lundi 17 avril 2017

Présidentielles : courage votons !

J’avoue, sans avoir honte, que j’ai très peu suivi
La campagne piteuse que l’on nous a servie.
J’attends de recevoir les professions de foi
D’une poignée de gens qui voudraient faire les lois.

Les primaires ont tenté de faire le ménage.
Gauche et droite ont voulu se donner une image
De parti rassembleur, cohérent, responsable :
Elles ont mis en valeur leurs penchants méprisables.

Primaire droite
Primaire Gauche
Jean-François Copé
François de Rugy
François Fillon
Jean-Luc Bennahmias
Alain Juppé
Benoît Hamon
Nathalie Kosciusko-Morizet
Arnaud Montebourg
Bruno Lemaire
Vincent Peillon
Jean-Frédéric Poisson
Sylvia Pinel
Nicolas Sarkozy
Manuel Valls
En jaune, les gagnants des primaires.

En jetant un coup d’œil aux listes des primaires,
On voit des partisans, sensément partenaires,
Quelques lanternes rouges et quelques outsiders,
Qui viennent s’opposer à leurs propres leaders.

Ils deviennent, d’un coup, de sournois adversaires,
Dont le seul objectif est d’écraser leurs pairs.
Même les militants se déchirent entre eux,
Faisant de leur parti de mauvais camaïeux.

Chacun a son héraut pour porter la bannière
Des partis éclatés par ces vaines primaires.
Car ces affrontements, chargés d’hostilités,
Alourdissent un peu plus la charge des nominés.

Tout cela n’a servi que les partis extrêmes,
Et les électrons libres sont restés sur la scène,
Brouillant bien davantage des projets politiques
Qui, sans traiter le fond, sont surtout médiatiques.

Les français ne sont pas comme les Américains,
Qui, malgré leur colère, respectent les scrutins.
Eux ils se disent tout, mais gardent l’essentiel,
Les français oublient tout, sauf les péchés véniels.

La guerre est déclenchée assez perfidement,
Par des élus rongés par la haine et l’argent.
Usant de journalistes à l’éthique enchaînée,
La campagne devient un jeu de croche pieds.

Juste après ces primaires, Fillon est bien placé.
Pour Hollande c’est la fin, c’est pire qu’un soufflet
Les journaux se déchaînent au moment indiqué.
L’Élysée s’en défend, pas de noir cabinet !

Pourtant les journalistes ajustent leurs propos
Pour les rendre crédibles et contenter les sots.
Le parquet s’en saisi, et fouille les placards,
Et c’est un vrai scandale : on trouve des costards !

La mise en examen fut d’une rapidité
Que même les magistrats en furent stupéfaits.
Le jugement final arrivera trop tard
Pour dire la vérité sur tous ces racontars.

Au lieu de soutenir celui qu’ils ont élu,
Les membres du parti montent Juppé aux nues !
Son expérience passée, l’amène au refus :
« Payer pour le parti, non merci je veux plus ».

Les rats républicains quittent vite la galère,
Le courage n’est pas l’apanage d’un Lemaire.
Il déclare maintenant qu’il va voter Fillon,
Après avoir plombé ses chances d’élection ?

Mais il n’est pas le seul à perdre ses repères,
À suivre, sans penser, des sentences populaires.
Car les informations de biens des journalistes
Relèvent, en vérité, de techniques populistes.

À gauche, les affaires, oubliées des médias,
Les mensonges passés et les autres coups bas,
Les millions bien cachés et toutes les trahisons,
Pèsent plus qu’un costard et créent la dispersion.

Chaque fois que la gauche arrive au pouvoir,
Elle met ses militants au bord du désespoir.
Hamon fut désigné contre ses propres pairs.
Beaucoup lui rendent bien et jouent les filles de l’air.

Non qu’ils soient convaincus par d’autres candidats,
Fussent-ils de la gauche ou de la France d’en bas,
Mais juste simplement qu’ils ne pardonnent pas
D’être mis sur la touche par leurs propres soldats.

Macron ou Mélenchon, et pourquoi pas Poutou ?
Les leaders de la gauche s’éparpillent partout.
Macron n’a pas trahi : il a voulu, hier,
Sortir le président d’une profonde ornière.

Car les promesses faites, par un certain Hollande,
N’étaient là que pour plaire, faire de la propagande.
Distribuer des droits n’est pas une politique,
S’il n’y a pas en face d’obligations civiques.

Les promesses de la gauche étant par trop usées,
Il faut tacler Fillon pour ne pas succomber.
Mais par cette stratégie, quelque peu réductrice,
Laisse aux extrémistes, une voie libératrice.

Les extrêmes deviennent de sérieux candidats,
Dans cette course folle pour être chef d’état,
Tous ceux qui ont déjà, peu ou prou gouverné,
N’ont plus autorité, ni crédibilité.

Pour tenter d’arriver au sommet de l’État,
Ils passent tout leur temps à se faire des coups bas,
À promettre aux français ce qu’ils ne tiendront pas,
Car la France ne peut donner plus qu’elle n’a.

