mardi 19 mars 2013

Populisme : une facture au long cours !

Le RUAMM est prétexte pour tous les politiques,
Il permet discrètement de ramener du fric,
Qui finance des promesses qu’ils ont faites au public,
Sans avoir les recettes qu’exige la pratique.
Gomès fut le champion dans ce genre d’exercice,
Donnant le top départ d’une descente aux abysses ! 1

Le top départ ...

Le 31 d’un mois d’août,
« El Magnifico » fit raout,
Par un discours très politique,
Plein de promesses dithyrambiques. 2
Ne sachant faire marche arrière,
Tous les élus continuèrent
À voter sans discernement,
Des cadeaux à diverses gens.

Des engagements furent tenus.
Et aux électeurs cela plut,
Car en distribuant l’argent
On attire toujours des gens.
Mais aujourd’hui il faut trouver
Les moyens de tous financer.
Gomès a dit que les budgets
Permettraient de tout absorber.

Lui, il a pris la TSS,
L’affichant comme une prouesse.
Mais, se faisant, il a planté
L’équilibre de la santé.
Aujourd’hui les cotisations,
La baisse de certaines prestations,
Pèsent sur une population,
Qui a, de fait, moins de pognon.

La baisse des charges devait contrer
L’augmentation du SMG.
Mais ses amis de l’industrie
N’ont pas vu dans cette stratégie,
Qu’il préparait son élection
Sur le dos des petits patrons.
Ainsi la pression des salaires
Se retrouve dans la vie chère.

Pour contrôler l’économie
Il voulait encadrer les prix.
Mais il voulait que ses copains
Puissent en tirer aussi des gains.
Il ne pouvait donc les toucher
En changeant la fiscalité.
Et c’est pourquoi il n’a rien fait
Qui puisse gêner ses protégés.

On pourrait allonger la liste
De ses promesses populistes.
Qui, faute d’être réalistes,
Étaient toutes électoralistes.
Tous les partis ont donc voté
Pour satisfaire les intérêts
D’un électorat assoiffé
De cet argent distribué.

Aujourd’hui les factures arrivent,
Par la bande et quelques dérives.
C’est le RUAMM qui est plombé,
Car les recettes affectées,
Qui lui étaient attribuées,
Lui ont toutes étaient retirées.
La TSS a disparue
Dans des budgets plutôt confus.

... De nouveaux impôts !

Des recettes pérennes, et toujours en croissances,
Le RUAMM les avaient, avant ces manigances.
Détournés par un vote, servant d’autres budgets,
Dont les élus ne font aucune publicité. 3

Électeurs, syndicats, vous vous êtes fait avoir.
Ce qu’on vous a donné de façon péremptoire,
Étaient tours de passe-passe, et cadeaux éphémères,
Qui vous seront repris par des impôts divers.  

La santé a un coût qu’on ne peut refuser,
Alors pour des impôts, ça reste un bon objet.
Politiquement parlant, c’est bonne stratégie
De faire du RUAMM un otage asservi.


1 – Voir mes posts
Du mardi 3 janvier 2012 : « La facture dupopulisme » (cliquer)


3 - Le détournement de la TSS.
« La TSS est une imposition sur la consommation intérieure, qui frappe les prestations de services soumises à un taux de 5 % depuis 2006.
À l’origine, le produit de TSS était affecté à la CAFAT en vertu de la loi du pays n°2001-013 du 31 décembre 2001. L’objectif était de contribuer au maintien de l’équilibre global de la protection sociale et du RUAMM (régime unifié d'assurance maladie-maternité), en corollaire avec la mise en oeuvre de la politique de maîtrise des dépenses de santé.
À partir de 2010, le produit de la TSS (15 milliards de recettes en 2008) n’est plus affecté à la CAFAT, mais est désormais dévolu à l’agence sanitaire et sociale, qui pourra reverser jusqu’à 14 milliards de francs à la CAFAT.
Certains administrateurs de la CAFAT estiment cependant que le régime d’assurance maladie (RUAMM) sera privé de 4 milliards, alors qu’il est structurellement déficitaire et qu’il ne peut être abondé par les autres régimes de la caisse. Selon leurs prévisions, le budget 2010 serait déficitaire de plus de 5 milliards. »


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Les Nouvelles Calédoniennes du 19/03/2013
L’assurance maladie va toujours aussi mal
RUAMM en longue maladie.

Malgré le plan de redressement 2012, la Cafat est obligée de retarder ses paiements aux trois hôpitaux pour pouvoir rembourser les frais de santé des assurés. Le conseil d’administration va (re)sonner l’alerte ce matin.

Un financement fixe et stable de l’assurance-maladie, en plus des cotisations et de la maîtrise des dépenses, apparaît incontournable. Il pourrait passer par une contribution sociale.

