CGS = Contrat de gouvernance solidaire
Le
CGS acté entre les profrançais
A
été pollué par la cupidité.
La
solidarité est un masque pratique,
Dont
l’usage varie suivant le politique.
Elle
permet d’afficher un objectif commun,
Mais
laisse le champ libre à un vrai margoulin.
Certes,
Monsieur Gomès s’affirme pro-français,
Mais
ne dit pas vraiment comment y arriver,
Ni
surtout dans l’état où sera le pays
Quand
il aura comblé ses intimes envies.
Le piège du populisme
Personne
ne connait la route qu’il faut suivre
Pour
qu’en Calédonie tous aient envie de vivre.
Chaque
calédonien à ses propres désirs,
Et
pour avoir leur voix, il faut bien les séduire.
Calédonie
Ensemble traque les divergences,
Et
par le populisme étend son influence.
Déjà
par le passé, beaucoup l’on applaudit,
Et
beaucoup d’entre nous ont même voté pour lui.
Allocations
diverses et retraites minimum,
Et
tous les électeurs suivent comme un seul homme.
Les
élus du congrès se sont bien fait piéger
En
votant des dépenses qu’ils ne pouvaient régler.
Populisme : une
facture au long cours !
Le piège de la fiscalité
Pour
poursuivre aujourd’hui cette distribution,
Il
faut subtilement prélever du pognon.
Donc
pour équilibrer ce coût mal estimé,
Des
régimes qualifiés de « solidarité »,
Gomés
a préféré agir en socialiste,
Prendre
aux investisseurs qu’il dit capitalistes.
En
adaptant les textes à notre économie,
Pour
surtout éviter de taxer ses amis.
Pour
conserver l’appui de l’intersyndicale.
Les
salariés n’auront qu’une taxe marginale.
Pour
conserver l’appui de ses amis patrons,
Composés
de la FINC et de quelques darons ;
Les
petites entreprises et l’industrie locale,
Du
fait de leur structure à petit capital,
Éviteront
l’impôt, qu’on dit confiscatoires,
Par
des seuils judicieux et autres accessoires.
Pour
faire sa politique, il piège le congrès,
Qui
vote cette réforme pour sauver un budget.
Aujourd’hui
ses amis de l’intersyndicale
Restent
bien silencieux sur le débat fiscal.
Et
les petits patrons évitent de causer
De
ces nouvelles taxes qui vont les épargner.
Mais
le problème de fond n’est toujours pas régler,
Et
il nous faudra bien, tôt ou tard, y passer.
Un populisme … nickel
Il
veut que le pays détienne la SLN
Donnant
à l’électeur une vue manichéenne.
D’autant
que le nickel devra alimenter
Un
fond pour l’avenir des jeunes pas encore nés.
Le
métal du diable sert bien ses ambitions
Mais
qui absorbera, du prix, les variations ?
N’est-ce
pas la vision d’un état communiste,
Où
les vrais dirigeants ne sont que des sophistes ?
Le piège des urnes
Il
souhaite cumuler tous les pouvoirs locaux,
Acceptant
des alliances qu’il use en escabeau.
Préférant
la Province avec des postes stables,
Il
laisse aux contractants des sièges éjectables.
Avec
une démission, le gouvernement chute,
Et
Gomès continue son chantage de pute !
Il
veut en appeler à son ami Hollande,
Pour
casser le congrès et y mettre sa bande.
Il
en appelle au peuple en créant ce blocage,
Et
pense que les urnes feront du nettoyage ?
Avec
le quart des voix des suffrages exprimés,
Il
n’a pas le cinquième des votants recensés.
Pourrait-il
décrocher une vraie majorité
Sans
alliance viciées par son avidité ?
Avec
ses équipiers, il ne fait que chercher
Des
jetons de présence et des indemnités.
L’Assemblée
Nationale, la STCPI,
Le
congrès, la province, Gomès y fait son lit !
Voter
et revoter ne sert pas à grand-chose,
Si
ce n’est à freiner l’évolution des choses.
Le piège du dialogue
Gomès
veut dialoguer sur l’avenir du pays,
Mais
il veut être seul à donner des avis.
Il
excelle en débat, lorsqu’il a la parole,
Mais
ne concède rien et veut le premier rôle.
Il
est prêt à parler aux indépendantistes
Mais
refuse d’écouter les autres loyalistes !
Un pays piégé
Que
va-t-il ressortir de cette pantalonnade ?
Quelques
inimitiés et quelques dérobades ?
