Le député Gomès se veut économiste !
Ce n’est, une fois de plus, qu’un discours populiste.
Hier, il approuvait la stratégie du Nord
Accumulant une dette sans le moindre remord.1
Aujourd’hui il attaque la SLN à mort,
Mais veut la contrôler car il se croit plus fort.2
Des recettes opportunes …
Sans le moindre scrupule, il déverse sa haine,
Et ose reprocher, à la vieille SLN,
Les quelques dividendes qu’elle a distribuée,
À tous ses actionnaires, aux collectivités.3
De fait la SLN apporte à nos budgets,
À travers les salaires et la fiscalité,
Une contribution qui est vite ponctionnée,
Par une Province Nord qui nous a endettés.
Lui qui a mis à mal les finances publiques,
Lui qui fit des dépenses usant de notre fric,
Pour des cocktails géants et des frais pléthoriques,
Pour des mesures sociales, pour le moins médiatiques. 4
Alors ces dividendes, distribués à temps,
Ont colmaté la brèche l’espace d’un instant,
Permettant au pays de chercher des recettes
Dans une fiscalité, devenue désuète.
… avant les taxes.
Lui, il s’est bien gardé de proposer des taxes,
Car « faire payer les riches » est sa seule syntaxe.
Les électeurs, crédules, le croient économiste,
Mais en réalité ce n’est qu’un Hollandiste.
Nos prestations sociales augmentent sans relâche,
Comme la métropole, on va le payer cash.
Car nous payons la dette par nos cotisations,
Avant de voir bondir les autres taxations.5
Contrôler la SLN ?
Fort de ses théories pour gérer l’entreprise,
Il emboite le pas, ce n’est pas une surprise,
À de nombreux élus et bien des citoyens
Qui croient qu'il vont faire mieux en la prenant en main.
Ainsi les bénéfices, faits par la SLN,
Auraient dû abonder son propre bas de laine.
Privilégiant surtout sa seule trésorerie,
Et réduisant d’autant les rentrés du pays.
Soit disant pour payer la nouvelle centrale,
Et éponger les dettes quand les cours dévalent.
Pour ma part je préfère laisser à Eramet
Tous les investissements et le prix de ses dettes.6
Contrôler quoi ?
Si prendre le contrôle d’un « secteur
stratégique »,
C’est entrer dans un jeu très capitalistique,
Ce n’est plus simplement contrôler la
« ressource »,
C’est devenir acteur, jouer nos biens en bourses.
Si en période faste, tout le monde applaudit.
Lorsque les crises passent, tout le monde aux abris.
Or la Calédonie contrôle ses richesses,
Sans avoir pour cela à faire du business.
Car les lois du pays encadrent la filière :
Les permis de recherche, les concessions minières,
Les droits d’exploitation, les cessions de minerai,
Tout ça, par nos élus, doit être autorisé.
Constat …
Exploiter le nickel s’inscrit dans la durée,
Et le temps des mandats est bien trop limité,
Pour qu’à chaque élection, ça soit remis en cause,
Par quelques candidats en état de narcose.
Non, il n’appartient
pas aux hommes politiques,
De spéculer ainsi
avec l’argent public.
1 - Voir mon post précédent du 26/11/2013 : « Nickel : une usine à crédit »
2 – LNC du 21/11/2013 : « Des dividendes trop larges »
voir ci-dessous
3 – LNC du 21/06/2012 : « Le Pactole Nickel » voir ci-dessous
4 - Voir mon post du 03/01/2012 « La facture du populisme »
5 - Voir mon post 19/03/2013 « Populisme : une facture au long court»
6 – LNC du 22/11/2013 : Patrick Buffet, P-dg d’Eramet
« C’est
nous, Eramet, qui financerons la centrale C (électrique) et non pas la SLN. »
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Les Nouvelles
Calédoniennes du 21/06/2012
Le Pactole Nickel
Opération
d'une ampleur rare, le pays touchera 20 milliards de francs de la SLN au titre
de la distribution des dividendes. Un signe fort lancé par l’industriel.
Le
résultat opérationnel avait atteint, l’an passé, 22,5 milliards de francs pour
la branche nickel.
La
Nouvelle-Calédonie, actionnaire à 34 %
de la SLN via la STCPI, recevra 20,1 milliards de dividendes de la SLN en
impôts retenus à la source. La décision a été votée, hier, à Paris lors du CA
de la filiale d’Eramet. En tout, c’est 53 milliards que la SLN va verser en
dividendes au titre de 2011.
«
C’est un niveau exceptionnel », souligne Pierre Alla, le directeur général.
L’année
dernière, la SLN n’avait versé que 6 milliards de francs. « La SLN a une
trésorerie abondante », ajoute le patron. « Maintenant que nous avons une
meilleure visibilité sur le plan de l’investissement et sur les besoins en
financement, l’assemblée générale a décidé de verser la trésorerie disponible
aux actionnaires ».
Au-delà
de la Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI)
et Nisshin France, la maison-mère Eramet, actionnaire à hauteur de 56 %,
prendra la plus grosse part du gâteau. Soit moins de 30 milliards.
À
titre de comparaison, le budget de la province Sud pour 2012 est de 56,69
milliards de francs. Selon Pierre Alla, « il n’y a pas eu de pression
particulière de la Nouvelle-Calédonie. La décision a été prise à l’unanimité
des administrateurs ».
Signal. D'après le
rapport d'activités 2010 de la SLN, la STCPI, portant l'intérêt des trois
provinces, a reçu sur les dix dernières
années près de 16 milliards de dividendes de la SLN. S’y ajoutent les
dividendes perçus au titre des 4 % détenus dans le capital d'Eramet. L'actuel
bond est donc spectaculaire. Tant du côté de l'Usoenc que de l'USTKE, les
syndicalistes préfèrent avoir des éléments supplémentaires et le retour de
leurs représentants présents à Paris, avant de réagir.
Cette
distribution importante de dividendes peut vouloir démontrer l'attachement de
la société au territoire. Dans un contexte d'extrême concurrence sur l’accès
aux gisements de Prony et Pernod, ou encore de négociations tendues sur le prix
de l'électricité de Yaté, l'opération envoie, en outre, un signal fort aux
autorités du pays.
Mandats
renouvelés
L’assemblée
générale de la SLN a renouvelé les mandats d’administrateurs pour trois ans.
Seul celui de Philippe Vecten, très pris par ses autres responsabilités de la
branche manganèse, n’a pas été reconduit. Patrick Buffet a été renouvelé en
tant que président de la SLN, et Pierre Alla comme directeur général.
Gaz
ou charbon ?
Le
combustible de la future centrale électrique doit être choisi lors du CA de
novembre. Des études restent à finaliser. Notamment sur les aspects financiers.
L'option du gaz semblait privilégiée, mais la catastrophe de Fukushima et
l’arrêt de l’ensemble du programme nucléaire japonais ont bouleversé la donne
et compliqué l'affaire.
Parties
prenantes
Le
capital de la Société territoriale calédonienne de participation industrielle
(STCPI) est composé de : Promosud, bras financier de la province Sud, disposant
de 50 % des parts; ainsi que Nordiles,
association de la province des Iles Loyauté (à travers la Sodil, titulaire de
25 % des titres), et de la province Nord (dont la holding financière, Sofinor,
détient aussi 25 %).
DM
(agence de presse GHM), et Y.M.
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Les nouvelle Calédonienne
du 21/11/2013
Nickel : Selon
Calédonie ensemble, la SLN ne fait pas assez d’économie
Des dividendes
trop larges
Sur
deux exercices, la SLN a distribué plus de 80 milliards de francs de
dividendes, dont une trentaine au bénéfice de la Nouvelle-Calédonie. Pour
Calédonie ensemble, ces décisions sont incompréhensibles aujourd’hui.
Calédonie
ensemble s’interroge sur la générosité de la SLN avec les actionnaires, alors
que la société doit affronter une conjoncture morose.