Mélenchon ou Le Pen, c’est le même combat,
Faire tomber un système démagogue à tout va.
Eux, ils montent d’un cran en montrant l’ennemi,
Celui qu’il faut abattre au prix de notre vie !

L’Europe, la finance, et ceux qui réussissent
Sont dans le même sac, il faut qu’on les bannisse.
Pour les discréditer on les dit « populistes »,
Alors que tous les autres sont aussi des sophistes !

Car la France va mal, tout le monde le sait.
Les gens en ont assez de l’insécurité,
Des impôts à payer, du manque de parking,
De tous les étrangers et du prix du pressing.

Les avantages acquis sont vraiment en péril.
Non, ne supprimons pas les primes d’escarbilles,
Et maintenons aussi les régimes spéciaux,
Qu’a octroyé l’État à des agents prolos.

Combien ne pourraient plus faire de beaux voyages,
Faute de pouvoir toucher l’allocation chômage ?
Combien ne pourraient plus rester les bras ballants,
Faute de RSA, ou d’aides au logement ?

Donner pour le cancer, ainsi qu’au Téléthon,
Ou aux restos du cœur, et même au Sidaction,
C’est faire acte civique et être solidaire,
C’est aider son prochain et assister ses pairs.

Mais contourner la loi par quelques artifices,
Pour son petit confort et quelques bénéfices,
C’est un droit naturel pour un peuple éreinté,
Par des obligations qu’on lui a imposées.

Personne n’a jamais abusé du système,
Chacun use des droits à hauteur de sa peine.
Quand à faire son devoir en payant ses impôts,
Que les agents du fisc fassent donc leur boulot !

Les français sont ainsi, rechignant à l’effort,
Ils ne peuvent renoncer à des petits conforts,
Que le système social, complètement disloqué,
Distribue sans compter par simple lâcheté.

Or les derniers sondages, nous donnent un quarté
Qu’aucune prédiction ne peut ordonnancer.
Hormis les invectives, des uns envers les autres,
Y trouve-t-on des idées qu’on pourrait faire nôtres ?

Sauf que chaque programme se prend dans son entier,
Et qu’il n’est pas possible, au grand dam, de trier.
Nous sommes donc piégés par des propositions,
Qui nous oblige au choix qui paraît le moins … con.

Alors, il ne faut pas s’arrêter aux détails,
Dans lesquels on pourra toujours trouver la faille.
Cherchons un véritable projet de société,
Même si l’on n’est pas totalement satisfait.

Nathalie ARTHAUT
Lutte Ouvrière
François ASSELINEAU
Union Populaire Républicaine
Jacques CHEMINADE
Solidarité et progrès
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Debout la France
François Fillon
Les Républicains
Benoît Hamon
Parti Socialiste
Jean LASALLE
Résistons
Marine LE PEN
Front National
Emmanuel MACRON
En Marche
Jean -Luc MELANCHON
La France insoumise
Philippe POUTOU
Nouveau parti anticapitaliste
En jaune, les quatre au coude à coude dans les sondages.

Mélenchon nous promet « un avenir en commun », 
Où, dans la biosphère, il met d’abord l’humain.
Par une constituante, il fait un grand ménage,
Laissant ainsi au peuple un vrai droit de cuissage.
Mais l’expression du peuple, telle qu’il l’a conçoit,
Permettra-t-elle vraiment d’être en état de droits ?

Le Pen veut freiner la venue de migrants,
Travailleurs détachés et autres « résidents ».
La sortie de l’Euro et la sécurité
Sont présentées, par elle, comme des priorités.
C’est une fermeté attendue des français,
Mais a-t-on les moyens de vraiment l’appliquer ?

Fillon veut réformer notre sécurité,
Propose d’augmenter tous les temps travaillés.
Ambitionne de réduire les dépenses publiques,
Et transformer les aides en dotation unique.
C’est un genre de gestion « en bon père de famille »,
Mais pas très populaire pour nombre ... de familles.

Macron ne sait pas bien où il s’en veut aller,
Il pioche à droite, à gauche et aux extrémités.
S’il faisait la synthèse des autres candidats
Il pourrait arriver au sommet de l’état.
Mais comme son projet est en pénurie d’âme,
Il pourrait devenir un président en panne.

Conclusion.
Je pense que mon propos ne vous a pas aidé,
Dans le choix cornélien qu’il vous faudra trancher.
Vous devinez aussi  que les jeux seront faits 
Dès que le premier tour sera homologué.

Alors votez de suite pour votre préféré(e),
Car le deuxième tour pourrait bien vous laisser
Avec deux candidats, pour le moins déplaisants,
Qui vous amènerez, peut être, à voter blanc.

Mon avis
Je pense que  Mélenchon nous mettrait la pagaille,
Macron, lui, manquerait de vrais hommes de pailles,
Le Pen pourrait donner de la force à l’État,
Fillon, à mon avis, limiterait les dégâts.

Post scriptum
Faute de candidats ayant lieu de leur plaire
Certains voteront blancs pour montrer leur colère.
Mais tout le monde s’en fou, car même reconnus,
Toujours les votes blancs seront sans contenu.