mercredi 22 octobre 2014

Écriture versus démocrature.

Pris par une léthargie de cette zone cérébrale
Qui fournit à mes sens l’énergie scripturale,
J’ai, depuis plusieurs mois, négligé mes lecteurs,
Qui, bien que peu nombreux, font de moi un auteur…
Même si quelques-uns me disent écrivailleur,
J’y trouve du plaisir. Tant pis pour les railleurs.
Mais face à mon clavier, après tant d’apathie,
Je ne trouve aucun thème attisant mon esprit.


Un regard en arrière, sur les six mois passés ;
Je vois que, finalement, peu de choses ont changées.
Autant dans l’hexagone, que sur notre Caillou,
Les gens qui nous dirigent sont un peu comme des poux.
Leurs discours ambigus, nous font gratter la tête,
Leurs guerres politiques font saigner nos cassettes.
J’essaie de faire le tri des partis en présence,
Ou plus exactement des rivaux en errance,
Mais en fait je patauge dans des sables mouvants,
À travers des alliances qui tournent avec le vent.

Notre démocratie est usée par le temps
Mais aussi et surtout par trop de prétendants,
Qui cherchent le pouvoir ou la gloire ou l’argent,
Mais ne s’intéressent pas au devenir des gens.
D‘ailleurs les citoyens se sentent un peu perdus
Et mettent syndicats et partis au rebut.1

Ils n’aiment, dans les acteurs de notre société,
Que ceux qui ont pour eux un peu d’utilité.
Ils cherchent des sauveurs, des soignants, des amis,
Ils croient ceux qui détiennent un savoir établis,
Ils admirent le « bon sens » qu’on prête aux besogneux,
Ils respectent la force de quelques-uns d’entre eux,
Ils apprécient en fait ceux qui sont proches d’eux.
Bref, leur premier souci, c’est de penser à eux. 2


Mais toutes ces attentes, très individuelles,
N’ont la plupart du temps, plus rien d’universel.
Pourtant nos dirigeants les rendent collectives
En les entérinant  par voie législative.
Dès qu’une voix s’élève, une loi apparaît,
Ou bien pour interdire, ou pour autoriser.
Nos élus codifient, encadrent, normalisent,
Et sans vraiment compter, distribuent des subsides.

Notre démocratie s’en va à la dérive,
Donnant à sa devise une valeur dégressive.
On ne parle plus guère de la Fraternité,
Mais on se gargarise de solidarité.
On est toujours d’accord pour plus d’égalité,
Mais c’est toujours au nom de la diversité.
On ne sait plus très bien ce qu’est la Liberté,
Car « l’opinion publique » encadre  nos idées.

Pendant ces derniers mois, j’ai été effaré
De voir combien les gens s’imaginent branchés.
Ils se rattachent au monde avec un ordiphone,
Au point que dans leur tête, ils deviennent aphones.
Ils transfèrent photos, articles et bons mots,
Polluant les réseaux de spécieuses infos.

Alors pour esquiver cette démocrature,
Je me remets tantôt à ma propre écriture.

Définition : Démocrature ou dictocratie (condensé de dictature et de démocratie) désigne un régime qui, sous l'apparence d'une démocratie, fonctionne en réalité comme une dictature. Une constitution est en place, des élections ont lieu régulièrement, la liberté d'expression est garantie, cependant les gens au pouvoir et ceux qui gravitent autour (lobbies, média, ...) manipulent les populaions afin de conserver leurs privilèges.

Références : cliquer sur les liens pour visualiser les documents.


2 - « La confiancedes Français dans les acteurs de la société » - Harris pour Marianne – mai2013.


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