Inspiration : LNC du 24/07/2013
Des patrons dans la rue (voir en fin de post).
Notre industrie locale serait donc si fragile
Qu’un peu d’importation la rende aussi fébrile ?
Et que les patrons payent du temps aux salariés,
Pour qu’ils puissent tranquillement aller manifester ?
La FINC, il y a peu, nous faisait une crise,
Parce que des syndicats bloquaient les entreprises.
Maintenant, sans vergogne, sur le gouvernement,
Elle monte à l’abordage, ignominieusement.
Le motif en est clair : protéger leurs acquis.
Adepte d’Henry Ford*, pour le choix des produits :
Le client doit choisir ce qui se fait ici,
Importer autre chose doit lui être interdit.
* Henry Ford, en 1913
démocratisât la voiture en laissant aux
clients le choix de la
couleur … à condition que ce soit le noir.
Mais Ford avait pour but de faire un véhicule
Achetable par tous, pour un petit pécule.
Il a contribué à faire baisser les prix,
En créant de toute pièce une forme d’industrie.
L’objectif de la FINC pour tous ses adhérents
Est de pouvoir gagner toujours autant d’argent.
Le but n’est pas vraiment de servir le client,
Juste de le piéger pour prendre son argent.
Les menuisiers alu ne peuvent plus se repaitre :
« Quarante pour cent du prix pour faire une fenêtre
Dépensés en salaires, en charges et en impôt » !
Et ils crient au secours, c’est bientôt le chaos ?
Mais ça n’indique pas leur marge bénéficiaire,
Ni la structure des prix, masqués par la filière.
Car les soixante pour cent dont ils ne parlent pas,
Dans la réalité, ça représente quoi ?
Car les investissements sont défiscalisés,
Et la matière première détaxée* à souhait.
Contre la TGA, la FINC a bien joué,
Parce que sa transparence aurait tout dévoilé.
* La matière première
supporte 30% de taxe
de moins qu’une fenêtre
importée finie.
Moi je veux bien payer certains produits plus chers,
Mais où passe vraiment ce coût supplémentaire ?
Contribue- t-il toujours à payer des salaires ?
Ou gonfle-t-il plutôt l’avoir des actionnaires ?
Faire croire au gel
des prix de produits importés
En mettant un plafond à ne pas dépasser,
C’est faire croire aux gens que les autre pays,
Juste pour nos beaux yeux, vont réduire leur prix.
Mais en « stoppant » certains des produits importés,
C’est mettre un prix « plancher », qui ne peut
plus baisser !
Enfermant le client dans un choix obligé,
Sur des produits locaux aux prix exorbités.
Épilogue :
Adieu l’économie que l’on dit de comptoir,
Elle devient maintenant du genre propitiatoire.
Pour le consommateur, elle est comminatoire,
Prétextant un bienfait pour notre territoire.
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Les
Nouvelles Calédonienne du 24/07/2013
Social :
Manifestation des entreprises de menuiserie aluminium devant le gouvernement.
Des patrons dans la rue.
Patrons
et salariés d’entreprises de menuiserie ont bruyamment manifesté, hier toute la
journée, devant le siège du gouvernement. Ils réclament la mise en place d’une
mesure « Stop » à l’importation de produits finis de fenêtres et portes.
En
fin de matinée, les manifestants ont battu le rythme pendant près d’une heure et
demie sous les fenêtres du gouvernement.
La
réunion de collégialité s’est déroulée dans un joyeux tohu-bohu. Sous les
fenêtres du gouvernement, hier matin, deux à trois cents patrons et salariés
d’entreprises de menuiseries aluminium et PVC, soutenus par la Fédération des
industries de Nouvelle-Calédonie, ont battu le rythme au moyen de barres de
fer, de coups de klaxon et de sirène. Avec un objectif : être reçu par le
président du gouvernement afin de connaître sa position sur leur demande de
protection de marché (mesure Stop) contre l’importation de fenêtres et autres
portes des pays asiatiques, en particulier de Chine.
