330 000 tonnes chez Maï pour une durée de dix-huit
mois. Ses produits valorisables se partagent en du « blend » – mélange issu
d’anciennes verses – ainsi que des latérites, le tout extrait de la mine Ada.
La teneur en nickel varie de 1,2 à 1,65 %.
Qualité.
Le vote de l’exécutif sur ce dossier MKM fut serré. Six voix pour, en
l’occurrence Les Républicains, l’UCF, et l’Union calédonienne. Contre cinq
défavorables, celles de Calédonie ensemble et de l’UNI. Une division sans
surprise, au regard de la dernière consultation au Congrès sur le principe
d’exportation vers « d’autres pays que les clients traditionnels ». « L’UC a
voté en faveur de cette demande en considérant que la latérite produite par
cette société n’était pas d’une qualité satisfaisante pour l’entreprise QNI
[l’Australien Queensland Nickel, NDLR], une latérite peu ou mal valorisée en
Australie, et que la Chine pouvait ainsi offrir une opportunité », signale
Philippe Germain, président du gouvernement. « Ensuite, que cette société [MKM,
NDLR] était en difficulté économique et qu’il convenait de l’aider. » Ce n’est
pas un secret, son dirigeant, Wilfrid Maï, est un proche de l’UC. L’accusation
de copinage, entendue ici et là, est écartée d’un revers de la main au sein de
l’organisation. « C’est un mineur au même titre que les autres, note Daniel
Goa. C’est le seul en difficulté, il faut regarder le maintien de l’emploi. ».
Filière.
Il y a aussi des déçus. Dans ce rang, le groupe Ballande et la société
Montagnat, dont les demandes ont été rejetées. Les trois élus UC se sont
abstenus lors du vote. Au regard du premier dossier, l’Union calédonienne « a
considéré que l’on ne pouvait pas autoriser les mineurs à rouvrir des verses
dont certaines s’étaient stabilisées dans le temps », commente le chef de
l’exécutif. En outre, la demande n’était pas assez précise semble-t-il.
Quant
à la SLN, sa requête a été boudée par l’UC, l’UNI et Calédonie ensemble, parce
qu’elle « exportait traditionnellement cette latérite vers l’Australie, indique
Philippe Germain, et qu’en sa qualité de métallurgiste, il n’a pas été compris
pourquoi elle voulait ouvrir une filière vers la Chine ».
Ces
refus feront ils l’objet de recours auprès du tribunal administratif ? Le
Syndicat des producteurs-exportateurs et exportateurs de minerai de nickel, ou
SEM, n’a pas hier souhaité réagir à chaud. De son côté, le groupe Les
Républicains a dénoncé « les nouvelles manœuvres de l’axe Calédonie
ensemble-Palika », et crié au « grave déni de démocratie » suite à l’avis du
Congrès. Sur l’autre rive, le Comité de soutien à la doctrine nickel s’est
interrogé à voix haute : « Toute cette mise en scène pour sauver le soldat Maï
? Ce n’est pas de la politique publique. ».
Repères
La bombe de Germain
Devant
les médias, hier matin, le président du gouvernement a rapidement décrit l’état
de forme – désolant – des trois métallurgistes de Calédonie. D’ailleurs, « on
sait que Vale cherche un repreneur », a lancé Philippe Germain. Visages
interdits dans la salle. Contactée, la société du Sud dément.
Glencore dans la partie
D’après
le compte rendu de la séance du gouvernement, et comme des indices le
laissaient présager, les entreprises MKM, Ballande et Montagnat ont souhaité
exporter du minerai vers la Chine, via la société Glencore International AG,
jouant ici le rôle de trader ou d’assistance commerciale. Glencore, partenaire
de la SMSP dans le projet d’exploitation du Koniambo. Pas sûr que cette
intervention du géant du négoce auprès des trois mineurs ait été beaucoup
appréciée dans le Nord.
Japon à revoir
S’agissant
du recours gracieux de la SMT (groupe Ballande) contre son autorisation de
cession de minerai de type saprolite au profit de la société japonaise Sumitomo
Metal Mining, accordée par arrêté le 31 mars, le gouvernement a reporté son
examen à une séance ultérieure. Pour mémoire, l’autorisation du 31 mars portait
sur cinq années pour un tonnage maximal annuel de 500 000 tonnes humides de
minerai saprolitique, d’une teneur en nickel maximale de 2 %. Le recours
gracieux de la SMT visait à obtenir la révision à la hausse de son autorisation
d’exportation.
Questions à… Max Foucher,
vice-président de ContraKmine : « Le gouvernement devra assumer »
Les Nouvelles calédoniennes : La
décision du gouvernement, qui différencie le cas de Wilfrid Maï de celui des
autres mineurs vous surprend-elle ?
Max
Foucher : Non. On savait que pour MKM le gouvernement ne pouvait plus attendre.
Pour les autres, il peut encore se donner du temps. Mais il va falloir qu’il
accepte les autres autorisations d’exporter. S’il ne le fait pas, ça voudra
dire qu’il essaie de diviser en donnant à Maï et pas aux autres. Surtout, le
gouvernement vient de prouver qu’il fait de l’ingérence dans les sociétés
privées en donnant aux unes le droit de vivre et pas aux autres.
Le gouvernement vient quand même de
sauver la société Maï Kouaoua Mines.
