lundi 27 janvier 2014

Intéressement : outil économique ET social.

Le congrès a voté, ma foi il était temps,
Le texte concernant la prime d’intéressement.
On y décèle en fait une vraie méconnaissance
De notre économie et de ses exigences.
Des salariés n’y voient qu’une rémunération,
Des patrons n’en retiennent que la coercition.
Les élus sont piégés entre ses deux lobbies,
Faute pour l’économie, d’y voir un vrai outil.

Des salariés
Il est clair qu’aujourd’hui, nombre de salariés,
Pensent que cette prime doit toujours augmenter.
Alors que, par nature, elle est bien calculée
Sur ce que l’entreprise a réellement gagné.
Ainsi des syndicats, bafouant leurs accords,
Font parfois des conflits pour avoir plus encore.
Ils voient dans l’entreprise une riche  vache à lait :
La crème va au patron, la bouse aux salariés.
Car ils n’ont à l’esprit qu’un vieil antagonisme,
Cette lutte des classes qui nous vient du marxisme.

Des patrons
L’argent c’est leur affaire, leurs comptes sont secrets,
L’investissement c’est eux, il vient de leurs deniers.
Sauf  que sur ce point, leurs discours sonnent faux.
Car avec la défisc, c’est un peu nos impôts,
Avec un LBO*, l’entreprise  met au pot,
Des montages financiers complètent le tableau.
Peuvent-ils se targuer dans de telles conditions
D’être propriétaire, sans plus de discussion ?
Un peu de transparence leur serait bénéfique,
S’ils veulent vraiment jouer leur rôle économique. 
* LBO = «Leverage Buy-Out », est un terme désignant un montage juridico-financier
de rachat d’entreprise par effet de levier.  C’est-à-dire que l’acheteur rembourse
son propre endettement bancaire avec les résultats de l’entreprise qu’il rachète.
Les élus
Les élus avec ça sont bien embarrassés,
Et ça peut expliquer les absences au congrès.
Ceux qui pensent social, veulent légiférer,
Contraindre les patrons au partage des profits.
Ceux qui pensent capital,  ne voient l’économie,
Qu’à travers des patrons qui, eux, ont investis.
Et l’on voit se mêler des positions marxistes,
Avec des raisonnements de type capitalistes.
Il leur faudrait vraiment être plus attentif,
Pour rédiger un droit qui soit incitatif.

L’intéressement
De l’intéressement, il faut faire un outil,
Qui reste au service de notre économie.
Il doit être très simple pour être bien compris,
Repartir justement l’ensemble des profits.
Donner  aux actionnaires une rémunération
Qui respecte clairement une juste proportion.
Donner aux salariés la part du résultat,
Qu’il a contribué à produire sur le tas.

Il peut faciliter les relations sociales,
Avec quelques critères souvent des plus banals.
La ponctualité comme l’assiduité,
La productivité et la sécurité,
Font partie d’éléments, au sein de l’entreprise,
Qui incitent chacun à ne pas lâcher prise.
Outil de gouvernance, il permet d’expliquer
La marche de l’entreprise à tous les salariés.

Facilitant ainsi les relations internes,
Il donne à l’entreprise une dimension humaine.
Mais il impose aussi une volonté commune
De bien le respecter, surtout dans l’infortune.
Il doit donc permettre de faire une symétrie
Entre les travailleurs et l’argent investie,
C’est là que les élus, par la fiscalité,
Permettent de créer une réelle équité.

Conclusion
Contraindre l’entreprise à la négociation,
Pervertie à coup sûr toutes les relations.
Mais, il faut que chacun fasse des efforts patents
Pour avoir des accords qui soient gagnant-gagnant,
Tout en  reconnaissant que dans l’adversité,
Souvent il n’y a rien à redistribuer.