Commissions. En octobre
dernier, cinq entreprises spécialisées dans ce domaine ont formulé une demande
d’interdiction à l’importation de ces produits finis. « C’est un secteur qui
fait vivre plus de quatre cents familles en emploi direct, rappelle Alain
Barjon, patron d’Aluminium concept. Cela fait depuis deux ans qu’on a un nombre
croissant d’importations de menuiseries en produit fini. Et avec la crise du
bâtiment, cela devient crucial, car tout le monde cherche à avoir le prix le
plus bas et on n’arrive plus à être compétitif dans ces conditions. Ce n’est
pas un blocage pour un blocage, c’est pour vraiment défendre un secteur
pourvoyeur d’emplois. 40 % du prix d’une fenêtre sont dépensés en salaires, en
charges, en impôts. »
Ces
derniers mois, les entrepreneurs ont donc justifié leur demande devant
différentes commissions. « Nous avons eu un avis favorable de la Chambre de
commerce et d’industrie, mais aussi du comité du commerce extérieur (6 voix
pour, sur 10), le 16 mai. » Le gouvernement avait trente jours pour faire
connaître sa position et ne l’a pas fait.
Mais
la bruyante manifestation n’a pas du tout été appréciée, comme le faisait
savoir Harold Martin, à la mi-journée, qui y voit un coup politique. « Quelle
drôle d’attitude pour des patrons ! s’agace Harold Martin. (...) Personne ne
m’a dit qu’il y avait un drame, aucune demande de réunion ou de rendez-vous n’a
été formulée. Aujourd’hui, on avait une réunion du gouvernement importante avec
toute une série de textes. C’était une manière de faire diversion. Il y a un
parti politique qui n’arrête pas de dire que le gouvernement est en panne, etc.
Ils ont trouvé leur bras armé avec un certain nombre de dirigeants de la Finc
et les ont orientés vers le gouvernement pour faire ce tapage. Je ne peux pas
trouver d’autres explications. »
Résultats. Sur le
fond, le président du gouvernement n’est pas favorable à une interdiction
totale des importations. « Selon l’étude de la DAE, l’ensemble de la production
locale, c’est 8 milliards de francs, l’importation représente 1 % du marché
(lire ci-après), signale encore Harold Martin. Il serait grave de mettre une
mesure totale Stop parce qu’il y a des marchés de niche, des choses qu’on ne
peut pas fabriquer ici car ça vaut trop cher et que les entreprises ne sont pas
équipées. Ces entreprises sont-elles menacées ? Non ! Je vois que leur chiffre
d’affaires a augmenté de 35 % entre 2008 et 2011. Effectivement, leurs
résultats ne sont pas très importants mais à ce moment-là, qu’on discute du
réel problème. » Ce fut le cas en début de soirée. Après des explications et un
mea culpa, les deux parties sont tombées d’accord pour se revoir et travailler
ensemble dès la semaine prochaine.
Bataille de
chiffres en vue ?
L’étude
réalisée par la DAE (Direction des affaires économiques) évalue à 8 milliards
de francs le poids de ce marché local, alors que celui-ci est estimé à 5
milliards par la production locale. Elle estime que les importations de
menuiseries aluminium et PVC confondues représentent en 2012 moins de 1 % du
marché calédonien. Un constat qui n’est pas partagé par les professionnels et
sur lequel ils comptent argumenter à nouveau au cours de la prochaine rencontre
avec le gouvernement, chiffres à l’appui. Toutefois la DAE reconnaît que le
secteur offre « une réelle concurrence » mais aussi que « les produits à
l’importation à bas prix constitueraient une menace pour les productions
locales, si celles-ci tendaient à se développer (notamment dans le cas des
importations effectuées par des promoteurs immobiliers afin d’effectuer des
gains de rentabilité). » Mais elle indique que « la demande de Stop, émise par
la production locale, ne semble aujourd’hui pas opportune. »
Catherine
Léhé
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