Une
classe politique encore plus dispersée,
Et
une démocratie qui n’aura rien gagnée.
Le
pays se construit par récupération,
En
évitant le pire après chaque élection.
Notre
destin commun devient plutôt instable,
Avec
une attitude aussi irresponsable.
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Les Nouvelles
calédoniennes du 29/12/14
« S’il
faut le peuple tranchera »
Il
est arrivé le couteau entre les dents, ou plutôt, même si l’esprit était le
même, les yeux rivés sur sa tablette numérique. Le début de l’interview ne
laisse aucun doute, il est persuadé que les quatre journalistes qui
l’accueillent travaillent pour un média qui n’a de but que de lui nuire.
D’entrée, il fait donc face à cette rédaction. Et l’animal politique en lui, qui ne dort jamais que d’un œil, est
tout de suite au sommet de son art. Sûr de lui, maîtrisant parfaitement ses
dossiers, cohérent et roublard à souhait - quitte à chercher à retourner la
situation en se posant en intervieweur - Philippe Gomès n’a pas déçu. Le vrai patron de Calédonie ensemble (qui
s’en défend, et c’est d’ailleurs dans ces moments qu’il est le moins crédible),
s’est trouvé là où on l’attendait. Il ne
se défile jamais. Démolissant ses adversaires sans le moindre état d’âme,
défendant ses idées avec fougue et
discernement. D’accord ou non avec la méthode, personne ne peut rester
indifférent face à un politique qui fait montre d’une réelle envergure. A une
époque où la classe politique en manque cruellement.
« Le CGS avait perdu son
dernier cylindre »
Pourquoi
avoir fait tomber le gouvernement Ligeard alors que les mesures fiscales que
Calédonie ensemble voulait faire passer ont été adoptées ?
Nous
avons signé un Contrat de gouvernance solidaire [CGS, NDLR] au lendemain des
élections provinciales. Avant le scrutin, nous avions affiché la couleur et dit
que nous tendrions la main aux autres groupes non-indépendantistes. Nous avons
largement remporté ces élections. Nous avons fait 28 000 voix, le Front pour
l’unité 14 000 et l’UCF 13 000. A nous seuls, nous avons plus de voix et d’élus
au Congrès que les deux autres réunis.
Mais
sans la majorité absolue.
Personne
n’a eu la majorité absolue depuis les Accords de Matignon. Le mode de scrutin
est précisément fait pour que personne ne puisse l’avoir. Mais nous avons fait
le meilleur score jamais réalisé depuis l’accord de Nouméa. Ce n’est donc pas
une victoire de petite encolure. Donc nous aurions pu prendre toutes les
responsabilités, les autres auraient bien dû nous suivre. Malgré ça, nous leur
avons proposé de partager les responsabilités parce que nous avons conscience
d’être dans une séquence difficile, la dernière de l’accord de Nouméa, qui crée
une fragilité économique, politique et sociale, et qu’il fallait se regrouper.
Voilà pourquoi Cynthia Ligeard s’est retrouvée présidente du gouvernement.
Soit,
mais pourquoi avoir dénoncé ce CGS ?
Le
CGS reposait sur deux engagements forts : préparer la sortie de l’accord, et
mener des réformes économiques et sociales. Très vite, on a vu que la
préparation de la sortie de l’accord ne pourrait pas se faire dans ce cadre.
Pierre Frogier a bloqué dès le départ sur ce point en affirmant qu’il fallait
attendre 2017 et le retour de Sarkozy. La machine ne tournait donc plus que sur
un cylindre. Mais pour les réformes, ça semblait fonctionner. Et puis au
Congrès, patatras ! Le parti auquel appartient Cynthia Ligeard décide de voter
contre. Ça a été la dérobade. Nous avions pourtant accepté beaucoup de leurs
demandes préalables. En séance au Congrès, le FPU n’a pas déposé d’amendement,
et n’a pas voté celui que présentait Isabelle Lafleur. Mais il a voté contre
les textes validés par l’ensemble du gouvernement. Dans ces conditions, le CGS
a perdu son dernier cylindre. Le FPU s’est contredit lui-même puisqu’en mai
2013 il avait déposé un texte pour majorer l’impôt sur les dividendes des
sociétés. S’ils ont fait volte-face, c’est bien pour faire tomber le CGS.
Ce
qui veut dire que les non-indépendantistes sont définitivement incapables de
s’entendre ?
