lundi 22 octobre 2012

Union Calédonienne : un dépendant de l’État !

Lors de son dernier Comité Directeur
L’Union Calédonienne n’a pas fait un malheur.

Moi, j’avais cru comprendre que les calédoniens
Devaient décider seuls de leur propre destin.
Mais voilà que l’UC, interpellent l’État
Pour qu’il s’implique plus dans nos propres débats !
Certains d’avoir l’appui d’un pouvoir socialiste,
Ils veulent l’obliger à être leur lampiste.

Divisions à droite

Ils reprochent à la « droite » sa radicalité !
Car ils n’ont pas compris que leurs propres excès,
Font des calédoniens des électeurs déçus
Qui, aux législatives, les ont mis au rebut.

Bien des tensions  à droite découlent du seul fait
Qu’aucune concession venant de leur côté,
Ne vient équilibrer les dons qui furent donnés,
Tant par les deux drapeaux, qu’au niveau du congrès.

À eux de faire un signe envers les non Kanaks,
Comme une acceptation qu’ils restent dans la barque.
Que demain le pays, quelque soit son statut,
Sera celui de tous, sans qu’il y ait d’exclus.

L’évolution industrielle :

Aux indépendantistes, l’Etat à fait cadeau
De l’usine du nord, des mines du Koniambo.
Ils voudraient maintenant que soit kanakisé
Le Nickel du pays dans sa totalité !

Le rapport  Duthilleul, commandé par l’État,
Est une fade tisane qui ne leur convient pas.
Après s’être engagé en Chine et en Corée,
Ils exigent des mines pour les ravitailler.

Pour plus de retombées pour la Calédonie
Il faut des partenaires ailleurs qu’en Asie.
C’est en diversifiant nos différents acheteurs,
Qu’on pourra du nickel tirer plus de valeur.

L’indépendance économique 

L’UC a bien compris qu’il faudra de l’argent
Pour avoir un pays vraiment indépendant.
Mais il craint dans les faits que la rente nickel
N’apporte aucun progrès et génère des rebelles.

Car dans bien des pays, à la ressource unique,
Il y a très souvent des conflits politiques.
La redistribution d’une rente minière,
Connait, dans tous les cas, des « fuites bannières ».

Un appel au regroupement !

Reprocher à la Droite de s’être dispersée !
C’est un peu l’hôpital qui s’fout de la charité.
Le FLNKS est groupement de façade,
Les ânes qui y sont se lancent des ruades.

Objectif 2014 :

Poursuivre les transferts demeure incontournable,
Mais pour les assumer, on est dans la panade.
L’UC le sait très bien mais renvoie sur autrui
Ce qu’il ne sait pas faire, mais en veut l’usufruit.

Ils veulent profiter d’un pouvoir socialiste,
Qui reste favorable aux indépendantistes,
Mais demeurent prudents  sur les termes usités,
En n’évoquant pas plus que « citoyenneté ».

Stratégie ?

Une stratégie floue qui voudrait rassurer,
Mais qui ne dit pas tout sur le fond des idées.
Pour le gouvernement, finie la démission,
Pour les cases dans la ville, c’est du « ni oui, ni non ».

Comme disait Tjibaou, parlant d’indépendance,
Ça consiste à gérer les interdépendances.
Alors autant choisir un partenaire connu,
Même si l’Etat français est parfois un faux cul.

Sûrement que leur congrès sera plus productif,
Et de leurs positions, un peu plus instructif.

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Article des Nouvelles calédoniennes du 19/10/2012

Néko Hnepeune, Président par intérim de l’UC :  « Il y a un retour en arrière »
L’heure est grave, selon l’Union calédonienne. A l’aube de son comité directeur, samedi, à La Conception, le parti indépendantiste « tire la sonnette d’alarme », car l’accord de Nouméa est en panne. Des rencontres bilatérales avec l’Etat sont voulues, afin d’échanger sur ce malaise politique.