Non
! Il ne l’a pas sauvée. C’est lui qui l’avait mise dans cette situation. Maintenant,
il plonge les autres dans des difficultés de même nature. Il donne des droits
aux uns, pas aux autres. Ce n’est pas démocratique.
Vous envisagez des recours devant
les tribunaux ?
Bien
sûr ! Même si ça doit aller jusque devant le Conseil d’Etat en Métropole. Mais
sur quelle base juridique ?On ne va pas entrer dans les détails. Il faut se
donner encore un peu de temps. Mais globalement, on nous interdit de
travailler. C’est dégueulasse.
Depuis
2009, chaque mineur a dépensé 500 millions par an pour expertiser son domaine
minier à la demande du gouvernement. Ils ont dépensé des fortunes pour se
mettre en conformité avec les nouvelles lois sur l’amiante.
Toutes
ces charges nouvelles, il faut bien les compenser par des augmentations de
tonnage.
Pourquoi les trois membres de l’UC
ont-ils soutenu Maï et pas les autres ?
L’UC
a soutenu les demandes d’exportation. Au moins pour Maï. Calédonie ensemble et
le Palika ont dit non à tout le monde. Alors, ne faisons pas porter le chapeau
à l’UC. Si un jour il faut sauver la SLN, c’est l’UC qui le fera, pas Calédonie
ensemble. Ce sont eux qui ont mis des bâtons dans les roues à la SLN. Le projet
de centrale à charbon était le dernier grand chantier de BTP. S’il ne se fait
pas, les dégâts économiques seront énormes. De toute façon, à terme, c’est le
gouvernement qui devra assumer. Actuellement, il nous colle les services
fiscaux, il nous flanque des enquêtes du travail et toutes les administrations
possibles sur le dos. Quand nous serons étranglés, il faudra bien qu’il passe à
la casserole.
Propos
recueillis par Ph.F.
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Les
Nouvelles Calédoniennes du 31/10/2015
L’année du dégraissage
L’endettement
qui s’envole, l’épargne qui dégringole, les réserves qui s’étiolent… Pour ne
pas aller droit dans le mur, la province Sud va devoir faire des économies à
tous les étages, et peut-être vendre certains de ses actifs fonciers.
Comme
l’ensemble des collectivités calédoniennes, la province sud devra suivre une
cure budgétaire sévère en 2016.
L’asséchement
des recettes fiscales en Calédonie affectera toutes les collectivités et la
plupart des administrations. Et la première d’entre elle en termes d’effectifs
et de budget, la province Sud, ne coupera pas à l’obligation de faire des
économies drastiques pour passer le cap des trois prochaines années. C’est ce
qui ressort du débat d’orientation budgétaire 2016, qui s’est tenu hier matin à
la Maison Bleue.
Pour
l’anecdote, il n’y aura pas de pot de fin d’année, il n’y aura pas non plus de
traditionnel Père Noël des enfants du personnel.
Malgré
la bouffée d’oxygène de la taxe sur les jeux, la baisse globale des recettes
est estimée à 8,5 milliards entre début 2014 et fin 2016. De surcroît, l’an
prochain, la province Sud (comme les deux autres) ne recevra pas de crédits de
l’État au titre des contrats de développement dont la reconduction est
retardée. La perte est estimée à 1,3 milliard.
Tolérable.
Dans ces conditions, si la province Sud veut maintenir l’année prochaine ses
investissements au rythme actuel de dix milliards, elle va d’une part épuiser
la totalité du trésor de guerre constitué en 2008 puis en 2013, mais elle va
d’autre part devoir emprunter à un niveau qui dépassera vite la limite du
tolérable. Selon les orientations du document d’orientation qui a été remis aux
élus, le rythme actuel conduirait la collectivité à un taux d’endettement de 63
% en 2018. Il était de 15 % en 2006 et est estimé cette année à 42 %.
L’équation
est assez simple, puisqu’elle est finalement impossible. Les organismes
prêteurs ne suivront pas. Selon leurs critères, le taux d’épargne d’une
collectivité doit être égal ou supérieur au remboursement annuel du capital de
la dette (non compris les intérêts).Si l’épargne est en deçà, on tombe dans la
cavalerie. Or, rien ne permet d’envisager une amélioration à moyen terme de
l’économie.
Redéploiement.
Philippe Michel, président de la collectivité, a esquissé quelques mesures
drastiques. « Nous envisageons une révision totale de notre programmation
pluriannuelle des investissements pour la réajuster à ce qui est financièrement
faisable. Nous allons aussi opérer un travail de rationalisation des
dispositifs médico-sociaux et ceux d’aide à l’accès à la propriété. »
La
province Sud envisage aussi de vendre une partie de son patrimoine foncier.
Malgré l’augmentation démographique et le besoin grandissant de services
publics, il n’y aura pas non plus de recrutement de personnel nouveau. Ni dans
l’enseignement (secteur qui représente la moitié des effectifs de la province),
ni dans les autres administrations. « Il faudra effectuer un travail en
profondeur de redéploiement pour maintenir le niveau de service public. »
La
collectivité sera aussi beaucoup plus pointilleuse dans l’octroi de
subventions, notamment en matière culturelle avec l’extension des procédures
d’appel à projets.
Philippe
Frédière
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