Pas
tous. Gaël Yanno et Philippe Blaise ont voté les réformes fiscales parce que
sans ça, au 1er janvier, le minimum vieillesse et les autres aides sociales
n’auraient plus été servis. On se serait retrouvés avec 50 000 personnes dans
la rue. Ils ont agi en responsables même s’ils n’ont pas la même philosophie
politique, économique et sociale que nous. Le FPU a agi en toute
irresponsabilité. Le Contrat de gouvernance solidaire n’avait plus aucune
raison d’être. Autant assurer les responsabilités nous-mêmes.
« RETOURNER AUX URNES S’IL Y A
BLOCAGE »
Revendiquez-vous
la présidence du gouvernement pour un membre de votre parti ?
Bien
sûr, nous sommes arrivés largement en tête aux dernières élections. Le FPU
n’est pas en situation de revendiquer la présidence. Il a perdu la moitié de
son électorat aux dernières provinciales. Il a pris le poste mais n’assume pas
les responsabilités.
Mais
pour qu’un président soit élu, il vous faudra les voix des membres FPU du
gouvernement.
S’ils
ne le faisaient pas, ce serait un détournement du suffrage universel. Dans ce
cas, nous serions prêts à retourner aux urnes pour assumer nos responsabilités.
Même si ces responsabilités, c’est de nettoyer les écuries laissées par
l’ancienne coalition Rump et une partie de l’UC, en prenant des mesures pas
forcément populaires. Nous sommes le premier parti calédonien. Notre fierté
sera de laisser, dans cinq ans, un pays en état de fonctionner, avec des
budgets équilibrés, des régimes sociaux financés et, espérons-le, plus de
justice et de développement.
Mais
si l’élection d’un président n’est pas possible ?
Il
faudra qu’à un moment ils votent pour nous, parce que nous sommes tous
non-indépendantistes et que, par respect du suffrage universel, les voix non-indépendantistes
doivent se porter sur notre candidat. Sinon, il faudra redonner la parole au
peuple.
Donc
il faudrait retourner devant les électeurs.
Mais
la dissolution du Congrès est entre les mains de l’État. Il y a des évidences
politiques. Nous sommes le premier parti du pays. Même si le mode de scrutin
fait que nous n’avons pas la majorité absolue, nous sommes le parti qui a
vocation à diriger le gouvernement. Nous avons choisi de partager, ça n’a pas
marché. Dans ces conditions, les autres mouvements loyalistes doivent reprendre
la place qui est la leur.
Oui
mais sur quelles bases juridiques l’État pourrait-il dissoudre le Congrès ?
On
a entendu en 2011 des théories selon lesquelles les institutions pouvaient
fonctionner sans gouvernement pleinement constitué. Finalement, l’État s’est
empressé d’intervenir et de modifier la loi organique car ça ne marchait pas.
Un pays a besoin d’un gouvernement pour fonctionner.
« C’est en dialoguant qu’on va
se rapprocher »
Comment
enclencher le dialogue sur l’avenir institutionnel dans ce contexte de
divisions ?
Nous
avons réussi à faire acter la création de groupes de travail. Nous allons
entrer dans le concret de ce que signifient les compétences régaliennes, la
nationalité, le statut international, etc. Nous allons tout faire pour
continuer à avancer. Mais si le FPU ou l’UC décident de nouveau de boycotter,
on ne pourra pas les attacher à leur siège.
Quand
le président de l’UC parle de n’aller qu’à un référendum, et non trois, ça vous
inspire quoi ?
Ça
veut dire qu’ils ont conscience que le référendum ne leur sera pas favorable,
et qu’ils veulent transformer le « non » à l’indépendance en un point de départ
vers une autre revendication.
C’est
de mauvais augure à vos yeux ?
J’essaie
de voir les choses de façon positive. Ils acceptent d’éclairer la sortie de
l’accord qui serait celle de l’indépendance. Donc nous allons pouvoir
confronter nos projets. Plus nous entrerons dans le concret, plus nous nous
éloignerons des postures idéologiques. Le résultat du référendum est
archiconnu. Toute la question est d’éviter de se bagarrer ensuite. Tout
l’intérêt des groupes de dialogue est là : au fil du temps, on va réaliser que
l’on a des points de convergence sur presque tout, sauf sur la question de
pleine souveraineté. L’enjeu est de pacifier notre rapport à l’avenir du pays.
« 2015, ANNÉE DU FONDS POUR
LES GÉNÉRATIONS FUTURES »
André
Dang à la tête de la STCPI. Vous, président. Une stratégie ?