« On veut rappeler aux partenaires que l’accord de Nouméa est un processus de décolonisation », lance Néko Hnepeune.
Photo Jacquotte Samperez
Les Nouvelles calédoniennes : L’Union calédonienne a fait parler d’elle en boycottant le comité de pilotage sur « l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ». Pourquoi une telle attitude ?
Néko Hnepeune : J’ai rencontré les deux experts (mardi, Jean Courtial et Ferdinand Mélin-Soucramanien, avant l’ouverture de la session, NDLR). Je leur ai dit : on ne va pas faire comme si tout se déroulait normalement. Nous, nous ne voyons pas l’intérêt d’aller discuter dans un comité de pilotage qui évoque l’avenir institutionnel alors qu’il y a des dossiers plus urgents à régler aujourd’hui. Nous avons accepté de discuter avec nos partenaires. C’est ce qui s’est passé jusqu’aux législatives.
Nous avions acté des partages de responsabilité, nous avions levé le drapeau. Et tout cela est tombé avec les élections ! Il y a donc un retour en arrière. L’Union calédonienne n’a jamais eu recours au boycott de manière superficielle. Quand on le fait, c’est vraiment pour des raisons politiques profondes.

  

Un refus de participation certes, mais quelle est la cible ?
Nous voulons interpeller nos partenaires sur le vrai sens donné à l’accord de Nouméa. Qui est un accord de décolonisation.
Nous voulons sortir de la logique majorité - minorité. Nous voulons vraiment travailler ensemble, à l’intérieur du pays. Et aujourd’hui, cette logique-là n’est plus respectée. En plus, des dossiers sont bloqués. Nous voulons réellement interpeller l’Etat : il y a des sujets plus urgents sur lesquels il faut avancer ! Regardez, les grandes réformes - fiscalité, vie chère, etc - sont au point mort, on pose des préalables, on n’est plus d’accord avec le transfert de compétences visées par l’article 27 (de la loi organique : règles relatives à l'administration des communes, l’enseignement supérieur, ou encore la communication audiovisuelle, NDLR). Il y a donc un certain ordre dans les choses. Encore une fois, on ne peut pas faire comme si tout allait bien. Ce message a été délivré aux différents interlocuteurs, par exemple au « Dg OM » (délégué général à l’outre-mer, Vincent Bouvier, présent en Nouvelle-Calédonie il y a quinze jours, NDLR).

« Interpeller l’État », c’est-à-dire le haut-commissaire et le gouvernement central ?
Oui, tous ses représentants. Nous sommes trois acteurs à avoir signé l’accord de Nouméa : nous le FLNKS, l’Etat français, et les loyalistes. Aujourd’hui, nos partenaires loyalistes locaux bloquent tous les dossiers. Rien n’avance. Ils sont déjà dans une démarche électoraliste. Ils vont tous, je pense, attendre 2014, vu le résultat des législatives 2012. L’un veut reconquérir son électorat, l’autre veut continuer à conforter sa majorité. Alors nous disons à l’Etat, qui est aussi partenaire : que fait-il pour que les dossiers avancent ?

Vous demandez, pourquoi pas, un tête-à-tête à Paris ?
Nous avons demandé des rencontres bilatérales avec l’État. Pour essayer de lever un certain nombre de problèmes. Et nous demandons toujours ces rencontres. Il faut que l’État soit conscient de la situation.

Situation confuse qui va au-delà d’une politique des blocs ?
Avec les législatives, il y a eu une « redroitisation » de la droite locale. Mais, en même temps, nous voyons, en face, que les loyalistes sont en train de se disputer sur le terrain. Devant cette attitude attentiste, on n’avancera pas.
 
Comment analysez-vous précisément le comportement du Rump ? Vous sentez-vous trahi ?
Ce sont des comportements politiques. Face à sa défaite aux élections législatives, le Rump essaye de reconquérir son électorat. Voilà pourquoi il mène des actions qui peuvent plaire à sa base. Nous, nous sommes toujours pour la mise en œuvre de l’accord de Nouméa. C’est notre feuille de route. Il faut le rappeler, les Calédoniens ont voté à 72 % pour ce texte.

Si, dans les prochaines semaines, aucun signe, finalement, ne vous semble positif, seriez-vous amené à boycotter le comité stratégique industriel sur le nickel, voire le comité des signataires ?
Les comités de pilotage forment un package. Nous le disons : si c’est pour faire un comité des signataires pour simplement se réunir pour le plaisir, ça ne nous intéresse pas. Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est d’abord son contenu. Le comité des signataires ne peut être intéressant que si des décisions sont prises pour garantir la mise en œuvre de l’accord.
Il doit avoir un ordre du jour qui abordera des sujets majeurs qui eux-mêmes doivent conforter la dimension décolonisation - émancipation de l’accord de Nouméa. Et cela, ce sont les grandes réformes structurelles attendues depuis longtemps, les transferts de compétences, la mise en œuvre des compétences de l’article 27... On ne peut pas arriver en 2014 sans avoir réalisé ces transferts, sinon on prend du retard. Parce que c’est la dernière ligne droite, et après, c’est la sortie de l’accord.

Pourtant, Harold Martin, président du gouvernement, a indiqué à l’ONU que l’exécutif« aura du mal à faire adopter par les élus les réformes majeures ». Va-t-on donc vers un blocage, intentionnel ou non ?
Nous ne serons pas responsables de cette situation. Nous, encore une fois, notre feuille de route, c’est l’accord de Nouméa.
Nous ferons tout pour que cela avance. Nous tirons aujourd’hui la sonnette d’alarme. Car on fait comme si de rien n’était.
D’ailleurs le président du gouvernement le disait aussi (mardi, NDLR) : l’État tient un comité comme si tout était normal. On le voit bien, l’inquiétude en Nouvelle-Calédonie est aussi partagée par d’autres. Peut-être pas pour les mêmes raisons.

Évoquée par « Charly » Pidjot, puis par le bureau de l’UC, la démission du gouvernement est-elle une option toujours d’actualité ?
Nous avions indiqué, à l’issue d’une commission exécutive de l’UC, que c’est une possibilité. Cela reste toujours une éventualité. Tout dépendra de la suite. Cependant, nous disons : une démission, c’est bien, mais dans quel but ? Pour nous, c’est d’abord pour faire en sorte queles choses avancent. Il faut donc que le gouvernement se mette au travail, et fasse progresser les dossiers.

Existe-t-il une unité des indépendantistes face à cette situation ?
Oui. Je pense que les indépendantistes sont tous conscients de ces dossiers en panne. L’Union calédonienne a su démontrer sa volonté et sa capacité à rechercher et préserver l’unité du FLNKS. La preuve : nous avons été derrière la candidature de Jean-Pierre Djaïwé, sans réserve, pour les législatives. Et on a vu le résultat. Autre exemple, la démarche unitaire pour porter la candidature de Rock Wamytan au niveau de la présidence du Congrès. C’est un acquis que nous, Union calédonienne, voulons préserver. C’est aussi important pour nous, dans la perspective de la sortie de l’accord de Nouméa : il faut que les indépendantistes soient forts et unis. Et nous veillerons à ce que cette unité soit maintenue.
 
Rendez-vous en novembre : Brutalement, une voix s’est éteinte à l’Union calédonienne. Son leader, « Charly » Pidjot, est décédé début septembre au Vanuatu. Le patron du parti élu en 2007, « a marqué son époque », note le successeur par intérim, Néko Hnepeune. « C’est la deuxième fois que l’UC perd un président en exercice, après Jean-Marie Tjibaou. Mais l’Union calédonienne a toujours survécu. » Pour le responsable originaire des Loyauté, le mouvement « a fait la Calédonie moderne », avec la création de « la Cafat, d’Enercal, du FSH, mais aussi la fiscalité, ou l’usine du Nord ». Le flambeau doit être porté, et les militants se retrouveront les 16, 17, et 18 novembre à La Foa lors du congrès annuel, pour l’élection d’un président. Sur le terrain, des noms aujourd’hui circulent, de Rock Wamytan à Bernard Lepeu, en passant par Pierre Chanel Tutugoro, ou Caroline Machoro.
Propos recueillis par Yann Mainguet

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Article des Nouvelles calédoniennes du 20/10/2012

Comité directeur de l’UC au Mont-Dore
L’Union calédonienne réunira ce matin son dernier comité directeur de l’année dans un contexte bien particulier. Il s’agit de préparer l’après Charles Pidjot, président du parti décédé le mois dernier. C’est la raison pour laquelle ce comité directeur se tient à la tribu de la Conception au Mont-Dore, fief de la famille Pidjot.
Il s’agit également de préparer le prochain congrès du parti qui aura lieu les 16, 17 et 18 novembre, à La Foa. C’est alors que seront élus un nouveau président et un nouveau bureau.
La réunion d’aujourd’hui devrait aussi être très politique, puisque l’UC a perdu récemment la présidence du Congrès et que la « coalition » avec le Rassemblement semble avoir vécu.

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Article des Nouvelles calédoniennes du 22/10/2012

« A l’approche du Comité des signataires, L’UC interpelle l’État »
A six semaines du possible tenu du Comité des signataires, l’Union Calédonienne s’inquiète des divisions de la droite qui font patiner l’accord de Nouméa et les réformes fiscales et sociales. L’État est prié de s’impliquer davantage.

Neko Hnepeune a lancé un appel à l’État. Celui-ci a déjà répondu en proposant une rencontre bilatérale.
Photo : Ph.F.

Caler l’ordre du jour du congrès des 16, 17, et 18 novembre, préparer la succession de Charles Pidjot, évoquer la situation politique et économique de la Calédonie : tels étaient les principaux axes du comité directeur de l’Union calédonienne, qui s’est réuni samedi à la tribu de La Conception au Mont-Dore.

Divisions à droite : Les divisions de la « droite locale » inquiètent l’UC au plus haut point. C’est à cause d’elles que le partage de gouvernance est remis en cause, qu’un coup de frein est donné sur les réformes en cours, sociales et fiscales, et que, d’une certaine façon l’accord de Nouméa patine. Neko Hnepeune a, une nouvelle fois, demandé à l’État de rappeler à l’ordre les différents protagonistes et d’empêcher « un climat délétère » de s’installer. C’est pour cela que le comité de pilotage sur l’avenir institutionnel a été boycotté.

L’évolution industrielle : La question fait à présent l’objet d’un bras de fer avec les loyalistes. Le monde indépendantiste a déjà la maîtrise de l’usine du Nord, il veut prendre le contrôle de la SLN et, plus généralement, celui des ressources minières. Le rapport d’Anne Duthilleul ne convient pas à l’UC. Il est jugé trop consensuel et pas assez prospectif. « Nous voulons que ce rapport définisse les moyens d’obtenir les plus grandes retombées pour le pays et ne se contente pas d’un état des lieux » affirme Gérard Régnier.

L’indépendance économique : Au-delà des stratégies industrielles, c’est la possibilité d’une indépendance économique qui est recherchée, car elle constitue le fondement incontournable d’une indépendance politique. D’où la volonté de trouver d’autres leviers de développement (tourisme, industrie, voire gaz et pétrole).

Présidence : Le congrès du mois prochain élira un successeur à Charly Pidjot, décédé en septembre. Pour ce faire, le comité directeur a désigné 200 délégués issus de 32 communes sur 33 (seule Farino fait défaut). Les délégués sont désignés en fonction des scores électoraux de chaque commune et du nombre de militants à jour de cotisation dans les sections. Les noms qui circulent sont toujours ceux de Roch Wamytan, Caroline Machoro, ou encore Gilbert Tyuiénon.

Un appel au regroupement : Fort des candidatures unitaires aux dernières législatives, Neko Hnepeune a appelé les partis qui soutiennent l’indépendance à intégrer le FLNKS.

Objectif 2014 : Le congrès, mi-novembre, sonnera l’heure de la mise en marche en vue des échéances de 2014. L’UC souhaite voir mis en œuvre les transferts de l’université, de l’audiovisuel et du contrôle de légalité. Il souhaite aussi qu’une loi de pays soit adoptée sur la citoyenneté.

Démission du gouvernement : La question n’est plus vraiment à l’ordre du jour. L’Union calédonienne attend déjà de voir ce que fera le parti de Philippe Gomès. Le cas échéant, elle sera rediscutée lors du congrès.

Situation des cases : L’UC se félicite que l’identité kanak ait pris place dans la ville. Mais elle ne connaît ni ne reconnaît le collectif qui réclame leur maintien place du Mwa Ka. « La parole donnée doit être tenue. »
Philippe Frédière
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