La
somme est colossale, et sa distribution est « absolument inacceptable, estime
le député Philippe Gomès. Au cours des deux derniers exercices, la SLN a
attribué plus de 80 milliards de francs de dividendes, dont une trentaine au
bénéfice de la STCPI, la Société territoriale calédonienne de participation
industrielle. Une mesure exceptionnelle, historique. Mais pourquoi, en réalité
? La trésorerie nette fond. Actuellement dans le pays afin de participer au
conseil d’administration de la SLN programmé aujourd’hui même, Patrick Buffet,
P-dg du groupe Eramet, fournira peut-être quelques explications.
Cours. Ces arguments, de
toute façon, ne plairont pas au patron de Calédonie ensemble, intervenu sur le
chapitre lors de la 6e et dernière Rencontre citoyenne consacrée au nickel. Car
ces versements représentent « une erreur dont on n’a pas fini de payer le prix,
argue l’élu loyaliste. Parce que la SLN avait besoin de cet argent », et ce,
pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la société doit affronter une conjoncture
morose tirée vers le bas par un cours du nickel médiocre. A la fin 2012, une
perte de 4 milliards de francs s’est affichée dans les comptes à Doniambo. Le
coup serait quatre à cinq fois plus dur au terme de l’exercice suivant. Un
investissement lourd est, ensuite, prévu : une centrale électrique au charbon,
avec deux chaudières de 90 mégawatts (MW) chacune, au coût de 70 milliards de
francs environ. Pourquoi alors avoir été si généreux avec les actionnaires
? Enfin, des équipements de la SLN sont vieillissants. Un renouvellement d’une
partie de l’outil, facilité par l’ampleur passée de la trésorerie, aurait
accéléré le retour à la compétitivité tant recherchée. Bref, pour Philippe
Gomès, « il s’agit là d’une erreur stratégique majeure, dans laquelle la
SLN-Eramet et les représentants de la STCPI doivent porter ensemble la
responsabilité ».
Parts. Une autre
contestation est apparue, et ce, surtout, si comme le souhaite ardemment le
leader de Calédonie ensemble, le pays doit contrôler le capital de la
SLN. D’après les statuts, la Société territoriale calédonienne de participation
industrielle est composée de Promosud, le levier financier de la province Sud,
avec 50 % des parts, ainsi que Nordîles, association de la province des Iles -
à travers la Sodil -, et de la province Nord pour l’autre moitié. Néanmoins, la
répartition des dividendes au sein de la STCPI ne respecte pas ces ratios,
puisque 75 % de la somme file vers les provinces Nord et Îles, et le Sud
perçoit le reliquat de 25 %. Une contrepartie accordée par Jacques Lafleur à
l’époque contre un niveau de la STCPI bloqué dans la SLN. Mais « je peux vous
dire aujourd’hui que les provinces ne sont pas contre l’idée » d’un changement,
a observé André Dang, président du groupe SMSP lors de la Rencontre
citoyenne. « C’est faisable » sous certaines conditions
évidemment. C’est-à-dire se caler dans la distribution à « 50 % pour le Sud, et
50 % pour le Nord et les Îles ». Cette clé de répartition minière, elle,
bougerait...
Eramet veut
intensifier ses économies
Au
3e trimestre 2013, le chiffre d’affaires du groupe Eramet est en baisse de 5 %
par rapport à la même période de 2012, « en raison principalement de la baisse
des prix du nickel, compensée en partie par un marché et une production de
minerai de manganèse bien orientés », explique l’industriel tricolore. De
fait, le groupe « intensifie les mesures visant à baisser ses coûts, réduire
ses dépenses d’investissements, ajuster ses productions en fonction des marchés
et diminuer ses besoins en fonds de roulement ». D’ailleurs, compte tenu,
notamment, « du versement de dividendes aux actionnaires minoritaires des
filiales du groupe et du montant des investissements réalisés, désormais
fortement réduit, la trésorerie nette consolidée d’Eramet s’est établie au 30
septembre 2013 à un niveau légèrement négatif ».
Yann
Mainguet
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