Le
congrès a voté, ma foi il était temps,
Le
texte concernant la prime d’intéressement.
On
y décèle en fait une vraie méconnaissance
De
notre économie et de ses exigences.
Des
salariés n’y voient qu’une rémunération,
Des
patrons n’en retiennent que la coercition.
Les
élus sont piégés entre ses deux lobbies,
Faute
pour l’économie, d’y voir un vrai outil.
Des
salariés
Il
est clair qu’aujourd’hui, nombre de salariés,
Pensent
que cette prime doit toujours augmenter.
Alors
que, par nature, elle est bien calculée
Sur
ce que l’entreprise a réellement gagné.
Ainsi
des syndicats, bafouant leurs accords,
Font
parfois des conflits pour avoir plus encore.
Ils
voient dans l’entreprise une riche vache
à lait :
La
crème va au patron, la bouse aux salariés.
Car
ils n’ont à l’esprit qu’un vieil antagonisme,
Cette
lutte des classes qui nous vient du marxisme.
Des
patrons
L’argent
c’est leur affaire, leurs comptes sont secrets,
L’investissement
c’est eux, il vient de leurs deniers.
Sauf que sur ce point, leurs discours sonnent faux.
Car
avec la défisc, c’est un peu nos impôts,
Avec
un LBO*,
l’entreprise met au pot,
Des
montages financiers complètent le tableau.
Peuvent-ils
se targuer dans de telles conditions
D’être
propriétaire, sans plus de discussion ?
Un
peu de transparence leur serait bénéfique,
S’ils
veulent vraiment jouer leur rôle économique.
* LBO = «Leverage Buy-Out », est un
terme désignant un montage juridico-financier
de rachat d’entreprise par
effet de levier. C’est-à-dire que l’acheteur
rembourse
son propre endettement
bancaire avec les résultats de l’entreprise qu’il rachète.
Les
élus
Les
élus avec ça sont bien embarrassés,
Et
ça peut expliquer les absences au congrès.
Ceux
qui pensent social, veulent légiférer,
Contraindre
les patrons au partage des profits.
Ceux
qui pensent capital, ne voient
l’économie,
Qu’à
travers des patrons qui, eux, ont investis.
Et
l’on voit se mêler des positions marxistes,
Avec
des raisonnements de type capitalistes.
Il
leur faudrait vraiment être plus attentif,
Pour
rédiger un droit qui soit incitatif.
L’intéressement
De
l’intéressement, il faut faire un outil,
Qui
reste au service de notre économie.
Il
doit être très simple pour être bien compris,
Repartir
justement l’ensemble des profits.
Donner aux actionnaires une rémunération
Qui
respecte clairement une juste proportion.
Donner
aux salariés la part du résultat,
Qu’il
a contribué à produire sur le tas.
Il
peut faciliter les relations sociales,
Avec
quelques critères souvent des plus banals.
La
ponctualité comme l’assiduité,
La
productivité et la sécurité,
Font partie d’éléments, au sein de l’entreprise,
Qui
incitent chacun à ne pas lâcher prise.
Outil
de gouvernance, il permet d’expliquer
La
marche de l’entreprise à tous les salariés.
Facilitant
ainsi les relations internes,
Il
donne à l’entreprise une dimension humaine.
Mais
il impose aussi une volonté commune
De
bien le respecter, surtout dans l’infortune.
Il
doit donc permettre de faire une symétrie
Entre
les travailleurs et l’argent investie,
C’est
là que les élus, par la fiscalité,
Permettent
de créer une réelle équité.
Conclusion
Contraindre
l’entreprise à la négociation,
Pervertie
à coup sûr toutes les relations.
Mais,
il faut que chacun fasse des efforts patents
Pour
avoir des accords qui soient gagnant-gagnant,
Tout
en reconnaissant que dans l’adversité,
Souvent
il n’y a rien à redistribuer.
Post
Scriptum
Calédonie
Ensemble, à l’affût d’électeur,
Avait
de son coté, élaboré un leurre.
C’était
un engagement lors des législatives,
Pour
attirer vers eux les voix les plus naïves.
Il
l’avait appelé : bonus exceptionnel.
