Inspiration : voir article en fin du post
Voir aussi : « Des cases sur le bitume » (cliquer)
Ils donnent une parole qui ne vaut pas tripette,
Ils mystifient le peuple en disant des sornettes,
Ils disent rapprochement et font un piège à con,
Ils parlent invitation mais font une agression.
Ils évoquent le passé pour construire le futur,
Affirmant que chacun a sa propre culture,
Mais en ne voyant pas que le mélange est fait,
Et que notre culture est déjà un creuset.
L’histoire est importante, il faut s’en souvenir
Pour mieux la dépasser et, ensemble, construire.
Et Il faut constater que les choses ont changées,
Que « l’invasion » passée fut source de
progrès.
Les gens ne vivent pas uniquement de symboles,
Enrobés par certains de beaucoup de paroles.
Les espaces publics, parmi tous leur besoins,
Sont espaces nécessaires pour vivre au quotidien.
Qu’ils nous proposent donc des règles d’urbanisme
Qu’ils nous proposent donc des règles d’urbanisme
Tout en laissant en ville un certain humanisme,
Car si les différences ne sont pas un obstacle,
Les lieux de vie commune ne peuvent être cénacle.
La parole donnée et l’accueil coutumier
Perdent de leurs valeurs, car ils sont dévoyées.
Non, la question de fond n’est pas celle des cases,
Mais lutte de pouvoir et prétexte à oukase,
Pour faire que les kanaks soient les maîtres des lieux,
Que la Calédonie soit
leur terrain de jeux !
--------------------------------------------------------------------------
Article des
Nouvelles Calédoniennes du 01/10/2012
« Symbole contre règles »
Quand le Comité 150 ans voit l’aspect symbolique de la tribu dans la ville,
la mairie de Nouméa rétorque « respect des règles d’urbanisme ». Comment
concilier les deux visions ? Réponse à partir d’aujourd’hui.
Les cases doivent être démontées « à partir d’aujourd’hui », a rappelé la
mairie, alors qu’une grande case est toujours en construction.
Il fallait créer l’événement plutôt que de le subir. Les mots sont de
Sylvestre Newedou, membre du Comité 150 ans.
Lui et l’ensemble de ceux qui ont participé à la construction des huit cases
représentant les aires coutumières, sur le parking de la Baie-de-la-Moselle,
peuvent se féliciter d’avoir réussi leur coup, huit ans après l’érection du Mwa
Ka.
« Depuis le début de la semaine, des milliers de personnes sont venues nous
voir, explique Sylvestre Newedou. Les agences touristiques ont même intégré le
village kanak dans leur circuit ! »
Après avoir constaté que l’engouement autour de la date du 24-Septembre
était plutôt retombé au cours de ces dernières années, le comité a cette
fois-ci frappé fort en termes de visibilité.
« Les Accords disent bien qu’il faut mettre le Kanak au centre du
dispositif, rappelle encore Sylvestre Newedou. C’est ce qu’on fait ! ça
apparaît comme une provocation alors que c’est simplement une invitation à se
rencontrer. »
Attraction. Si la dimension
symbolique est évidemment louable, la position de la mairie, propriétaire des
lieux, est plus terre à terre. Les représentants de la collectivité, eux,
parlent plutôt de « permis de construire », de « règles d’urbanisme ». Et
surtout de « village provisoire ». La mairie a même rappelé, dans un communiqué
diffusé en fin de semaine dernière, que les organisateurs s’étaient engagés à
démonter les neuf cases à partir d’aujourd’hui.
Mais ce week-end, du côté de la Baie-de-la-Moselle, les sentiments et les
déclarations n’étaient pas forcément au départ. « Quand on monte une case,
c’est pour y vivre, expliquait Raphaël, dans celle de l’aire Paici- Camuki, où
il sculpte. Ici, on peut facilement se relayer et proposer des activités tous
les jours, présenter notre savoir traditionnel. »
Pétition. Simone, dans la case
de l’aire Djubea-Kapone, dont la construction a mobilisé une vingtaine de
personnes pendant trois jours, estimait aussi que « l’emplacement était idéal.
On peut attirer beaucoup de monde ».
Hier, la pétition demandant le maintien des cases sur le parking avait
recueilli pas loin de 10 000 signatures. Un argument de poids pour au moins
négocier avec la mairie un sursis. « Si le village s’en va physiquement, l’idée
de tribu dans la ville doit rester », estimait ainsi samedi Jean-Paul Caillard,
qui tenait le stand de la ligue des droits de l’homme en face du village.
Déplacement. « Si on nous met
à Nouville, près du Sénat coutumier, on n’est plus au cœur de la ville, ça
perdrait de son intérêt, reprend Simone. L’idéal, ce serait vraiment de rester
là. Ou alors d’aller sur le quai Jules-Ferry par exemple. »
Mais avant d’envisager des discussions sur un éventuel déplacement, il
faudra d’abord démonter les cases. Ce qui n’est pas gagné. « Avant de démonter
quelque chose, il faut d’abord construire », a lancé Narcisse Decoire, du
Comité 150 ans, samedi matin. Hier soir, la grande case commune était en effet
toujours en construction.
« La différence n’est pas un obstacle »
Samedi, au milieu des cases des huit aires coutumières, les représentants
des différentes communautés ont pris la parole pour rappeler leurs histoires
spécifiques. « Nous avons été déportés par le même colonisateur que le vôtre, a
lancé Bernard Salem, président de l’association des Arabes, aux membres du
Comité 150 ans. Mais on participe au même destin commun. La différence n’est
pas un obstacle. » Réunionnais, Antillais, Javanais ou Vietnamiens, tous ont
tenu un discours identique : rappeler d’où on vient pour savoir où on va.
« Lorsqu’on est accueilli en Océanie, a résumé Aloisio Sako, on parle de
son histoire pour que l’autre puisse nous comprendre et que l’on puisse
construire une société riche de ses différences. Ce pari de l’intelligence,
c’est l’idée de Jean-Marie qui doit se concrétiser. »
Rappeler l’importance de l’histoire de chaque communauté au milieu des
cases kanak. Les accueillis parmi les accueillants. Un autre symbole.
Pierrick Chatel
--------------------------------------------------------------------------
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire