Inspiration : LNC du
15/04/2014
L’endettement « est faible
»
Voir en fin de post
L’opacité des comptes de la SMSP,
Permet aux dirigeants de mieux les habillés.
Car qui pourrait avoir cinquante et un pour cent,
D’une usine clés en mains, sans débourser un francs ?
Les dires de Monsieur Dang sont, en partie, exacts.
Glencore porte la dette, il faut en prendre acte.
Mais cette société n’est pas une philanthrope,
Et bien des garanties protègent son enveloppe.
Ainsi les sociétés, comme des poupées russes,
S’emboitent et se mélangent, cachant le processus.
Mais si toutes les ficelles viennent à être tirées,
C’est la Province Nord qui est la sûreté.
Voire même le pays dans sa totalité,
Dont la fiscalité finance les budgets.
Dans le meilleur des cas, l’usine produit bien,
Et les cours du nickel aussi se portent bien.
Il suffira alors de laisser à Glencore,
Autant de dividendes que prévu dans l’accord.
Ni la Province nord, ni la SMSP,
N’auront, sur cet aspect, la moindre retombée.
Car si la dette est faible, l’engagement est fort,
Et c’est bien sur la bête que se payera Glencore.
Alors sur vingt-cinq ans, monsieur Dang raisonne :
Dividendes, salaires, sous-traitances fusionnent,
Injectant des profits d’une taille colossale,
Dans une économie « non sinusoïdale ».
Ainsi ce qu’il jugeait autrefois négligeable
Revêt une importance maintenant estimable.
Ce qu’il n’acceptait pas de la vieille SLN
Devient subitement son nouveau bas de laine.
Mais dans le pire des cas, si l’usine bafouille,
Que le cours du nickel part un peu en vadrouille,
Adieu les dividendes et bonjour la galère
Pour assurer les charges et payer les salaires.
Et tous ceux qui hier défendaient l’entreprise,
Demain feront la grève pour conjurer la crise.
Glencore fera valoir son rôle d’actionnaire,
Et pourrait devenir plus que majoritaire.
Mais si cette société ne veut pas des actions
Qui, dans toutes les bourses, auront fait un plongeon,
Elle réclamera sa part de la ressource
Qui, de la garantie, est réellement la source.
Alors c’est le pays qui sera impliqué,
Puisque ce sont les mines qui sont hypothéquées.
Faudra-t-il leur céder le patrimoine minier
Ou payer toute la dette de la SMSP ?
Tous les partenariats de la SMSP
Use de notre nickel sans vraiment l’avouer.
Les Coréens acceptent d’être minoritaires
Dans une grande usine construite sur leur terre,
Mais en contrepartie ils ont un droit légal
Sur la terre du pays qui contient le métal.
Avec nos ressources, Dang joue au poker.
Bravo s’il est gagnant, mais qui paye s’il perd ?
Épilogue
Si le capitalisme joue avec notre argent,
On peut se protéger en restant très prudent.
Mais quand une Province fait des spéculations,
Avec un bien public, quelle est la protection ?
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Les
Nouvelles Calédoniennes du 15/04/2014
Nickel :
André DANG et la SMSP dévoilent leurs comptes.
L’endettement « est faible »
La
SMSP supporte-t-elle un endettement colossal de 300 milliards de francs, comme
l’avancent des élus ? Archi-faux, répond en substance le patron du groupe qui,
fait rare, commente ouvertement ses comptes. La dette serait onze fois
inférieure.
«
La province Nord, devoir 300 milliards de francs ? C’est inimaginable, ce n’est
pas possible », lance André Dang.
Les mots sont
lourds.
« Aujourd'hui, on peut considérer que la province Nord, à travers sa filiale,
est endettée quasiment à hauteur de 300 milliards de francs », a insisté, en
début de mois, Cynthia Ligeard, la présidente Rassemblement de la province Sud.
L’élu loyaliste Pierre Bretegnier en a rajouté une couche, en pointant « un
endettement abyssal ». Ces phrases restent bien sûr en travers de la gorge, du
côté de la Société minière du Sud Pacifique. « Ce sont des mensonges, affirme
le P-dg André Dang. Ni la province, ni la SMSP, n’ont pris de risque financier
dans le projet du Nord », car « tout est financé par Xstrata, devenu Glencore
», partenaire à hauteur de 49 % dans l’opération industrielle.
Agrégation. Pourtant, un
montant de près de 300 milliards de francs apparaît sur la ligne « Dettes »,
dans le rapport d’activité 2012 de la SMSP. Mais ce chiffre est retrouvé dans
le bilan consolidé, indique-t-on au siège du groupe. Comme le terme « consolidé
» l’indique, ce tableau est une agrégation des résultats de toutes les sociétés
appartenant à la SMSP. C’est-à-dire KNS pour l’usine du Nord, ainsi que la SNNC
et NMC, filiales dans le projet coréen de Gwangyang. Autrement dit, le poids
financier de 51 % de la dette dans chacune des entités est reporté dans la
grille. Or « la majorité de cet endettement est liée aux 51 % du financement de
la construction de l’usine du Nord, précise un collaborateur d’André Dang. Et
ces 51 % du financement sont supportés, à 95 %, par Glencore. Nous ne devons
quasiment rien là-dedans ». Une des raisons avancées ? L’enseigne calédonienne
a apporté la ressource minière pour produire au minimum 60 000 tonnes de nickel
métal par an, pendant un quart de siècle. Restent donc 5 % sur le dos de la
SMSP, à travers la dette dite junior : la somme est alors évaluée à 27
milliards de francs, intérêts compris. Une donnée qui peut être rapportée aux
capitaux propres de la société, établis à 60 milliards. « C’est un rapport
classique, pour un endettement à long terme ». André Dang veut mettre les
points sur les « i ». « Comment l’AFD [Agence française de développement, NDLR]
et la BPCE [Banque Populaire-Caisse d’Epargne, NDLR] auraient pu nous prêter de
l’argent, si on devait 300 milliards ? »
Calculs. Plus encore,
selon le patron du groupe, les retombées économiques sont loin d’être
négligeables. D’après de récents calculs, le retour du projet du Koniambo en
Nouvelle-Calédonie grimpe à 813 milliards de francs, pour les 25 premières
années d’activité, à un prix moyen de 9 dollars US la livre de nickel. Dans le
détail, 160 milliards reviendraient aux collectivités publiques calédoniennes,
sous forme de dividendes et impôts. A travers, entre autres, la sous-traitance,
473 milliards viendraient soutenir l’économie locale. Tandis que le volume
global des salaires versés aux employés atteindrait environ 180 milliards de
francs. Et « la rentabilité est forte », argue André Dang. A un cours de 11
dollars la livre, les retombées pour la SMSP sur 25 ans se caleraient à 240
milliards de francs, soit « un retour sur investissement annualisé de 14,4 % ».
« En train de
brader notre patrimoine »
Sans
surprise, la signature du protocole entre la province Sud, la SLN-Eramet et
Vale, relatif aux gisements exceptionnels de Prony et Pernod, ne plaît pas à
André Dang. « Nous sommes à nouveau en train de brader notre patrimoine à deux
multinationales, Vale et Eramet, qui détiennent 61 % de la surface minière
concédée du territoire au travers de leurs filiales qui ne construiront pas
d’usine, mais se partageront une ressource de classe mondiale, soutient le
patron de la SMSP. La province Sud aura 10 %, alors que la province Nord a
démontré qu’il est tout à fait possible de sécuriser les finances publiques en
ayant une participation majoritaire de 51 % dans les partenariats industriels.
S’agissant des retombées locales, celles de l’usine du Nord sur les 25
prochaines années sont estimées à 813 milliards de francs sur la base d’un
cours à 9 dollars la livre, soit plus de six fois que ce qui est annoncé par
l’exécutif de la province Sud pour l’exploitation de Prony et Pernod au cours
des 50 prochaines années ».
Yann
Mainguet
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