C’était
une utopie, digne de la poubelle !
voir article LNC du 28/06/2013 en fin de post
Pour
ceux qui veulent pousser la réflexion :
Le
Figaro du 24/12/2013 : « L'intéressement et la participation, des mécanismes en perte de vitesse »
Le
Nouvel économiste du 11/05/2012 :
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Les
Nouvelles Calédoniennes du 23/01/2014
L’intéressement,
pour certains
L’intéressement
fait désormais partie des négociations obligatoires à mener dans les
entreprises de plus de cinquante salariés. Les élus ont voté la loi du pays
hier à l’unanimité. Le texte vise à améliorer le dialogue social et le pouvoir
d’achat des employés.
Si
le nombre d’accords conclus sur l’intéressement n’a cessé d’augmenter ces
dernières années, leur négociation est désormais obligatoire.
Dix
mille salariés sur les plus de 70 000 que compte la Nouvelle-Calédonie
bénéficient d’un accord d’intéressement au sein de leur entreprise. Jusqu’à
présent, les négociations entre partenaires sociaux sur ces primes se faisaient
en fonction du bon vouloir des patrons, sur la base d’une délibération datant de
1990. Un nouveau pas a été franchi hier matin au Congrès. Les élus ont voté à
l’unanimité la loi du pays rendant l’ouverture de ces négociations
obligatoires, après avoir reporté son examen, faute de quorum, lundi. Son vote
intervient plus de trois ans après son inscription à l’agenda social partagé et
après qu’une première mouture du texte a vu le jour en 2011, sur laquelle
s’étaient accordés les partenaires sociaux au sein du conseil du dialogue
social.
Bémols. Votée dans le
but de fournir une source de revenus supplémentaires aux salariés et
d’améliorer leur pouvoir d’achat, la loi du pays a toutefois démontré ses
limites lors de son vote. Primo,
l’obligation d’ouverture de négociations sur le sujet ne concernera pas toutes
les entreprises. Mais uniquement celles de plus de cinquante salariés.
L’amendement proposé en ce sens a recueilli 28 voix positives. Motif invoqué :
l’intéressement ne pouvait pas convenir à toutes les entreprises, en
particulier les moyennes et les petites. Or, le tissu économique calédonien est
composé très majoritairement de petites et moyennes entreprises. « Dont
beaucoup produisent bien plus de valeur ajoutée, voire autant que les grosses
sociétés », a tenté de défendre Georges Mandaoué, le membre du gouvernement. «
Je suis déçu finalement [car cette loi] ne se concentre que sur les salariés
des grandes entreprises, regrette le membre en charge du travail, de l’emploi
et du dialogue social. Je crains aussi qu’il y ait des tensions, des postures
d’opposition pour réclamer des négociations. » Rien n’empêche toutefois les
petites et moyennes entreprises « de mettre en place des négociations par le
biais de leur délégué du personnel ou représentant syndical », soulignait
Didier Leroux, à l’origine de huit amendements, dont la plupart ont été retirés
en cours de séance.
Critères. Secundo, les éléments
servant au calcul du montant de la prime, tels que les résultats de
l’entreprise, l’accroissement de ses performances ou l’amélioration de sa
productivité, ne sont pas tous des critères financiers, regrettent certains
élus. « On laisse cela à la négociation, précise Georges Mandaoué. Les
partenaires sociaux sont coresponsables, à eux de regarder ce qui est faisable
et ce qui ne l’est pas. C’est aussi une manière de renvoyer la responsabilité à
tous les partenaires. J’ajoute que cela fait désormais plusieurs années que
nous versons des subventions aux syndicats qui ont une obligation d’utiliser
une partie de leurs fonds pour former leurs délégués syndicaux à ce type de
négociation. » La nouvelle loi du pays fixe désormais l’exonération des charges
sociales des salaires bruts à un plafond de 20 %, au lieu de 12 %. Il faudra
sans doute quelques années encore pour que cette loi du pays puisse produire
ses véritables effets positifs.
Catherine
Léhé
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Les
Nouvelles Calédoniennes du 22/01/2014
Politique :
Vote du texte à nouveau examiné ce matin au congrès
L’intéressement
ne passionne pas
L’intéressement
sera examiné ce matin par les élus du Congrès.
Cela
fait trois ans que les syndicats de salariés attendent de rendre obligatoires
les négociations sur les primes d’intéressement dans les entreprises. Mais il
leur faudra s’armer encore d’un peu de patience. Le texte proposé lundi aux
élus du Congrès n’a pas passionné les foules. Après avoir passé près de deux
heures sur le texte permettant la création du groupement d’employeurs et une
série de délibérations modifiant le code du travail, les élus n’étaient plus
très nombreux à participer physiquement à la séance publique désertant peu à
peu l’hémicycle du boulevard Vauban au moment où le texte commençait à être
discuté.
Déterminer les
modalités
Après
l’examen du premier des huit amendements au texte, le quorum n’était plus
atteint, malgré les procurations de vote. Le projet de loi du pays relatif à
l’intéressement sera donc à nouveau soumis aux élus du Congrès ce matin. Bien
que déjà instauré dans certaines entreprises sous la forme d’accord, le projet
de loi du pays propose de déterminer clairement les modalités de l’instauration
de l’intéressement et les éléments qui permettent de calculer ces primes.
L’intéressement, une des mesures inscrites dans l’agenda social partagé en
2010, a déjà fait l’objet de plusieurs discussions entre partenaires sociaux,
tranchées récemment par le gouvernement. Le texte a « pour objet d’associer
collectivement les salariés aux résultats de l’entreprise, à l’accroissement de
ses performances et à l’amélioration de sa productivité. » La séance publique
débute à 9 heures ce matin, boulevard Vauban.
Catherine
Léhé
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Les
Nouvelles Calédoniennes du 27/11/2013
Politique :
la tenue de la séance hebdomadaire du gouvernement hier à Koné
L’exécutif
au nord
La
décentralisation n’a pas réduit l’ordre du jour de la séance du gouvernement.
Intéressement des salariés, réforme de la caisse des retraites, intégration
dans la fonction publique et création de l’Autorité de la concurrence étaient
au menu.
Les
élus du gouvernement étaient à Koné, hier, pour une séance décentralisée de
l’exécutif.
Intéressement des
salariés
Le
projet de loi du pays concernant l’intéressement des salariés a été approuvé.
Georges Mandaoué, en charge du travail et de l’emploi, a présenté les grandes
lignes de « ce texte attendu par les différents acteurs sociaux, dans un
contexte de préoccupation autour de la vie chère ». Dans la pratique,
l’intéressement existe déjà, mais il deviendrait obligatoire pour les
entreprises de plus de cinquante salariés. Son caractère aléatoire a toutefois
été rappelé : « Son attribution doit tenir compte de la santé financière de
l’entreprise : quand on peut on l’applique, sinon non ». L’obligation ne
concernera pas les entreprises de moins de 50 employés : « Vu le contexte
local, et pour ne pas fragiliser les entreprises de petite taille, on laisse la
place aux discussions dans les sociétés. » La prime attribuée aux salariés
serait exonérée d’impôt, « une façon d’améliorer leur pouvoir d’achat et de
diversifier leurs revenus. » Côté entreprise, la prime d’intéressement doit
être vue comme « un outil pour améliorer la productivité ».
Clémence
Losserand
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Les
Nouvelles Calédoniennes du 28/06/2013
L’intéressement
préféré au bonus
Jugé
inéquitable, le CES a aussi rendu un avis défavorable au projet de loi de pays
déposé par Calédonie ensemble pour l’instauration d’un bonus exceptionnel de
180 000 francs attribué aux employés touchant un salaire inférieur à deux fois
et demie le salaire minimum garanti. « Ce texte intervient alors que nous
allons rendre un avis sur le texte prévoyant l’extension de l’intéressement aux
entreprises de moins de 50 salariés », rappelle Christophe Coulson. Un texte
attendu des partenaires sociaux depuis près de deux ans. « De plus, le bonus
exceptionnel est basé sur le volontariat et risque de déclencher des conflits
au sein des entreprises. »
Catherine
Léhé
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