Après les fêtes, c’est le destin,
Il faut remplir sa cave à vin.
Pour compléter, un petit rhum,
Ça m’a paru un minimum.
Devant le rayon des alcools,
Je vois les prix et je m’affole !
Plus de huit mille pour une fiole :
C’est pas des taxes, c’est du vol !
Mais j’aperçois dans le rayon
Une bouteille au prix canon,
À moins de trois mille cinq cent francs,
Pour un volume équivalent.
Mon scepticisme est vraiment grand,
Mais un nom plutôt avenant
Balaya mes incertitudes :
Rhum épicé des Terres du Sud.
Avant que des amis ne passent,
J’en goûte le fond d’une tasse.
De l’alcool, c’est sûr. Goûteux :
non.
Des épices à gogo. Parfumées : non.
Juste un léger piquant en bouche,
Masquant un tord-boyaux très louche.
Pour se soûler, ça peut le faire.
Pour agueusiques, c’est une
affaire !
Je regarde à nouveau l’étiquette,
Elle est du genre plutôt muette.
La canne à sucre, on cherche après,
Et les épices sont mal nommées.
Certains m’ont dit que c’est un choix.
A toi de voir ce que tu bois.
Ne parlons pas de qualité,
Ce sont les taxes qui vont trancher.
Soit, tu payes un prix indécent,
Pour un alcool un peu décent.
Soit, tu choisis un moindre prix
Pour un alcool « produit »
ici.
Pour l’importé, tu es taxé.
Pour le local, t’es couillonné.
Ça crée, parait-il, des emplois.
Je vous en prie, montrez-les-moi !
Conclusion
Moi, je peux me passer du rhum,
C'est pas vital pour ma pomme.
En revanche il est des produits
Dont les taxes vont plomber le prix.
L’indépendance alimentaire
Risque de nous coûter très chère.
La qualité va s’effondrer,
Et les impôts vont exploser !
Post-scriptum.
La FINC justifie les moyens
Pour faire payer aux citoyens
Des rentes de situation
Qui leur donnent assez de pognon
Pour investir un peu ici,
Mais bien plus dans d’autres pays.
On parle beaucoup de l’Australie,
Car elle n’est pas très loin d’ici.
Mais j’en connais qui pèsent lourd,
Qui lui préfère le Luxembourg.
---------------------------------------------------------------------------