Post Scriptum
Calédonie Ensemble, à l’affût d’électeur,
Avait de son coté, élaboré un leurre.
C’était un engagement lors des législatives,
Pour attirer vers eux les voix les plus naïves.
Il l’avait appelé : bonus exceptionnel.
C’était une utopie, digne de la poubelle !
voir article LNC du 28/06/2013 en fin de post


Pour ceux qui veulent pousser la réflexion :



Le Nouvel économiste du 11/05/2012 : 

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Les Nouvelles Calédoniennes du 23/01/2014
L’intéressement, pour certains

L’intéressement fait désormais partie des négociations obligatoires à mener dans les entreprises de plus de cinquante salariés. Les élus ont voté la loi du pays hier à l’unanimité. Le texte vise à améliorer le dialogue social et le pouvoir d’achat des employés.

Si le nombre d’accords conclus sur l’intéressement n’a cessé d’augmenter ces dernières années, leur négociation est désormais obligatoire.

Dix mille salariés sur les plus de 70 000 que compte la Nouvelle-Calédonie bénéficient d’un accord d’intéressement au sein de leur entreprise. Jusqu’à présent, les négociations entre partenaires sociaux sur ces primes se faisaient en fonction du bon vouloir des patrons, sur la base d’une délibération datant de 1990. Un nouveau pas a été franchi hier matin au Congrès. Les élus ont voté à l’unanimité la loi du pays rendant l’ouverture de ces négociations obligatoires, après avoir reporté son examen, faute de quorum, lundi. Son vote intervient plus de trois ans après son inscription à l’agenda social partagé et après qu’une première mouture du texte a vu le jour en 2011, sur laquelle s’étaient accordés les partenaires sociaux au sein du conseil du dialogue social.

Bémols. Votée dans le but de fournir une source de revenus supplémentaires aux salariés et d’améliorer leur pouvoir d’achat, la loi du pays a toutefois démontré ses limites lors de son vote. Primo, l’obligation d’ouverture de négociations sur le sujet ne concernera pas toutes les entreprises. Mais uniquement celles de plus de cinquante salariés. L’amendement proposé en ce sens a recueilli 28 voix positives. Motif invoqué : l’intéressement ne pouvait pas convenir à toutes les entreprises, en particulier les moyennes et les petites. Or, le tissu économique calédonien est composé très majoritairement de petites et moyennes entreprises. « Dont beaucoup produisent bien plus de valeur ajoutée, voire autant que les grosses sociétés », a tenté de défendre Georges Mandaoué, le membre du gouvernement. « Je suis déçu finalement [car cette loi] ne se concentre que sur les salariés des grandes entreprises, regrette le membre en charge du travail, de l’emploi et du dialogue social. Je crains aussi qu’il y ait des tensions, des postures d’opposition pour réclamer des négociations. » Rien n’empêche toutefois les petites et moyennes entreprises « de mettre en place des négociations par le biais de leur délégué du personnel ou représentant syndical », soulignait Didier Leroux, à l’origine de huit amendements, dont la plupart ont été retirés en cours de séance.

Critères. Secundo, les éléments servant au calcul du montant de la prime, tels que les résultats de l’entreprise, l’accroissement de ses performances ou l’amélioration de sa productivité, ne sont pas tous des critères financiers, regrettent certains élus. « On laisse cela à la négociation, précise Georges Mandaoué. Les partenaires sociaux sont coresponsables, à eux de regarder ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas. C’est aussi une manière de renvoyer la responsabilité à tous les partenaires. J’ajoute que cela fait désormais plusieurs années que nous versons des subventions aux syndicats qui ont une obligation d’utiliser une partie de leurs fonds pour former leurs délégués syndicaux à ce type de négociation. » La nouvelle loi du pays fixe désormais l’exonération des charges sociales des salaires bruts à un plafond de 20 %, au lieu de 12 %. Il faudra sans doute quelques années encore pour que cette loi du pays puisse produire ses véritables effets positifs.
Catherine Léhé
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Les Nouvelles Calédoniennes du 22/01/2014
Politique : Vote du texte à nouveau examiné ce matin au congrès
L’intéressement ne passionne pas

L’intéressement sera examiné ce matin par les élus du Congrès.