Le Ruamm est comme de nombreux Calédoniens, en longue maladie. Sa maladie s’appelle un déficit chronique. « En 2012, le régime de l’assurance-maladie était à nouveau dans le négatif, avec une perte autour de 2 milliards de francs », a répondu hier Eric Durand, président du conseil d’administration de la Cafat.
Ce matin, la commission santé de la Cafat examine « l’accroissement des dépenses de santé ». Le président (Medef) et le vice-président (Cogetra) de l’organisme tiendront dans la foulée une conférence de presse inquiète. Inquiète face à des coûts supplémentaires de santé avec la création d’un service d’urgences à la clinique Magnin (lire ci-contre), la demande des ambulanciers de revaloriser leurs tarifs, ou encore le financement des hôpitaux publics. « Notre question est : faut-il continuer d’augmenter les dépenses de santé alors qu’il n’y a pas de recettes supplémentaires ? », pose Eric Durand.

Hôpitaux. D’ores et déjà, la Cafat fait des choix en privilégiant le remboursement des assurés et des libéraux, et en retardant ses paiements aux hôpitaux. « Le paiement est régulier, mais avec un retard d’une quinzaine de jours », confirme Dominique Cheveau, directeur du CHT.
Ça tend un peu plus la trésorerie de l’hôpital, qui jongle pour payer ses personnels et ses fournisseurs. « C’est compliqué à gérer, mais on y arrive », précise Dominique Cheveau. Au CHT, les retards de paiement de la Cafat s’ajoutent à une trésorerie où manque 1,3 milliard de francs, que doit toujours l’Agence de santé de Wallis-et-Futuna au CHT, où manquent aussi des lignes de trésorerie que les banques ne peuvent ou ne veulent pas accorder aujourd’hui.
Les hôpitaux publics ont coûté 18,2 milliards de francs à la Cafat en 2011, 17,5 milliards en 2010. C’est une des grosses dépenses de santé. Dans laquelle certains estiment qu’il y aurait des économies à faire. « A titre personnel, c’est mon gros leitmotiv, indique Frédéric Chazal, CGT-FO, membre du conseil d’administration de la Cafat. La Cafat paye 80 % de la dotation globale de financement des hôpitaux, alors que les salariés et employeurs assurés Cafat ne pèsent pas autant dans les dépenses. »

Pharmacie. C’est connu, la pharmacie pèse aussi dans l’Assurance-maladie, avec 7,4 milliards en 2011. Le gouvernement en a fait un de ses gros points de redressement du Ruamm l’an dernier, en baissant le prix des médicaments remboursés. Le déplafonnement parallèle des cotisations a aussi permis des rentrées d’argent supplémentaires au Ruamm. L’impact précis de ce plan est attendu en avril. 700 à 800 millions de francs d’économie étaient espérés sur les médicaments.
« Le plan de redressement était très bien, mais on savait déjà que ce ne serait pas suffisant », commente Eric Durand. En clair, l’assurance-maladie ne s’en sortira pas sans un financement fixe et stable, en plus des cotisations. Le gouvernement réfléchit à la création d’une contribution sociale. Et poursuit sa maîtrise des dépenses de santé sur le volet Evasan : 5,5 milliards de francs en 2011.
Les administrateurs de la Cafat observent et estiment ne pas mal gérer le Ruamm. « On fait au mieux avec les moyens qu’on nous donne, reprend Frédéric Chazal. La politique de santé appartient au gouvernement. Le conseil d’administration de la Cafat ne décide pas des recettes et ne maîtrise pas non plus les dépenses de santé. » La Cafat donnera sa vision ce matin. Le gouvernement aura certainement de quoi compléter.

Le chiffre : 4,9 C’est, en milliards de francs, la subvention d’équilibre versée par la Nouvelle-Calédonie à l’assurance-maladie pour la seule année 2011. Malgré cela, la Cafat compte, sur 2011, un déficit de 815,8 millions de francs.

Repères : Des urgences à la clinique Magnin, La longue maladie plombe les comptes
La clinique privée Magnin a depuis peu lancé un service d’urgences, de 8 heures à minuit. Ce projet a été autorisé par le gouvernement pour soulager les urgences saturées du CHT. Le week-end, 70 à 80 patients y passent déjà. Mais pour durer, ces urgences attendent l’avis de la fameuse commission santé de la Cafat, qui se réunit ce matin. « C’est à eux de définir de quelle manière la Cafat pourrait financer ces urgences, explique Patrick Louis, directeur des affaires financières de la clinique. Si la Cafat ne le finance pas, on ne pourra pas continuer. »

Hôpitaux, Evasan, pharmacies coûtent cher à la Cafat. Mais, au fond, ce qui plombe chacun de ces secteurs sont les longues maladies (insuffisance cardiaque grave, diabète et hypertension, cancers). Moins de 38 000 assurés Cafat en longue maladie, sur les 247 000 assurés, ont coûté 29 milliards de francs, sur les 52 dépensés par le Ruamm en 2011.
B.N
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