dimanche 17 mars 2013

Les « fils politiques » de Jacques Lafleur.

Jacques Lafleur fit beaucoup pour la Calédonie,
Pour le moins il contint la guerre dans le pays,
Et il permit la paix pendant deux décennies.
Mais faudra-t-il demain qu’on en paye le prix ?

Les accords …

Si les Calédoniens ont voté les accords,
La plupart l’ont fait pour leur petit confort,
Oubliant quelque peu leur propre identité,
Se disant après tout, c’est la France qui paye.

Mais avant de voter, bien peu les avait lu,
Ils ont, au fil du temps, compris leurs contenus.
Aujourd’hui ils nous disent qu’ils veulent rester Français,
Mais toutes les compétences sont déjà transférées !

La France, habilement, paye de moins en moins.
Dans notre quotidien, tout est calédoniens,
Éducation, santé, sécurité civile,
Tout le droit commercial avec le droit civil …

Et la fiscalité, qui fut toujours locale,
Va devoir assumer ces charges phénoménales.
Alors pour la vie chère, n’ayez pas d’illusions,
Les taxes vont grimper, comme vos cotisations.

Nous fallait-il vraiment prendre tous les pouvoirs ?
Récupérer des codes qu’on mettra au placard ?
Et serons-nous capables d’en garder la valeur
Par une évolution qui soit toujours à l’heure ?

Certes les compétences que l’on dit régalienne,
Font de notre pays une vrai France ilienne.
Mais le lien est ténu, cette dernière amarre
Ne résistera pas à d’indignes bagarres.

Les hommes …

Jacques Lafleur, on le sait, était du genre despote,
Il aimait que les gens demeurent à sa botte.
Dans bien des circonstances, c’était une qualité,
Mais pour sa succession ce fût plutôt raté.

Dick Ukéiwé fût l’un des premiers révoltés
À fonder un parti *, et un peu l’ébranler.
N’étant plus sénateur, il se veut député,
Et à son ancien chef se retrouve opposé. **
* Opposé aux Accord de Matignon,
il crée « Calédonie demain » en 1989
** Aux élections législatives de 1993

Didier Leroux quitta ce clan RPCR
Pour faire l’UNCT, un peu moins arbitraire. *
La guerre fut déclarée avec ces ex-amis.
Portant un nouveau coup à son ancien parti
* « Une Nouvelle-Calédonie pour tous »
aux provinciales de 1995

Puis quelques ambitieux, las d’attendre leur tour,
Fondent « l’avenir ensemble » et sortent leur atours. *
Choc au RPCR, devenu UMP,
Il est, aux provinciales, mis en minorité.
* Créé en 2004 avec Marie-Noëlle Thémereau,
Harold Martin, Philippe Gomès, Didier Leroux, …

Mais ce char de caciques est bien trop disparate,
Pourri par l’ambition, Gomès se rétracte,
Trouvant ses colistiers trop proches de l’UMP,
Il crée sa propre bande de petits chefs guerriers. *
* Créé en 2008 pour les provinciales 2009
« Calédonie ensemble ».

De façon ambiguë, et semblant indécis,
Le sénateur Louéckhote, s’éloigne lui aussi.
Élu sur Nouméa sous sa propre étiquette, *
Il crée le LMD sans tambour ni trompette. **
* « Nouméa, la diversité en mouvement » élection 2008.
** « le Mouvement de la diversité ».


N’étant pas réélu dans son propre parti, *
Lafleur quitte l’UMP et recrée « son » parti. **
Il garde le respect, mais perd tous les pouvoirs,
Que vont se déchirer, une bande de lascars.
* Remplacé par Pierre Frogier en 2005 à la tête du RUMP.
** «le Rassemblement pour la Calédonie »,
nom d’origine de son ancien parti.

Lafleur est décédé, et il fut encensé, *
Je pense à juste titre. Quelle personnalité !
Mais ceux qui l’ont suivi n’ont pas la même carrure
Et la plupart d’entre eux ne veulent que « confiture ».
* Le 4 décembre 2010 après avoir reçu
en novembre « la colombe de la paix ».

Si Yanno a perdu à la députation, *
C’est pas pour un drapeau, mais à cause d’ambitions.
Tandis qu’il espérait sa carrière assurée,
Il se voit obligé de tout recommencer.
* Aux élections législative de 2012 Calédonie ensemble
a pris les deux sièges de député que détenaient le RUMP.

Alors comme les autres, il a compté ses troupes,
Il pense avoir assez de légume pour la soupe !
Jalousie, ambition ou simples convictions ?
Ou simplement il cherche une rémunération ?

Épilogue
Je suis un électeur qui veut rester français,
Mais je ne vois personne pour qui je peux voter,
Sans risque de se prendre une belle raclée,
Que tous ces faux amis nous ont bien préparés.

Les indépendantistes vont tous les griller,
En proposant un texte rempli d’ambiguïté,
Qui laissera penser qu’on restera français,
Mais qui gommera vite toute notre identité.

L’accord de Nouméa nous a bien éreintés,
Mais tous ces désaccords, eux, vont nous achever !

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Les Nouvelle Calédoniennes du 13/03/2013
Politique, Gaël Yanno devrait bientôt annoncer la création d’un parti.
Rupture consommée

C’est fait. Les yannistes ont ouvertement déclaré lundi soir que l’avenir de leur projet politique ne passerait pas par le Rassemblement. Le divorce devrait être officialisé dans quelques semaines par la création d’un nouveau parti.

Divorce prononcé entre Gaël Yanno et Pierre Frogier. Au-delà de la création d’un parti, l’objectif des yannistes est de constituer, si nécessaire, un « front loyaliste » avec d’autres partis.

Le divorce n’est pas encore officiellement consommé. Mais c’est désormais une certitude : il y aura, à brève échéance, et avant son congrès, une scission au sein du Rump. La tendance Yanno va quitter le navire et créer un nouveau parti.
L’ancien député de la première circonscription l’a dit, à mots à peine voilés, lundi soir, lors d’une réunion publique devant une centaine de personnes dans un restaurant de Nouméa. Il le redira certainement lors d’une série de rendez-vous qu’il a prévus avec ses sympathisants à Nouméa, à Koumac, à Bourail ou encore à Poya. « Nous avons épuisé toutes les armes pour tenter une rénovation à l’intérieur du Rassemblement et y faire valoir notre projet. Désormais, notre action devra se mener en dehors du Rassemblement. »

Mairie. Par ailleurs, il devrait déclarer rapidement sa candidature à la mairie de Nouméa en 2014, avec le soutien de jeunes élus.
Gil Brial en a remis une couche en ajoutant que les yannistes ne participeraient pas au congrès du Rump prévu le 20 avril prochain. Voilà, c’est dit. La fin de non-recevoir opposée par Pierre Frogier et ses proches à l’organisation d’un congrès ouvert à l’expression de deux courants a trouvé sa réponse logique.
Désormais, les yannistes travaillent à la création d’un nouveau parti loyaliste « qui maintiendrait le dialogue avec les indépendantistes, mais dans une logique de rapport de forces, projet contre-projet, et non de concessions unilatérales ».

Union. Un parti qui aura aussi vocation à chercher l’union, lors d’échéances importantes, avec d’autres formations politiquement proches. C’est-à-dire le RPC d’Isabelle Lafleur, le LMD de Simon Loueckhote, le MRC de Philippe Blaise et pourquoi pas des figures comme Didier Leroux.
L’objectif poursuivi est de créer d’abord une formation, ensuite de constituer une sorte de front loyaliste, capable de se rassembler dans les grandes occasions comme savent le faire les quatre partis du FLNKS. Calédonie ensemble ne fait pas partie des partis approchés. Mais elle n’est pas non plus définitivement écartée. Les yannistes font ce qu’ils appellent une distinction entre les compatibilités électorales (qui peuvent s’accorder sur des candidatures ou des listes) et les compatibilités politiques, post-électorales, quand il s’agira de bâtir des alliances de gouvernement. Alors, Calédonie ensemble redeviendrait un partenaire fréquentable.
Du côté du Rassemblement aussi, on semble avoir tourné la page Yanno puisque Thierry Santa déclarait récemment que la question des deux courants appartenait au passé.

Philippe Frédiére.
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Les Nouvelles Calédoniennes du 16/03/2013

C’est désormais une certitude : les Yannistes vont bientôt quitter le navire du Rump et fonder leur propre mouvement. Et à quelques mois des provinciales de mai 2014, la liste des partis loyalistes susceptibles de se présenter ne cesse de croître, accentuant un peu plus la division dans le camp des partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Le Rump, Calédonie ensemble, l’Avenir ensemble, le clan Yanno, le RPC, le MRC, le Front national… La liste est impressionnante et les perspectives de rapprochement possibles, mais franchement minces. De quoi plonger l’électeur loyaliste dans la plus grande des perplexités. D’autant que, sans un minimum d’entente dans le Nord et les Îles, le nombre d’élus non-indépendantistes issus de ces deux provinces risquent encore de fondre, offrant ainsi aux indépendantistes une chance de grignoter des sièges au Congrès. Mais encore faudrait-il que ces derniers parviennent à recréer l’unité des dernières législatives et à déposer une liste commune dans le Sud. L’UC et le Palika, à couteaux tirés, en sont-ils capables ? Premiers éléments de réponse le 23 mars lors du prochain congrès du FLNKS.
En attendant, c’est la confusion qui règne sur l’échiquier politique calédonien. Une confusion d’autant plus regrettable que la confiance des Calédoniens en l’avenir s’érode et qu’ils aimeraient bien que leurs élus prennent à bras-le-corps le dossier de la vie chère…

Cacophonie
Ce n'est plus l'entente cordiale entre Sonia Backès, porte-parole du gouvernement, et son président, Harold Martin qui aimerait bien la faire taire. Comme il n'est pas en mesure de retirer d'un simple claquement de doigt le « porte-parolat » de sa ministre, il invoque l'importance des sujets traités pour tenir lui-même les conférences de presse hebdomadaires. Pour combien de temps ? L'exécutif pourrait bien un de ces jours chanter en chorale.

Le Rump et les pop-corn
Calédonie ensemble ne fait pas de commentaires sur la déchirure du Rump. Pas de couteau dans la plaie ? « On est là avec nos pop-corn, comme au spectacle, et on les regarde s'étriper. Pas la peine d'en rajouter », ironise un des responsables du mouvement.

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