Cela fait trois ans que les syndicats de salariés attendent de rendre obligatoires les négociations sur les primes d’intéressement dans les entreprises. Mais il leur faudra s’armer encore d’un peu de patience. Le texte proposé lundi aux élus du Congrès n’a pas passionné les foules. Après avoir passé près de deux heures sur le texte permettant la création du groupement d’employeurs et une série de délibérations modifiant le code du travail, les élus n’étaient plus très nombreux à participer physiquement à la séance publique désertant peu à peu l’hémicycle du boulevard Vauban au moment où le texte commençait à être discuté.

Déterminer les modalités
Après l’examen du premier des huit amendements au texte, le quorum n’était plus atteint, malgré les procurations de vote. Le projet de loi du pays relatif à l’intéressement sera donc à nouveau soumis aux élus du Congrès ce matin. Bien que déjà instauré dans certaines entreprises sous la forme d’accord, le projet de loi du pays propose de déterminer clairement les modalités de l’instauration de l’intéressement et les éléments qui permettent de calculer ces primes. L’intéressement, une des mesures inscrites dans l’agenda social partagé en 2010, a déjà fait l’objet de plusieurs discussions entre partenaires sociaux, tranchées récemment par le gouvernement. Le texte a « pour objet d’associer collectivement les salariés aux résultats de l’entreprise, à l’accroissement de ses performances et à l’amélioration de sa productivité. » La séance publique débute à 9 heures ce matin, boulevard Vauban.
Catherine Léhé
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Les Nouvelles Calédoniennes du 27/11/2013
Politique : la tenue de la séance hebdomadaire du gouvernement hier à Koné
L’exécutif au nord

La décentralisation n’a pas réduit l’ordre du jour de la séance du gouvernement. Intéressement des salariés, réforme de la caisse des retraites, intégration dans la fonction publique et création de l’Autorité de la concurrence étaient au menu.
Les élus du gouvernement étaient à Koné, hier, pour une séance décentralisée de l’exécutif.

Intéressement des salariés
Le projet de loi du pays concernant l’intéressement des salariés a été approuvé. Georges Mandaoué, en charge du travail et de l’emploi, a présenté les grandes lignes de « ce texte attendu par les différents acteurs sociaux, dans un contexte de préoccupation autour de la vie chère ». Dans la pratique, l’intéressement existe déjà, mais il deviendrait obligatoire pour les entreprises de plus de cinquante salariés. Son caractère aléatoire a toutefois été rappelé : « Son attribution doit tenir compte de la santé financière de l’entreprise : quand on peut on l’applique, sinon non ». L’obligation ne concernera pas les entreprises de moins de 50 employés : « Vu le contexte local, et pour ne pas fragiliser les entreprises de petite taille, on laisse la place aux discussions dans les sociétés. » La prime attribuée aux salariés serait exonérée d’impôt, « une façon d’améliorer leur pouvoir d’achat et de diversifier leurs revenus. » Côté entreprise, la prime d’intéressement doit être vue comme « un outil pour améliorer la productivité ».
Clémence Losserand
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Les Nouvelles Calédoniennes du 28/06/2013

L’intéressement préféré au bonus

Jugé inéquitable, le CES a aussi rendu un avis défavorable au projet de loi de pays déposé par Calédonie ensemble pour l’instauration d’un bonus exceptionnel de 180 000 francs attribué aux employés touchant un salaire inférieur à deux fois et demie le salaire minimum garanti. « Ce texte intervient alors que nous allons rendre un avis sur le texte prévoyant l’extension de l’intéressement aux entreprises de moins de 50 salariés », rappelle Christophe Coulson. Un texte attendu des partenaires sociaux depuis près de deux ans. « De plus, le bonus exceptionnel est basé sur le volontariat et risque de déclencher des conflits au sein des entreprises. »
Catherine Léhé

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