vendredi 29 novembre 2013

Nickel : les dividendes payent les dettes.

Le député Gomès se veut économiste !
Ce n’est, une fois de plus, qu’un discours populiste.
Hier, il approuvait la stratégie du Nord
Accumulant une dette sans le moindre remord.1
Aujourd’hui il attaque la SLN à mort,
Mais veut la contrôler car il se croit plus fort.2

Des recettes opportunes …
Sans le moindre scrupule, il déverse sa haine,
Et ose reprocher, à la vieille SLN,
Les quelques dividendes qu’elle a distribuée,
À tous ses actionnaires, aux collectivités.3

De fait la SLN apporte à nos budgets,
À travers les salaires et la fiscalité,
Une contribution qui est vite ponctionnée,
Par une Province Nord qui nous a endettés.

Lui qui a mis à mal les finances publiques,
Lui qui fit des dépenses usant de notre fric,
Pour des cocktails géants et des frais pléthoriques,
Pour des mesures sociales, pour le moins médiatiques. 4

Alors ces dividendes, distribués à temps,
Ont colmaté la brèche l’espace d’un instant,
Permettant au pays de chercher des recettes
Dans une fiscalité, devenue désuète.

… avant les taxes.
Lui, il s’est bien gardé de proposer des taxes,
Car « faire payer les riches » est sa seule syntaxe.
Les électeurs, crédules, le croient économiste,
Mais en réalité ce n’est qu’un Hollandiste.

Nos prestations sociales augmentent sans relâche,
Comme la métropole, on va le payer cash.
Car nous payons la dette par nos cotisations,
Avant de voir bondir les autres taxations.5

Contrôler la SLN ?
Fort de ses théories pour gérer l’entreprise,
Il emboite le pas, ce n’est pas une surprise,
À de nombreux élus et bien des citoyens
Qui croient qu'il vont faire mieux en la prenant en main.

Ainsi les bénéfices, faits par la SLN,
Auraient dû abonder son propre bas de laine.
Privilégiant surtout sa seule trésorerie,
Et réduisant d’autant les rentrés du pays.

Soit disant pour payer la nouvelle centrale,
Et éponger les dettes quand les cours dévalent.
Pour ma part je préfère laisser à Eramet
Tous les investissements et le prix de ses dettes.6

Contrôler quoi ?
Si prendre le contrôle d’un « secteur stratégique »,
C’est entrer dans un jeu très capitalistique,
Ce n’est plus simplement contrôler la « ressource »,
C’est devenir acteur, jouer nos biens en bourses.
Si en période faste, tout le monde applaudit.
Lorsque les crises passent, tout le monde aux abris.

Or la Calédonie contrôle ses richesses,
Sans avoir pour cela à faire du business.
Car les lois du pays encadrent la filière :
Les permis de recherche, les concessions minières,
Les droits d’exploitation, les cessions de minerai,
Tout ça, par nos élus, doit être autorisé.

Constat …
Exploiter le nickel s’inscrit dans la durée,
Et le temps des mandats est bien trop limité,
Pour qu’à chaque élection, ça soit remis en cause,
Par quelques candidats en état de narcose.

Non, il n’appartient pas aux hommes politiques,
De spéculer ainsi avec l’argent public.


1 - Voir mon post précédent du 26/11/2013 : « Nickel : une usine à crédit »

2 – LNC du 21/11/2013 : « Des dividendes trop larges » voir ci-dessous

3 – LNC du 21/06/2012 : « Le Pactole Nickel » voir ci-dessous

4 - Voir mon post du 03/01/2012  « La facture du populisme »

5 - Voir mon post 19/03/2013 « Populisme : une facture au long court»

6 – LNC du 22/11/2013 : Patrick Buffet, P-dg d’Eramet
« C’est nous, Eramet, qui financerons la centrale C (électrique) et non pas la SLN. »

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Les Nouvelles Calédoniennes du 21/06/2012
Le Pactole Nickel 

Opération d'une ampleur rare, le pays touchera 20 milliards de francs de la SLN au titre de la distribution des dividendes. Un signe fort lancé par l’industriel.

Le résultat opérationnel avait atteint, l’an passé, 22,5 milliards de francs pour la branche nickel.

La Nouvelle-Calédonie,  actionnaire à 34 % de la SLN via la STCPI, recevra 20,1 milliards de dividendes de la SLN en impôts retenus à la source. La décision a été votée, hier, à Paris lors du CA de la filiale d’Eramet. En tout, c’est 53 milliards que la SLN va verser en dividendes au titre de 2011.
« C’est un niveau exceptionnel », souligne Pierre Alla, le directeur général.
L’année dernière, la SLN n’avait versé que 6 milliards de francs. « La SLN a une trésorerie abondante », ajoute le patron. « Maintenant que nous avons une meilleure visibilité sur le plan de l’investissement et sur les besoins en financement, l’assemblée générale a décidé de verser la trésorerie disponible aux actionnaires ».
Au-delà de la Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI) et Nisshin France, la maison-mère Eramet, actionnaire à hauteur de 56 %, prendra la plus grosse part du gâteau. Soit moins de 30 milliards.
À titre de comparaison, le budget de la province Sud pour 2012 est de 56,69 milliards de francs. Selon Pierre Alla, « il n’y a pas eu de pression particulière de la Nouvelle-Calédonie. La décision a été prise à l’unanimité des administrateurs ».

Signal. D'après le rapport d'activités 2010 de la SLN, la STCPI, portant l'intérêt des trois provinces, a reçu  sur les dix dernières années près de 16 milliards de dividendes de la SLN. S’y ajoutent les dividendes perçus au titre des 4 % détenus dans le capital d'Eramet. L'actuel bond est donc spectaculaire. Tant du côté de l'Usoenc que de l'USTKE, les syndicalistes préfèrent avoir des éléments supplémentaires et le retour de leurs représentants présents à Paris, avant de réagir.
Cette distribution importante de dividendes peut vouloir démontrer l'attachement de la société au territoire. Dans un contexte d'extrême concurrence sur l’accès aux gisements de Prony et Pernod, ou encore de négociations tendues sur le prix de l'électricité de Yaté, l'opération envoie, en outre, un signal fort aux autorités du pays.

Mandats renouvelés
L’assemblée générale de la SLN a renouvelé les mandats d’administrateurs pour trois ans. Seul celui de Philippe Vecten, très pris par ses autres responsabilités de la branche manganèse, n’a pas été reconduit. Patrick Buffet a été renouvelé en tant que président de la SLN, et Pierre Alla comme directeur général.
Gaz ou charbon ?
Le combustible de la future centrale électrique doit être choisi lors du CA de novembre. Des études restent à finaliser. Notamment sur les aspects financiers. L'option du gaz semblait privilégiée, mais la catastrophe de Fukushima et l’arrêt de l’ensemble du programme nucléaire japonais ont bouleversé la donne et compliqué l'affaire.
Parties prenantes
Le capital de la Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI) est composé de : Promosud, bras financier de la province Sud, disposant de 50 % des parts;  ainsi que Nordiles, association de la province des Iles Loyauté (à travers la Sodil, titulaire de 25 % des titres), et de la province Nord (dont la holding financière, Sofinor, détient aussi 25 %).


DM (agence de presse GHM), et Y.M.

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Les nouvelle Calédonienne du 21/11/2013
Nickel : Selon Calédonie ensemble, la SLN ne fait pas assez d’économie
Des dividendes trop larges

Sur deux exercices, la SLN a distribué plus de 80 milliards de francs de dividendes, dont une trentaine au bénéfice de la Nouvelle-Calédonie. Pour Calédonie ensemble, ces décisions sont incompréhensibles aujourd’hui. 

Calédonie ensemble s’interroge sur la générosité de la SLN avec les actionnaires, alors que la société doit affronter une conjoncture morose.

La somme est colossale, et sa distribution est « absolument inacceptable, estime le député Philippe Gomès. Au cours des deux derniers exercices, la SLN a attribué plus de 80 milliards de francs de dividendes, dont une trentaine au bénéfice de la STCPI, la Société territoriale calédonienne de participation industrielle. Une mesure exceptionnelle, historique. Mais pourquoi, en réalité ? La trésorerie nette fond. Actuellement dans le pays afin de participer au conseil d’administration de la SLN programmé aujourd’hui même, Patrick Buffet, P-dg du groupe Eramet, fournira peut-être quelques explications. 

Cours. Ces arguments, de toute façon, ne plairont pas au patron de Calédonie ensemble, intervenu sur le chapitre lors de la 6e et dernière Rencontre citoyenne consacrée au nickel. Car ces versements représentent « une erreur dont on n’a pas fini de payer le prix, argue l’élu loyaliste. Parce que la SLN avait besoin de cet argent », et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la société doit affronter une conjoncture morose tirée vers le bas par un cours du nickel médiocre. A la fin 2012, une perte de 4 milliards de francs s’est affichée dans les comptes à Doniambo. Le coup serait quatre à cinq fois plus dur au terme de l’exercice suivant. Un investissement lourd est, ensuite, prévu : une centrale électrique au charbon, avec deux chaudières de 90 mégawatts (MW) chacune, au coût de 70 milliards de francs environ. Pourquoi alors avoir été si généreux avec les actionnaires ? Enfin, des équipements de la SLN sont vieillissants. Un renouvellement d’une partie de l’outil, facilité par l’ampleur passée de la trésorerie, aurait accéléré le retour à la compétitivité tant recherchée. Bref, pour Philippe Gomès, « il s’agit là d’une erreur stratégique majeure, dans laquelle la SLN-Eramet et les représentants de la STCPI doivent porter ensemble la responsabilité ». 

Parts. Une autre contestation est apparue, et ce, surtout, si comme le souhaite ardemment le leader de Calédonie ensemble, le pays doit contrôler le capital de la SLN. D’après les statuts, la Société territoriale calédonienne de participation industrielle est composée de Promosud, le levier financier de la province Sud, avec 50 % des parts, ainsi que Nordîles, association de la province des Iles - à travers la Sodil -, et de la province Nord pour l’autre moitié. Néanmoins, la répartition des dividendes au sein de la STCPI ne respecte pas ces ratios, puisque 75 % de la somme file vers les provinces Nord et Îles, et le Sud perçoit le reliquat de 25 %. Une contrepartie accordée par Jacques Lafleur à l’époque contre un niveau de la STCPI bloqué dans la SLN. Mais « je peux vous dire aujourd’hui que les provinces ne sont pas contre l’idée » d’un changement, a observé André Dang, président du groupe SMSP lors de la Rencontre citoyenne. « C’est faisable » sous certaines conditions évidemment. C’est-à-dire se caler dans la distribution à « 50 % pour le Sud, et 50 % pour le Nord et les Îles ». Cette clé de répartition minière, elle, bougerait...

Eramet veut intensifier ses économies
Au 3e trimestre 2013, le chiffre d’affaires du groupe Eramet est en baisse de 5 % par rapport à la même période de 2012, « en raison principalement de la baisse des prix du nickel, compensée en partie par un marché et une production de minerai de manganèse bien orientés », explique l’industriel tricolore.  De fait, le groupe « intensifie les mesures visant à baisser ses coûts, réduire ses dépenses d’investissements, ajuster ses productions en fonction des marchés et diminuer ses besoins en fonds de roulement ». D’ailleurs, compte tenu, notamment, « du versement de dividendes aux actionnaires minoritaires des filiales du groupe et du montant des investissements réalisés, désormais fortement réduit, la trésorerie nette consolidée d’Eramet s’est établie au 30 septembre 2013 à un niveau légèrement négatif ».
Yann Mainguet
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