J’ai
déjà été président délégué de la STCPI [Société territoriale calédonienne de
participation industrielle, NDLR]. Et André Dang en a déjà été le président de
2000 à 2006. Rien de neuf sous le soleil. Est-ce que cela va changer quelque
chose dans l’affaire d’une montée à 51 % (des parts de la Calédonie au capital
de la SLN) ? Strictement rien. La question des 50 ou 51 % sera traitée dans le
cadre du groupe de travail « nickel » mis en place par l’État.
Cette
nomination ne donne-t-elle pas du grain à moudre à ceux qui dénoncent un axe
Gomès-Néaoutyine ?
Existe-t-il
des éléments concrets qui permettent de le dire ? Il y a des sujets sur
lesquels on se retrouve, toutefois il ne faut pas me parler d’axe avec le
Palika, mais alors avec les indépendantistes : il n’y a pas que le Palika qui
est pour les 51 %. Tous les pays du monde ont repris le contrôle de leurs
matières premières. Tous. Y compris des pays européens comme la Norvège. Mais,
attention, dans une logique à 51 %, la gestion reste privée. À partir du moment
où on apporte la richesse – le domaine minier – la collectivité ne doit être
exposée ni au risque industriel, ni au risque financier.
Et
le fonds « pour les générations futures ». Est-il oublié ?
Non.
Nous n’avions pas le pouvoir ces trois dernières années. Nous le disons depuis
l’origine, la redevance d’extraction est une redevance à caractère domanial.
Bref, Philippe Germain va être à la manœuvre, 2015 sera l’année du fonds pour
les générations futures dans le pays.
« Je veux discuter avec tout le monde »
Ne
pensez-vous pas avoir employé des formules qui vous ont attiré de solides
inimitiés ?
Ce
qui compte, c’est ce que dit le peuple. Le reste relève du microcosme
politico-économico-journalistique. Le peuple a dit « Philippe Gomès ne se cache
pas ». C’est ce qui fait la différence avec quelques autres. J’étais tête de
liste en 2014, j’ai assumé mes responsabilités. En 2012 aussi. À chaque fois,
j’ai assumé mes responsabilités. Pierre Frogier ne s’est plus présenté aux
élections depuis sept ans. Harold Martin était caché dans la benne du pick-up aux
provinciales.
Cynthia
Ligeard que vous avez traitée de potiche ?
Parce
qu’elle a été abandonnée en rase campagne par ses amis. Elle voulait absolument
que le gouvernement demeure, elle a fait un appel au Congrès qui n’était pas
destiné à Calédonie ensemble mais à ses amis. Elle n’a pas été entendue.
Comment
faire pour discuter au sein de votre camp, sachant que vous n’êtes pas un
client facile ?
Je
veux discuter avec tout le monde. Je connais mes dossiers, je travaille, j’ai
une cohérence. (...) Après, qu’est-ce que vous voulez, Pierre Frogier ne veut
pas discuter avec moi alors que je n’ai aucun problème à discuter avec lui… Je
ne vais pas pleurer. Moi, j’aime le débat, j’aime échanger. Je considère que
plus il y a débat, plus il en sort toujours quelque chose de positif.
BIO EXPRESS
Il
affirme être entré en politique, presque par hasard, au moment des Evénements,
alors qu’il coulait une jeunesse dorée et festive.
Philippe
Gomès est né en 1958 à Alger. Il arrive en Nouvelle-Calédonie avec sa famille
en 1975. Après des études de droit, à Nice, il entre dans la fonction publique
calédonienne en 1982.
En
1984, il entre au RPCR de Jacques Lafleur. Il est élu pour la première fois au Congrès
en 1988. Il devient maire de La Foa en 1989.
En
1999, il est membre du premier gouvernement issu de l’accord de Nouméa. Il
négocie un pacte social que torpillera Jacques Lafleur.
Il
entre en dissidence et devient président Avenir ensemble de la province Sud en
2004. En 2009, il devient président du gouvernement sous la bannière Calédonie
ensemble, mais se fait débarquer en février 2011.
Travailleur
acharné, combatif, il traverse cette période avec brio puisqu’en 2012 il est
élu député de la deuxième circonscription. En 2014, son mouvement rafle la
mairie de Nouméa et confirme sa position de premier parti calédonien.
Olivier
Poisson, rédacteur en chef adjoint, Pierrick Chatel, chef du service
Nouvelle-Calédonie, Philippe Frédière et Yann Mainguet, du service politique.
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