vendredi 24 janvier 2014

L’emploi au supplice.

Les groupements d’employeurs assoupliraient l’emploi
On peut toujours le dire, mais moi je n'y crois pas.
Juste un nouvel outil, plutôt amphigourique,
Qui croit sécuriser un travail sporadique.
Amphigourique = À la fois ambiguë et obscure
Il est vrai qu’à la DTE
Le directeur est très studieux.
Il recopie le droit français
En essayant de l’adapter.
Il part donc du compliqué,
Pour faire dans la complexité.


Flexible
À première vue, pour l’employeur,
Ça ne semble être que bonheur.
Pour des emplois épisodiques,
Le groupement est très pratique.
C’est lui qui supporte les charges,
Et la gestion, … sans marge.
Et il met à disposition
Des gens en bonne adéquation.

Qui gère …
Mais c’est une vraie association
Qui demande aussi adhésion,
Avec une participation
À ses propres frais de gestion.
Sans parler d’organisation,
Des assemblées, des réunions,
Des permanents et des locaux,
Bref, c’est aussi du boulot.
Les employeurs doivent le faire,
Ils en sont les concessionnaires.

Le coût …
Le coût va-t-il diminuer ?
Permettez-moi bien d’en douter.
Car c’est surtout la fin des primes,
Qui peut créer de la déprime.
La majoration pour les salariés,
À la trappe a été passée.
Mais si le temps des salariés,
N’est pas vraiment utilisé,
Les employeurs devront payer,
Pour les moments non travaillés.
Et pour gagner quelques centimes,
Sur la  marge de l’intérim,
Le groupement devra serrer,
Toutes ses charges et tous ses frais.

Le financement …
Les employeurs cotiseront,
Puisque c’est une association.
Mais, même sans but lucratif,
Il faut des comptes positifs.
Moi je mets ma tête à couper
Qu’il faudra les subventionner.
Vous me direz, on paye déjà,
Pour financer les syndicats !

Quelle solution ?
Pourquoi choisir cette solution 
Qui ajoute des complications ?
Et pourquoi pas un CDI
Qui permette le temps choisi ?
Où travail, salaire, et congés
Seraient tous annualisés,
Où tous les devoirs coutumiers
Seraient aussi considérés.
Bref, perdre en rigidité
Entre employeurs et salariés.

Le maître d’œuvre
Pour capter du pouvoir et être reconnu,
Prolonger ses séjours et être soutenu,
Le DTE fait croire que c’est incontournable,
Et les élus le croient toujours indispensable.
Ainsi il fit jaillir bien des usines à gaz,
Se jouant des élus, il se prend pour Pégase.
Confisquant le dialogue aux partenaires sociaux,
Il nous ressert du vieux, pensant faire du nouveau.

DTE= Directeur du Travail et de l'Emploi
Moralité
Certains se disent experts,
Mais sont des mercenaires
Qui n’ont qu’une seule idée,
Toujours bien se placer !

-----------------------------------------------------------------------------
Les Nouvelles Calédoniennes du 21/01/2014
Politique : le congrès a voté la création des groupements d’employeurs
L’emploi s’assouplit

Chère à Georges Mandaoué, la loi du pays permettant la création de groupement d’employeurs a été votée hier au Congrès. Si le texte offre plus de souplesse aux employeurs, il vise surtout à s’adapter au mode de vie océanien.

Le groupement d’employeurs vise à permettre à de petites entreprises comme des coopératives agricoles de recruter des salariés pour un temps donné à moindre coût.

L’accouchement a été long et douloureux. Mais finalement le texte permettant la création de groupements d’employeurs a bien été voté par 31 voix pour et malgré douze abstentions, hier après-midi au Congrès, après deux heures d’examen et de débat. Cette structure de type association ou coopérative, à but non lucratif devrait permettre aux très petites et moyennes entreprises qui jusqu’à présent éprouvent des difficultés à recruter du personnel pour effectuer une tâche d’une durée ponctuelle, de pouvoir le faire. Comment ? En se regroupant avec d’autres employeurs du même secteur, du monde agricole ou artisanal par exemple, à coût constant, donc moins cher que par le biais d’une agence d’intérim.

Flexibilité. Objectifs pour les employeurs regroupés : « Pouvoir obtenir une main-d’œuvre qualifiée qui serait en temps normal trop coûteuse », décrit la loi du pays du gouvernement. Mais aussi « bénéficier de l’expérience acquise par les salariés dans plusieurs entreprises différentes. » Concrètement, « les entreprises supportent les frais salariaux en proportion de leur besoin d’utilisation de la main-d’œuvre avec des frais de gestion réduits au minimum puisque le groupement est à but non lucratif. Les entreprises sont déchargées des tâches administratives et sont libres d’augmenter la durée du travail en fonction du développement de ses activités. » Avantages pour le salarié : il dispose d’un emploi stable, couvert par un contrat de travail passé uniquement avec le groupement et d’une convention collective. Pour quelle durée de travail ? A priori de manière indéterminée, bien que le texte ne semble pas le préciser. Mais cette loi vise un autre objectif : permettre aux salariés de travailler par intermittence, de manière saisonnière à temps choisi, par exemple en fonction de leurs obligations coutumières. « Le respect d’un choix de vie sans pénaliser les entreprises », comme le souligne Georges Mandaoué, membre du gouvernement en charge du travail et de l’emploi. Jugeant le texte trop imprécis au regard de son champ d’application « pas entièrement limité », les élus Calédonie ensemble se sont abstenus, favorables à une application limitée à deux ans. Le Conseil économique et social avait, pour sa part, demandé la mise en place du dispositif à titre expérimental dans un premier temps. Le texte qui prévoyait d’être étendu aux collectivités publiques, devra l’être ultérieurement.

L’intéressement en débat
Les élus ont également planché sur une série de textes modifiant le code du travail. L’un d’eux portait sur le champ d’application de la loi sur le harcèlement sexuel et moral et ses sanctions pénales dont l’extension au secteur public devrait demain être soumise au vote de l’assemblée. Hier soir, les élus ont aussi débattu de l’instauration de la prime d’intéressement dans les entreprises de plus de 50 salariés dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Ce texte n’était pas encore voté à l’heure où nous avons bouclé cette édition en raison des nombreux amendements déposés.

Catherine Léhé
--------------------------------------------------------------------

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire