mardi 6 juin 2017

Terres minées pour les candidats.

Ils se bousculent au portillon,
Bien peu pour de bonnes raisons.
Dans la première circonscription
Pas moins de douze à la baston.
Dans la deuxième circonscription,
Neuf, seulement, iront au front !

Ça fait beaucoup pour peu d’idées
Qu’ils nous ressassent dans les quartiers.
Tous promettent, s’ils sont élus,
Que nous ne serons pas déçus.
Tous les sujets vont y passer,
Bien enrobés, pour rassurer.

La forme …
Les impôts seront allégés,
L’éducation mieux encadrée,
Tous les prix seront maîtrisés,
Les logements seront aidés,
La santé, les handicapés
Le chômage seront financés,…

Droit commercial, droit coutumier,
Écologie, fiscalité, …
J’arrête là d’énumérer
Ce qui relève du congrès.
Nous avons trop de compétences
Qui ne relèvent plus de la France.

Alors le rôle du député
Se limite-t-il à quémander
D’être encore défiscaliser,
D’avoir du cash, ou bien des prêts,
Pour permettre à notre pays
De garder son niveau de vie ?

Le cadre …
Mais sur le fond, il faut trancher !
Alors ils parlent de projet,
De modèle de société
Où tout le monde est accepté.
Dans la France ou bien associé ?
Avec ou sans souveraineté ?

Aux confins de l’autonomie,
Il faut choisir pour le pays.
Mais les options sont limitées,
L’Accord l’a ainsi décidé.
Une marche arrière est impossible
Les transferts sont irréversibles !

Il ne reste pas d’autre choix.
Avec l’accord de Nouméa :
Indépendance ou statut quo ?
Il faut sortir du quiproquo
Qui nous maintien encore français
Par un passeport millésimé.

Nous sommes dans un entonnoir,
Et on nous met dans le brouillard.
Pour qu’on ne voit pas la sortie,
Ils nous faire croire que l’on choisit.
Arrêtons de tergiverser,
Faisons le choix de la clarté.

Le « vivre ensemble » est accepté !
Tous les partis doivent l’assumer.
Même si l’on doit voter trois fois,
Sans être sur du résultat.
Ne laissons pas à nos enfants,
Un référendum en suspens.

La réalité …
Mais n’est-il pas déjà trop tard
Pour corriger quelques écarts ?
Indépendants ou bien Français,
L’égalité est déjà en danger.

Certains droits sont discriminants,
Suivant l’ethnie des ascendants.
Droit commun ou particulier,
Dès la naissance, on est fiché.
Le kanak peut choisir son droit,
Mais les autres ne peuvent pas.

Vous me direz que j’exagère,
Que la culture est un critère.
Et d’ailleurs la constitution
A bien admis cette exception.
Mais en se voulant positive,
Ne fut-elle pas ségrégative ?

Car la loi a été plus loin,
Prenant le foncier à témoin.
Toutes les terres coutumières
Sont devenues de vrais repaires,
Où les lois ne s’applique en fait
Qu’avec l’accord des coutumiers.

Mais ça n’était pas suffisant
Pour la convoitise des clans.
La loi inventa les « 4 i »,
Pour qu’ils en aient l’hégémonie.
Cédant aux revendications,
Ils ont agrandi ces bastions.

Conformément à l’article 18 de la loi organique du 19 mars 1999, les terres coutumières répondent à la règle dite « des 4 i », elles sont inaliénables, insaisissables, incommutables et incessibles, ce qui se résume par le fait qu’elles ne peuvent changer de propriétaire sous aucun motif, que ce soit volontaire (vente, échange, donation…) ou forcé (saisie, prescription…).
Le résultat …
Si la surface était modique,
Ça resterait anecdotique.
Mais ces terres couvrent le tiers
De la Calédonie entière ;
Soit bientôt deux fois plus, en fait,
Que les propriétés privées.
En 1978 : 20 % de terres coutumières  et 22 % de terrains privés
(58 % relevant du domaine public)
En 2010 : 27 % de terres coutumières  et 16 % de terrains privés
(56 % relevant du domaine public et 1% au stock de l’ADRAF).

Mais on n’y voit guère de progrès,
L’économie y est bridée,
Les logements y sont sommaires,
Et partent vite dans les airs.
Sauf ceux des chefs qui sont en durs,
Car la coutume a la vie dure !

Ces chefs n’ont pas fait leur devoir,
Malgré l’argent et le pouvoir,
Que les accords leurs ont cédé,
Parce qu’ils l’avaient revendiqué.
Donnant des miettes à leurs sujets,
Dessus leurs terres, ils n’ont rien fait.

Sénateurs, Ils sont devenus,
Aux assemblées ils furent élus,
Laissant leurs gens dans la misère.
Ils sont élus pour le salaire.
Ils n’ont rien fait pour qu’en tribu
L’égalité devienne un du.

Ceux qui déplaisent sont virés,
Par la coutume ils sont radiés,
Parfois même c’est tout un clan
Qui perd famille, maison et champ.
Ils se retrouvent bien en peine,
Sur des terres … républicaines !
Expulsée par son clan des terres coutumières d'Unia en 2010
 la famille Wede fut  indemnisée par l’État à hauteur de 10,6 millions de francs.
Le Conseil d'État a conforté les décisions du tribunal administratif de Nouméa
puis de la cour administrative d'appel de Paris qui avaient déjà estimé
que les Wede devaient être indemnisésdu préjudice subi.
L’avenir …
Mais ça pourrait bien s’étaler
À toutes les propriétés.
Car si l’Adraf est engourdi,
Elle peut étendre les « 4 i ».
Une revendication posée …
Et votre terre est préemptée !

Or demain les propriétés
Seront toutes revendiquées.
Et au nom du droit coutumier,
Adieu, propriété privée.
Alors quel droit s’appliquera
À ceux qui seront encore là ?

Mais nos élus, avec l’État,
Ont légiféré pour ce cas :
On peut déjà louer ces terres,
Nous deviendront tous locataires.
Puis les conflits seront réglés
Par des assesseurs coutumiers.

Ainsi le droit républicain
Cédera encore du terrain.
L’égalité, en terres minées,
Sera bien vite éradiquée.
Nous garderons la liberté,
De croire en la fraternité.

Les premiers qui en ont souffert :
Des Kanaks maintenant sans terre.

Question …
Qu’en pensent donc les candidats
Qui veulent aller faire des lois,
Dont beaucoup ne s’appliquent plus
Dans notre pays devenu
Une république héréditaire
Sous de pseudos lois coutumières ?

*****************************

Les derniers chiffres publiés par l’ISEE : Évolution des terres coutumières de 1995 à 2014


Parfois j’ai l’impression de me répéter … ou plutôt d’avoir prédit l’avenir !

Pour en savoir plus sur le foncier, voir mon post de février 2013

Et dans le même sens mon post d’août 2012

*****************************